Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège

Edition | Année parcours : 2023

Informations sur le parcours à la date du : 28/04/2024

Cinémas du monde

Coordonnées du collège
  • Collège affecté : Collège Jean Moulin
  • Ville : NEUILLY-PLAISANCE
  • Classe : 5ème 
Coordonnées de la structure
  • Nom de la structure : Addoc
Coordonnées de la personne ressource
  • Identité : Madame Sylvie Boskowitz

1. Articulation avec un processus de création :

Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir

Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e menant le parcours
  • • Tous les films que je réalise se situent à l’intersection de l’intime avec la grande Histoire mettent en scène des formes de transmission actives ou rompues entre les générations. En animant des ateliers auprès des jeunes, je ressens une nécessité que je peine désormais à trouver dans ma vie de documentariste. Travailler avec des collégiens du 93 a redonné une noble dimension « politique » à mon positionnement de cinéaste dans la société. Ces ateliers sont donc une part entière de mon engagement d’artiste et non un « à-côté » des « vrais projets » et j’interviens aussi dans les écoles primaires pour transmettre le plus tôt possible cette éducation du regard qui me semble partout manquer si brillamment. Je suis par ailleurs engagée en Hongrie dans une trilogie de longs-métrages documentaires (dont 2 items sont terminés « Tonton Jacobine » et « Tales of Teleki Square » diffusés en festivals et à la télévision hongroise) qui explore depuis 20 ans à travers une communauté alliant désormais 4 générations, la trajectoire d’une population juive pauvre de Budapest et je termine actuellement une série documentaire de 4x1heure sur les survivants juifs de Budapest pendant la 2nde guerre mondiale. Adepte du long terme, après avoir réalisé le 52mn En remontant les vieilles routes (Public Sénat, 2012), je poursuis le travail avec la famille de mon personnage principal désormais décédé, prisonnier de guerre juif français en Allemagne, puis en Pologne et en Russie, qui donnera naissance à un long-métrage documentaire en 2025. Par ailleurs, après un 1er film réalisé à la gare du Nord dans la grande grève de 1995 (La Grève éternelle, TV Epinal 1999), je continue depuis de filmer les grandes grèves de cheminots de la gare du Nord, dans l’idée de réaliser une sorte de fresque sociale d’un des derniers bastions de la Résistance… Enfin, je rassemble à travers ces ateliers les matériaux d’une réflexion entre image et éducation, qui pourrait donner naissance à un livre et/ou à un film.
Articulation du parcours avec ces projets
  • • La question de la transmission et de la relation que chacun entretient avec ses origines, l’histoire de sa famille, sa mémoire et sa culture, est le point d’orgue de mes films. J’ai ainsi beaucoup travaillé les formes narratives de la petite histoire dans la grande Histoire qui sont à l’œuvre ici aussi. Ces jeunes adolescents pour la plupart très revendicatifs de leurs origines, s’avèrent souvent ignorer tout de l’histoire du pays natal de leurs parents et de leur parcours de migration. Ils n’ont pas posé de question, pas appris à le faire, pas osé. Mon expérience de cinéaste m’a fait parcourir ce chemin d’abord dans ma propre famille, puis à l’extérieur, auprès de familles putatives dont j’ai remonté le passé, le plus souvent avec la complicité des petits-enfants ou d’autres figures translationnelles. J’ai eu la chance de découvrir très jeune cette passation si efficace pour lutter plus tard contre les éternels regrets et je me sens sinon le devoir tout au moins l’énergie de tenter de transmettre aux jeunes ce geste existentiel qui se situe au cœur du cinéma documentaire. On découvre là une merveilleuse boîte à outils pour se construire soi-même et construire du commun aux antipodes de toutes ces pratiques virtuelles instaurant une illusion de subjectivité. Faire intervenir des tiers dans la relation scolaire relève de cet outillage, de même que de passer par le langage artistique du cinéma et aussi des autres arts (la photographie, la peinture, dont j’ai l’habitude de me servir pour faire découvrir les notions essentielles de point de vue, de cadrage, d’utilisation de la lumière, etc.).

2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)

Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
  • L’atelier propose un tour du monde du cinéma par le prisme des luttes d'émancipation et de résistance, permettant à chacun de choisir un film pour « raconter aux autres ses origines » et son rapport aux grandes questions de la démocratie. Un membre de la famille viendra ensuite en parler en atelier. Notre film sera fait de ces rencontres filmées, associées aux extraits des films.

Accompagnement des enseignant.es

Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
  • • Une première réunion de co-construction a été organisée avec les principaux professeurs concernés avant le dépôt commun du projet. Une seconde réunion sera organisée dès la rentrée, qui permettra d’établir le planning et de redéfinir le cadre d’application du projet en fonction des réalités connues seulement en septembre. Une réunion est prévue avec les professeurs et les familles pour leur présenter ensemble le projet, qui sera un moment fort de cette co-construction large, puisqu’elle fera des familles désormais un élément structurant de la collaboration. Nous souhaitons d’ailleurs faire de cette prise de contact un moment à la fois professionnel et convivial, en invitant les parents à venir avec une spécialité culinaire de leur pays et les enfants à prendre dores et déjà quelques images et sons de la rencontre. Un temps de co-construction sera réservé une fois par mois ensuite en dehors de la présence des élèves pour permettre de réévaluer les besoins et de répondre à l’imprévu surgissant de séance en séance dans toute pratique du documentaire. Chaque fois que cela sera possible, l’enseignant pourra regarder en amont le film ou les extraits de films proposés pour préparer le travail ; il tiendra lui aussi un journal de bord qui sera à la fois le témoin de son propre voyage dans les cinématographies du monde et la découverte des outils documentaires et la mémoire du projet au jour le jour, récoltant les pistes soulevées au fur et à mesure par les élèves et leurs familles. L’association Addoc mettra son catalogue de films documentaires à leurs dispositions pendant toute l’année scolaire. Une séance spécifique sur le montage des matériaux récoltés sera proposée vers le mois de février/mars par l’intervenante aux professeurs impliqués, afin qu’ils soient mieux à même de comprendre et d’anticiper les besoins.
L’intervenant.e a t-il.elle déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel collège, la ville et ce qui motive le renouvellement de sa candidature.
  • • J’ai mené un parcours CAC 2 ans de suite (2016-2017 et 2017-2018) au collège Didier Daurat du Bourget, puis au collège Jean Vilar de la Courneuve (2019-2020), puis 5 parcours CAC dans différents collèges du 93, dont 4 avec des UPE2A, et actuellement un parcours CAC au collège Jean Lolive de Pantin (2022-2023). J’enseigne par ailleurs le cinéma et la photographie dans les écoles primaires depuis 6 ans. Par le passé j’ai animé différents ateliers d’éducation à l’image auprès de jeunes adultes et de personnes en situation de handicap. J’adore littéralement cette activité à laquelle je reconnais tout le Sens que nos objets filmiques rescapés du formatage ont désormais tant de mal à endosser, destinés à un public inerte qui n’est plus, lui, à conscientiser, ou ne sait plus que faire de sa conscience. • Dans les dernières années surtout et depuis la crise du Covid, l’omniprésence démultipliée des écrans a créé des failles vertigineuses entre les êtres et s’est immiscée jusque dans la capacité à la curiosité, ce qui renouvelle tragiquement le sentiment de nécessité avec lequel j’aborde ces ateliers. Il y a plus que jamais urgence à aller regarder de l’autre côté de l’image et du récit, ce qui les motive et les façonne. Plus que jamais urgence à rétablir des corrélations, des relations analytiques entre des éléments qui se trouvent paradoxalement déconnectés chez ces jeunes abreuvés d’images, dans une succession de bulles étanches. • J’ai enfin la faiblesse de croire que ce travail laisse des traces et qu’il s’avère profond (au moins avec certains), qu’il est l’occasion de véritables rencontres, pleines et entières qui n’ont pas lieu souvent dans une scolarité. L’outil documentaire pour ces grands enfants malmenés par l’actualité des dernières années, est vraiment formidable à la fois pour comprendre et pour articuler une pensée critique sur leur environnement, le pays dans lequel ils vivent et le pays qu’un jour leurs parents ont quitté, pour la majorité d’entre eux.

L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures

Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué
  • • Tout au long de l’année, chacun tiendra un journal de bord pour faire parler sa subjectivité sur les films et constituer une matière iconographique et de réflexion. Nous aborderons le cadrage et la lumière à travers la photographie et découvrirons à part la bande-son, pour favoriser le développement d’une pensée active et se décoller au maximum du « packaging » imposé par le smartphone. 2 premières séances (2x2h) seront consacrées à l’écriture cinématographique, alternant analyse, réflexion sur les choix cinématographiques et une 1ère approche concrète de la technique du son (à la faveur des présentations, notamment avec les parents en début d’année, et débats autour des films, qui seront enregistrés). La troisième séance (1x2h) sera dédiée à la pratique photographique (apprentissage de la place de la caméra, du cadrage et de la lumière), tandis que la séance suivante reviendra sur la maîtrise de la forme à partir des premières photographies prises par eux et d’autres exemples choisis (1x2h). A partir de la séance 5, nous commencerons les tournages et réserverons une séance (probablement la 8ème) à la découverte du dérushage et du montage (1x2h) permettant de travailler l’écriture définitive, de corriger les erreurs d’une projection à l’autre, et de lancer un processus qui sera poursuivi en classe par l’enseignante et à la maison par les participants (ceux-ci choisiront notamment les extraits des films à incorporer au montage). Les projections et les discussions associées n’auront pas toujours lieu dans la salle de classe mais dans des espaces adaptés à la projection et à l’échange. Les élèves réaliseront systématiquement des « images mémoire » des films visionnés, qui serviront de support d’écriture critique et pourront être intégrées au film final, ainsi que des entretiens préliminaires avec les familles, qui pourront au besoin compléter le tournage réalisé en atelier.

Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique

Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
  • • Les sorties répartiront leur apport sur la forme et sur le fond, même si l’orientation artistique sera toujours privilégiée. Les participants les documenteront systématiquement par la photographie. • On découvrira un film dans un festival de cinéma documentaire, un auteur qui l’accompagne et également si possible un autre intervenant, pour initier in situ à l’application des points de vue dans un débat. Ce pourrait être au Cinéma du Réel au Centre Georges Pompidou. Nous en profiterons alors pour regarder également le bâtiment et évoquer son histoire. Si le festival propose un film en audio-description, ce serait une expérience à privilégier. • Nous visiterons une exposition sur le cinéma, qui enrichira les participants à la fois sur le type de cinéma exploré et sur le geste même de muséographie à partir d’un art visuel comme le cinéma. Cette expérience contribuera à développer une méthodologie critique, appliquée cette fois à la fiction. La Cinémathèque française propose souvent des expositions adaptées. • Une troisième sortie consistera en une promenade photographique dans Paris, orientée vers l’identification des points de vue. Ainsi, soit on partira sur les traces des lieux de tournage de certains films français, en y recherchant les décors urbains, les positions de caméra choisies par les cinéastes, soit nous organiserons une séance de repérage proprement dit pour un film à venir de l’intervenante ou d’une de ses collègues d’Addoc. Le public de l’atelier sera quoi qu’il en soit invité à « cadrer » l’architecture, l’atmosphère d’un lieu, d’un quartier, à expérimenter les questions d’échelle et les problématiques sous-jacentes à une décision de tournage. Nous choisirons un quartier de Paris intramuros éloigné des grosses destinations touristiques, offrant un visage de Paris qu’ils ne connaissent pas nécessairement.

L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet

Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
  • • Les séances de réflexion alterneront visionnage de films portant haut et fort leur écriture, recherche documentaire, travail de rédaction et analyse critique des carnets de bord tenus par les participants puis, dans un 2nd temps, des pré-montages. • L’intervenante sera parfois accompagnée de pairs issus de différents champs des arts et des sciences humaines pour mener ces temps de réflexion (monteur, sociologue, critique ou auteur, historien d’art, journaliste). Ces temps resteront concrets, loin d’un cours théorique et comporteront toujours un volet pratique (dessin, photo, enregistrement). • Chaque élève sera amené à porter un regard analytique sur ses propres productions et celles de ses camarades et les intervenants auront à charge de créer le cadre de bienveillance nécessaire. Des extraits seront montrés, permettant d’aborder des solutions audiovisuelles variées, choisies par des cinéastes cosmopolites. On pourra ainsi introduire des formes contrastées et surprenantes, d’un accès plus difficile dans la longueur. Au moins un film avec une voix-off, un film avec un je personnage présent à l’image, un film d’auteur en cinéma direct, etc., et des films mettant à l’honneur des langues différentes. • Comme on encouragera les élèves à documenter (c’est la caméra stylo) les expériences variées qui peuvent leur être proposées dans un autre cadre au cours de l’année de même que durant nos propres sorties, ces temps de réflexion seront aussi le moment de commenter et de choisir les matériaux accumulés. Les images des élèves serviront de support aux apports théoriques des intervenants. De même, les élèves appelés à enquêter à l’extérieur autour de l’histoire de leur famille et de leur pays (ces images et ces sons viendront nourrir les cahiers, le blog et les entretiens autour des projections de films) seront alors invités à se livrer à l’analyse, pouvant bénéficier de l’aide de la documentaliste pour approfondir leurs recherches en individuel ou en petit groupe.

La restitution, temps de cloture du projet

Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
  • • Deux projections au moins du film auront lieu en fin d’année : Une au sein du collège, qui réunira les protagonistes, les familles, le personnel et les autres élèves de l’établissement et une dans un cinéma du 93 qui réunira au minimum les différents collèges et les différentes classes dans lesquels l’association Addoc aura mené un parcours cette année. • Un temps de parole sera prévu à l’issue de ces projections : lors de la restitution au collège, les collégiens émetteurs verbaliseront leurs découvertes, évalueront leur propre travail, tandis que les spectateurs formuleront leurs émotions diverses, avec un temps spécifique prévu pour les parents, qui sont ici protagonistes aux côtés de leurs enfants. Cette restitution sera donc une occasion privilégiée de faire pénétrer les familles au cœur du dispositif de l’enseignement, dans la mesure où elles ne viendront pas seulement en simples spectatrices, mais seront elles aussi porteuses du projet. Le ou les professeurs concernés seront amenés à exprimer un retour sur leur propre vécu du travail effectué et ses enseignements. Nous enregistrerons ce débat, afin de définir les idées qui méritent d’être reprises et soumises au public élargi lors de la seconde projection. • Lors de la seconde projection, nous inviterons également d’autres cinéastes (et éventuellement aussi d’autres « spécialistes » choisis en fonction des thèmes travaillés par les films finaux), auxquels nous donnerons la parole après le film, aux côtés des élèves. Les élèves feront ainsi l’expérience que fait tout cinéaste lorsque son « bébé » s’émancipe et se retrouve jeté en pâture au regard d’inconnus, même bienveillants… Cette soirée de clôture sera ainsi un véritable carrefour des regards, faisant partie intégrante du processus de l’atelier. • Une archive articulée du travail sera en outre conservée au CDI du collège, consultable par les enseignants et intervenants des années suivantes, ainsi que par les élèves.

Le parcours entre dans le cadre de la démarche "130 pays, 130 collèges"

  • NON

Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)

Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
  • • Les élèves sont acteurs et auteurs d’un bout à l’autre du processus et leurs carnets de bord en est la 1ère traduction plastique. Ils choisissent les films, les présentent, prennent en main le matériel et sont associés de près à la fabrication du film, y compris à la phase de montage. Et ce n’est pas là qu’un choix pédagogique ; c’est aussi que dans presque tous mes films, la caméra finit par changer de main, signe que le langage lui-même se partage aux côtés de l’idée. Le dispositif renforce encore cette dimension participative, donnant à chacun un espace individuel d’expression et à tous la responsabilité d’un regard d’ensemble sur le film final. En outre, chacun est appelé à mener un travail d’enquête autour de l’histoire du pays d’origine de sa famille et de sa cinématographie, enquête prolongée avec les professeurs par une recherche documentaire élargissant de la petite vers la grande Histoire. D’un point de vue méthodologique, les jeunes non seulement visionnent, critiquent, choisissent, écrivent, enregistrent, dessinent, photographient, filment, réécrivent, mais ils sont invités à établir des liens entre les éléments artistiques, sociologiques, historiques véhiculés par les films et leur propre histoire. Ils rédigent des textes à partir des films et des entretiens sonores (traduisant donc à la fois la langue quand c’est nécessaire et le médium), et choisissent des photos et des extraits (exercice particulièrement difficile et formateur pour l’esprit). • Enfin, caressant depuis l’année dernière un projet personnel qui s’appuierait sur les interactions de ces ateliers, aller à la rencontre de cinématographies qui ont contribué à forger la culture de mes interlocuteurs me semble indispensable pour préciser son écriture. Ayant par ailleurs travaillé depuis plusieurs années avec des primo-arrivants, je m’intéresse beaucoup à mettre en lumière par le cinéma les différentes couches culturelles correspondant aux différentes couches d’émigration.

Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)

La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
  • • Le projet étant axé sur la découverte de cinématographies internationales, il offrira l'occasion démultipliée de se poser des questions autour de l’égalité Hommes-Femmes reflétée par les films dans ces différents pays. D’expérience, c’est d’ailleurs une thématique qui occupe très vite le devant de la scène dès que des discussions s’engagent après les visionnages, notamment avec les jeunes filles. En outre, ce sont souvent les mères, et non les pères, qui se déplacent dans les collèges pour nous rendre visite... Jusque sur l’écran, ce sont souvent elles qui sont filmées et/ou enregistrées. L'enseignant(e) pourra à l’occasion développer un aspect concernant spécifiquement les femmes dans une certaine culture évoquée par l'élève, mais nous ne souhaitons pas l’imposer a priori comme thématique et plutôt rebondir sur ce qui émanera des choix des participants. Je ne puis toutefois m’empêcher de penser notamment à la question de l’excision – apparue dans un film à l’occasion de mon premier CAC - qui a provoqué des débats passionnés et salutaires chaque fois que j’ai décidé de le représenter, ou à celle, revenue systématiquement sur le tapis (et non dessous) de la place assignée aux femmes dans les religions. D’une manière générale, la dimension intime de cet atelier amène les élèves à réfléchir sur les places que chacun occupe dans la famille comme dans la société, au collège comme dans la projection vers le monde du travail. D'autre part, nous veillerons à l'équilibre des prises de parole dans la classe et à ce que chacun.e puisse s'exprimer et partager son ressenti, nous appuyant en cela fortement sur le travail en petits groupes qui délie les langues comme les oreilles et défait les effets de potentat en vigueur. Le cinéma et sa pratique horizontale place d’ailleurs souvent tous les participants devant le fait accompli d’une égale nudité face à l’objectif, abolissant aussi bien les sexes que les âges et autres hiérarchies.
Auriez-vous des besoins en formation/sensibilisation sur la thématique « Egalité Femmes-Hommes » ?.
  • NON

Intégration de mesures liées à la transition écologique

Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
  • Il se trouve qu’à titre individuel j’anime en école élémentaire depuis deux ans un atelier autour de l’écologie. Je me suis donc particulièrement familiarisée avec cette thématique et surtout avec la façon de l’aborder avec les plus jeunes. En outre, pour avoir notamment travaillé pendant cinq ans à la réalisation de l’émission scientifique d’Arte, Archimède, et pour avoir dans ce cadre réalisé de nombreux sujets environnementaux, puis réalisé un 52 minutes sur les systèmes de dépollution naturelle du lac Balaton, sans être devenue une cinéaste « spécialiste » de l’environnement, je ne suis pas novice en la matière et je propose en atelier, quelle que soit sa thématique, de nombreux films ayant trait à cette question. Cette année en particulier, le sujet choisi portant sur les formes de lutte révélées par les films, la problématique de la transition écologique sera nécessairement au cœur des débats. Je me sers en outre presque toujours de la photographie de Sebastiao Salgado et de son engagement personnel pour aborder les questions aussi bien techniques, artistiques que morales et déontologiques sur la question du point de vue. Dans le détail, j’attire toujours l’attention des élèves sur l’intérêt d’utiliser la lumière naturelle chaque fois que cela est possible, de même que des piles rechargeables, d’économiser l’énergie des batteries et des chargeurs en ne les laissant pas allumées ni trop longtemps sur secteur etc. Nous marchons à pied, nous prenons le métro, nous utilisons tous les vieux appareils poussiéreux oubliés dans les placards des collèges à attendre leur obsolescence, nous photographions la nature dans la ville et l’omniprésence des déchets, nous travaillons activement à la prise de conscience…
Auriez-vous des besoins en formation/sensibilisation sur la thématique « transition écologique » ?.
  • NON

Implication active de la famille dans le parcours

Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
  • Les parents seront conviés à un temps de présentation assez tôt dans l’année, dans lequel nos attentes vis-à-vis d’eux leur seront exposées. Les jeunes seront toutefois invités à présenter eux-mêmes le projet à leurs parents, à la suite de quoi nous proposerons, lors d’une réunion organisée peu avant les vacances de la Toussaint, la projection d’un extrait de film et une discussion à suivre, où l’on sollicitera tour à tour les jeunes et leurs parents pour réagir à la proposition. Un élève perchman enregistrera ce dialogue. Chacun sera alors appelé à proposer en visionnage à la classe, un film de son pays d’origine qu’il aime et qui selon lui/eux raconte quelque chose de ce pays qui lui/leur tient à cœur. Le choix du film devra se faire d’un commun accord entre l’élève et ses parents et ce choix sera motivé à l’oral lors de la discussion qui suivra la projection. Souvent, un seul membre de la famille est susceptible de se déplacer au collège aux heures ouvrables et la discussion devra donc avoir été préparée par l’élève de telle sorte que les points de vue des autres membres de la famille puissent aussi être entendus en leur absence. Des questions auront été préparées par les élèves de la classe pour les représentants de la famille à partir du film qu’ils auront vu précédemment, ou, le cas échéant, à partir d’un travail documentaire fait avec le professeur et/ou la documentaliste. La professeure principale évoquera régulièrement le projet avec les familles à chacune de leurs rencontres, comme par exemple à l’occasion des remises de bulletins. Nous n’excluons pas que les parents volontaires nous adressent directement leurs appréciations par le biais du cahier de bord de leur enfant ou par un enregistrement sonore. Les parents seront ensuite évidemment conviés aux deux restitutions, de même qu’aux sorties, s’ils souhaitent nous accompagner.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
  • • Les familles seront très impliquées dans cette proposition. Elles devront choisir un film de concert avec leur enfant et en discuter avec lui, voire lui montrer des films qu’il ne connaît pas. Puis, le jeune réalisera avec la personne choisie comme interlocutrice un entretien sonore préliminaire lui permettant de dégager les problématiques soulevées par le film et de choisir les axes de discussion qui feront l’objet du filmage lors de la présentation du film à la classe. Ces éléments permettront également de lancer les recherches documentaires associées. La personne choisie se déplacera ensuite au collège pour discuter du film avec les autres participants. S’il n’existe pas de version sous-titrée de ce film (dans le pire des cas), la personne ainsi que l’élève qui l’a sollicitée, sera amenée à traduire, à résumer, à expliquer ce que l’image seule ne donne pas. Quand le parent ne parle pas le français, son enfant sera chargé de la traduction (éventuellement épaulé d’un autre élève du collège maîtrisant les deux langues et nous filmerons ce processus de traduction). Enfin, les familles qui le souhaitent pourront participer au choix de l’extrait incorporé au film de l’atelier. Elles pourront également proposer des images complémentaires (photos et archives personnelles, documents historiques, objets traditionnels, recette de cuisine…) • Le point de vue adulte des parents sur les films présentés permettra d'éclairer l'Histoire des pays mieux que ne le font les adolescents eux-mêmes souvent un peu perdus dans la dimension historico-politique fraîchement découverte. Cela occasionnera un dialogue entre parents et enfants lors de la préparation qui pourra s'avérer fort riche dans la transmission, au-delà même des intérêts propres de l’atelier et de son film. La rencontre avec les parents des autres, quant à elle, contribue fortement à décloisonner l’univers de la classe en le rapprochant de la sphère familiale, en réintroduisant de l’intime dans la machine scolaire…

3. Co-construction du parcours

Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
  • • Axe 1 : Favoriser la réussite de tous les élèves Ce projet s’inscrit dans la poursuite des objectifs suivants ; « lutter contre les discriminations sociales » et « créer un lien, maintenir le dialogue avec les familles ». En effet, le travail vise à favoriser l’expression et l’écoute autour des différentes origines familiales, sociales et culturelles des élèves et valoriser ce qui fait leur spécificité dans un esprit de tolérance et de respect. Ce travail s’appuie sur le dialogue avec les familles, montrant ainsi aux élèves eux-mêmes l’intérêt et la richesse de ce lien. • Axe 2 : Fédérer les acteurs de la communauté, partenariats. Familles : « Les familles sont informées » du déroulement du projet dès le début de l’année, « les parents y sont étroitement associés ». Une réunion conviviale de rentrée est programmée lors de laquelle les parents seront invités à sélectionner un film avec leur enfant, à venir le présenter à la classe, répondre le cas échéant à des questions sous forme d’une interview menée par des élèves et seront invités à la restitution en fin d’année.
 Partenariats locaux : Le partenariat avec le cinéma municipal « La Fauvette » de Neuilly Plaisance sera renforcé à l’occasion du visionnage d’un film par la classe ; une participation aux rencontres du cinéma documentaire de Seine-Saint-Denis est également prévue. • Axe 3 : Former des citoyens éclairés et solidaires. Ce projet vise à former les élèves à l’esprit critique et au respect de la parole de l’autre dans le travail autour des méthodes de questionnement, de l’observation des inégalités dans les pays dont il sera question et de la pratique de l’oral en groupe. Les dispositifs pédagogiques mis en place autour de réalisations collectives favoriseront l’entraide entre les élèves. Les thématiques de l’engagement pour la défense des droits et de l’émancipation seront abordées en fil rouge, s’inscrivant ainsi dans une démarche d’éducation à la citoyenneté. Enfin ce projet vise à « favoriser une politique culturelle pour responsabiliser les élèves » en renforçant par l’étude du film documentaire et la réalisation collective d’un film l’éducation artistique et culturelle.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
  • L’ENT du collège pourra servir pour la communication entre les différents acteurs du projet (élèves, familles, enseignants) et pourra également être utilisé afin de rendre compte à l’ensemble des élèves, parents et personnels de l’établissement des différentes sorties et réalisations effectuées au cours de l’année. L’ENT sera également régulièrement sollicité pour transmettre aux élèves des sons et des images, afin qu’ils puissent les analyser et les archiver pour être eux-mêmes pleinement conscients de leur progression.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
  • NON
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
  • Liens avec le programme de Français De nombreuses compétences du cycle 4 seront travaillées par les élèves : - à l’écrit : « exploiter les principales fonctions de l’écrit » / « connaître les différences entre l’oral et l’écrit ». Les élèves sont amenés à produire des récits et à les modifier afin de les rendre exploitables comme scénarios. Ils préparent des questionnaires pour les interviews et tiennent un journal de bord du projet. - Lire : « Devenir lecteur autonome » / « lire des œuvres littéraires » /« connaître les caractéristiques génériques des documents étudiés ». Une bibliographie de récits autour du voyage familial et de la recherche des origines sera proposée aux élèves en lecture cursive. Ces derniers rédigeront leurs impressions de lecture sur leur journal de bord. Les œuvres cinématographiques permettront une approche des différents procédés d’analyse littéraire (point de vue, vitesse de narration) et en particulier de la différence entre œuvre de fiction et documentaire. La spécificité du genre cinématographique sera évoquée dans des mises au point méthodologiques faites en classe. - à l’oral : les élèves apprendront à élaborer eux-mêmes des discours lors de leurs présentations qui seront filmées, tout en tirant profit de l’écoute des autres. Liens avec le programme de Géographie : Le voyage à travers les films choisis permettra aux élèves de Construire des repères géographiques, de justifier une démarche (le pourquoi du choix des films), d’analyser un document et de s’informer au fil des recherches documentaires que les élèves feront sur les pays ou les thèmes abordés. Les films croiseront les thématiques du programme comme : répartition richesse / pauvreté dans le monde, raison fondamentale des migrations ; énergie, eau, changement global et principaux effets géographiques régionaux, alimentation. En EMC, liberté, égalité – notamment filles-garçons -, solidarité ainsi que le respect et l’absence de toute forme de discrimination favorisés par la rencontre des différentes cultures, acquisition d’une conscience morale par un travail sur l’expression, comprendre et discuter les choix moraux rencontrés par chacun au cours de sa vie, car les films seront un moyen d’appréhender des parcours personnels et familiaux.

Application MICACO | Date : 28/04/2024