Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège

Edition | Année parcours : 2024

Informations sur le parcours à la date du : 23/11/2024

L'avenir du passé

Coordonnées du collège
  • Collège affecté : Collège Gustave Courbet
  • Ville : ROMAINVILLE
  • Classe : 3ème 
Coordonnées de la structure
  • Nom de la structure : F93
Coordonnées de la personne ressource
  • Identité : Madame Camille Balaudé

1. Articulation avec un processus de création :

Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir

Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e menant le parcours
  • Sébastien Ledoux est docteur en Histoire contemporaine, chercheur au sein du Centre d'Histoire Sociale des mondes contemporains (CHS - Université Paris I-Panthéon Sorbonne) et enseignant à l’Université Paris I et à Sciences Po Paris. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et publications dont Le devoir de mémoire. Une formule et son histoire, aux éditions CNRS (2016) et, à paraître, La nation en récit, aux éditions Belin (2021). Depuis 2017, il participe au projet de recherche « Mémoires et mises en récit des attentats de janvier et novembre 2015 dans le monde scolaire » (Paris 1) en partenariat avec le Programme 13-Novembre, CNRS-Inserm-héSam. Ses recherches portent notamment sur les politiques publiques de la mémoire, sur l’enseignement scolaire de l’histoire et sur les mémoires de la Shoah et les mémoires des traites, de l’esclavage et de leurs abolitions.
Articulation du parcours avec ces projets
  • Les recherches de Sébastien Ledoux se situent au cœur des thèmes qui seront abordés dans le cadre du parcours “L’avenir du passé ” puisqu’il a fait des mémoires, notamment celle de la Shoah son principal objet d’étude. Pour le projet Sébastien Ledoux propose de partir « d’en bas » en privilégiant une échelle micro-historique afin de mettre en lumière des histoires singulière qui ont parcourus le territoire entre 1943 et 1945 . Comment reconstituer la vie des individus ? Quelles traces laisse-t-on ? A travers des exemples significatifs, Sébastien souhaite montrer à la classe comment l’historien effectue un assemblage à partir d’éléments initialement dispersés : témoignages, sources publiques, éléments matériels. En identifiant en amont de l’atelier plusieurs figures sur lesquelles la classe va enquêter (Parmi les critères : portée du sujet, nature des archives disponibles, ancrage dans le territoire…) il va s’agir pour les élèves de raccorder « l’individu » à son environnement, cerner le ou les groupes auxquels il appartient, reconstituer son horizon, son cadre familial, amical, communautaire, ses valeurs…. Pour cela le groupe cherchera dans de nombreuses directions (centre d’archives, mairie, quartier) aidé en cela par de nombreux outils (images, articles, films,)

2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)

Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
  • Le projet a pour objet de se pencher sur les mémoires des années 1943 à 1945 en Seine-Saint-Denis. Partant « d’en bas », en privilégiant une échelle micro-historique et une entrée spatiale (une adresse, une rue, un quartier...), le projet se proposera de faire travailler les élèves sur des parcours individuels à partir d’archives de différentes natures

Accompagnement des enseignant.es

Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
  • Un premier temps de rencontre permet à l’enseignant et à l’intervenant de se rencontrer avec le chargé de projet de F93 autour des grands axes du projet définis auparavant ensemble : chacun pourra revenir sur ses objectifs pédagogiques, de découverte d’un champ scientifique et du métier de chercheur, d’ouverture à des méthodes et outils spécialisés… dans le but d’agréger ces objectifs pour trouver une articulation cohérente et fluide. C’est l’occasion de faire le point sur les connaissances des élèves sur la thématique, les projets menés en parallèle par la classe, les résonnances avec des textes étudiés…et de faire coïncider leur programme avec le calendrier du projet et vice versa, d’envisager l’implication d’enseignants d’autres disciplines. À cette réunion, se pose aussi la question des sorties qui seraient pertinentes au regard du profil de la classe, des souhaits de l’enseignant et du contenu du projet. L’intervenant pourra jauger le degré de difficultés des différents supports et exercices prévus avec l’enseignant, qui les enrichira et pourra mener un travail complémentaire hors séances pour appuyer certaines notions indispensables à la bonne compréhension du projet. Les échanges incessants tout au long de l’année entre l’intervenant, les enseignants et le chargé de projet permettent des réajustements constants. Lors de l’analyse critique, une seconde rencontre en cours de parcours permet d’adapter, de modifier, de refaire le point si nécessaire, aux vues des retours des élèves sur leur expérience.
L’intervenant.e a t-il.elle déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel collège, la ville et ce qui motive le renouvellement de sa candidature.
  • Non, l’intervenant n'a jamais mené de parcours dans le cadre du dispositif CAC. Par ailleurs, la démarche "L’avenir du passé " est totalement nouvelle.

L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures

Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué
  • Mémoires du territoire (6h) L’intervenant présente au groupe les lieux emblématiques des mémoires de la résistance et de la déportation du département (Mémorial de la Shoah à Drancy, fort de Romainville, Gare de Bobigny…). En revenant sur les évènements historiques et leurs traces tangibles l’intervenant explicite les mémoires de la Résistance et de la déportation en Seine-Saint-Denis, qui s’incarnent presque entièrement dans ces lieux emblématiques du territoire. Une mémoire singulière (8H) Au-delà de ces lieux symboliques et essentiels, le chercheur propose à la classe de faire un pas de côté et de s’intéresser à un lieu moins identifié (une place, une rue, un immeuble). En effet, si une partie du territoire de la Seine-Saint-Denis ne porte pas de traces « visibles » de la résistance et de la déportation, il est néanmoins rempli de cette histoire. En se plongeant dans des sources de natures variées (témoignages écrits et oraux, documents officiels, débats entre chercheurs…), mais aussi en arpentant un terrain d’enquête identifié par l’intervenant, les élèves croiseront les sources, remonteront le fil des évènements afin de « travailler » la mémoire du lieu choisi, de reconstituer l’expérience vécue par des hommes, des femmes et des enfants lors de cette période. Donner une mémoire à un lieu (6h) le groupe se penchera enfin sur les politiques publiques de la mémoire : comment « raconter » la mémoire dans un espace public ? Le chercheur montrera aux élèves quelques exemples de matérialisation mémorielle (plaques commémoratives, pavés du souvenir, statues…). L'idée sera dès lors pour les élèves de travailler cet aspect proprement mémoriel. Charges aux élèves, à partir du travail sur les sources récoltées et de la rédaction d'une proposition aux responsables du département ou des communes concernées, de proposer une forme singulière.

Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique

Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
  • La classe aura l’opportunité de réaliser deux sorties afin de comprendre les dynamiques d’inscription spatiale des mémoires dans la ville et dans les institutions culturelles. Elle se rendra dans un premier temps aux Archives Nationale de Pierrefitte afin de familiariser les élèves avec des institutions de recherche fondé sur un patrimoine archivistique mais aussi de nourrir et d’alimenter les recherches spécifiques de la classe. Puis, la classe se rendra au Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne œuvre à la transmission de la mémoire et des valeurs de la Résistance. Les élèves feront une visite sur le thème « des objets de le résistance » pour découvrir comment L’histoire de la Résistance se raconte au travers d’objets, de photos et de documents illustrant les parcours d’hommes et de femmes ayant combattu en France contre l’Occupation et l’État français.

L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet

Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
  • Afin d'expliquer le sens du projet et de favoriser la compréhension de celui-ci, deux temps de réflexion seront proposés aux élèves. Ils seront encouragés à poser des questions et à engager une discussion collective : A l’issue de la première phase de l’atelier l’intervenant, les élèves, les enseignants et le chargé de projets de F93 se retrouvent en classe. L’intervenant reprécise à la classe la méthodologie qui est la sienne pour étudier les sources écrites et orales qui constituent les archives sur lesquelles le groupe travaille. Il rappelle les exigences d’objectivité qui guident son travail. Ce temps permettra à l’intervenant de préparer au mieux la suite en tenant compte des zones de flou, des intérêts des élèves, de leurs points forts à solliciter et des points faibles à travailler pour qu’ils s’investissent de la manière la plus efficace. Lors d’un deuxième temps de réflexion/ débat (avant la dernière partie du projet) un échange sur la différence entre histoire et mémoire est menée en classe. En effet si la mémoire est une ressource fondamentale pour le chercheur il s’agit de se situer à bonne distance tout en s’autorisant, en tant que futur citoyen, à exprimer un avis construit.

La restitution, temps de cloture du projet

Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
  • A la fin du parcours, la classe inscrite se retrouve sur le lieu plus particulièrement travaillé. En présence des intervenants qu’ils ont rencontrés au cours du projet mais aussi des parents, d’autres élèves invités et des membres de la communauté éducative. Le groupe présente à toutes et tous leurs propositions argumentées pour faire entrer dans l’espace public une mémoire méconnue de l’histoire locale et expliquent la démarche qu’ils ont suivie pour arriver à elle.

Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)

Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
  • Les élèves devront être actifs à différents moments du projet. Ils seront au cœur de la recherche documentaire et géographique, dans un territoire qu’ils connaitront et sur lequel ils pourront enquêter. De plus, chaque élève ou groupe d’élèves aura un parcours individuel attribué qu’il faudra documenter à l’aide des archives. De plus, les interactions dynamiques entre les intervenant.es et les élèves seront favorisées et permettront de co-construire le récit des années 43 à 45 en Seine-Saint-Denis à l’échelle de la micro-histoire. Enfin, les réflexions de groupe lors des séances aussi bien que des sorties en classe, seront des moments où la parole de chacun sera encouragée et écoutée.

Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)

La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
  • L’égalité des genres et le traitement des femmes durant ces années seront des questions présentes tout au long du projet, de même que le seront celles sur la place des juifs, des résistants, des tsiganes etc. Au travers des parcours de vie qui leur seront assignés, les élèves pourront ainsi avoir un aperçu des relations entre ces différents groupes dans l’histoire, et développer une réflexion que les évolutions qui ont eu lieu jusqu’à la situation actuelle. Cependant, l’atelier se concentrera dans une très grande majorité sur les trois années concernées.

Intégration de mesures liées à la transition écologique

Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
  • F93 a mis en place depuis plusieurs années un certain nombre de mesures spécifiques liées à la transition écologique. L’équipe est invitée à réguler sa consommation en énergie en limitant le chauffage des bureaux à 19°C (et en limitant l’usage de la climatisation aux situations exceptionnelles de grandes chaleurs l’été). Les lumières et les ordinateurs sont par ailleurs systématiquement éteints quand ils ne sont pas utilisés. Le tri des déchets a par ailleurs été mis en place. Une sensibilisation aux bonnes pratiques numériques a également été menée afin de ne pas stocker ou envoyer de documents trop lourds. Les déplacements de l’équipe se font la grande majorité du temps en transports en commun, sauf quand ce n’est pas possible pour des raisons logistiques et/ou de planning. Dans le cadre des projets que nous menons, dans la mesure du possible, les sorties proposées aux classes s’effectuent en transports en commun, et l’utilisation de l’ENT et des supports numériques sont privilégiés à l’impression de documents papier quand cela n’est pas un frein pour l’apprentissage des élèves. Lors des restitutions, nous privilégions également le réemploi de matériaux que nous avons déjà utilisés et qui sont en réserve ou que nous trouvons dans les stocks des établissements. Enfin, nous intégrons dans notre programmation des projets consacrés à la transition écologique, que ce soit leur thème principal (deux cette année) ou l’une de leurs thématiques secondaires.

Implication active de la famille dans le parcours

Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
  • La réunion de rentrée au premier semestre, en présence des professeurs impliqués ainsi que des intervenants, sera l’occasion de présenter l’intervenant, son parcours et son métier, ainsi que les séances qu’iel a prévu pour le projet. Seront mis en avant les moments où les parents pourront se greffer aux séances, comme les sorties ou la restitution.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
  • Après la première rencontre avec l’intervenant, les élèves sont invités à recueillir les expériences que leurs familles ont du lieu étudié. A l’issue de l’atelier, les parents sont également conviés à participer à la restitution.

3. Co-construction du parcours

Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
  • Le parcours s’intègre dans les différentes entrées du « projet d’établissement » du collège Courbet. Il participe à l’Axe 1 « Réussite » en permettant de travailler la qualité et le sens des apprentissages et en assurant la continuité des enseignements dispensés dans les classes à projet. Il valorise le travail des élèves en donnant goût aux apprentissages notamment par l’élaboration d’une réflexion sur l’évaluation et la notation commune aux élèves, aux professeurs et aux intervenants. Dans l’Axe 2 « Équité », il participe à favoriser l’ouverture culturelle par l’accès aux élèves aux ressources culturelles disponibles au CDI, sur la commune, dans le département et la région via des sorties culturelles et le travail avec les partenaires de l’Éducation nationale. Il permet de valoriser et de prendre en compte la diversité des élèves par une pédagogie différenciée visant à construire une image positive de soi. Enfin, il invite les élèves à s’investir dans un projet qui sollicitera leur compétence d’autonomie et d’initiative.  
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
  • L’ENT aura trois fonctions principales : - Un espace de partage et de suivi de ce qui aura été fait en classe et en sorties. Les documents étudiés (cartes, archives, témoignages, ouvrages…), les comptes-rendus des sorties, les analyses et réflexions des élèves, y seront déposés tout au long du projet. - Un agenda pour assurer la bonne communication entre la communauté éducative et les élèves, sur les sorties, les documents à remplir, ou les changements éventuels de calendrier - Enfin, l’ENT pourra être utilisé par le collège ou les enseignants à d’autres fins (pédagogiques, de communication, de valorisation)
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
  • OUI
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
  • Le projet « L’avenir du passé » s’appuie sur les connaissances et compétences associées au cycle 4 d’« Histoire et Géographie ». Plus particulièrement, les élèves sont amenés à : • Se repérer dans le temps : construire des repères historiques - Situer un fait dans une époque ou une période donnée ; Ordonner des faits les uns par rapport aux autres ; Mettre en relation des faits d’une époque ou d’une période donnée ; Identifier des continuités et des ruptures chronologiques pour s’approprier la périodisation de l’histoire et pratiquer de conscients allers-retours au sein de la chronologie. Domaine du socle : 1, 2 • Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués ; Poser des questions, se poser des questions à propos de situations historiques ou/et géographiques ; Construire des hypothèses d’interprétation de phénomènes historiques ou géographiques ; Vérifier des données et des sources ; Justifier une démarche, une interprétation. Domaine du socle : 1, 2 • Analyser et comprendre un document - Comprendre le sens général d’un document ; Identifier le document et son point de vue particulier ; Extraire des informations pertinentes pour répondre à une question portant sur un document ou plusieurs documents, les classer, les hiérarchiser ; Confronter un document à ce qu’on peut connaître par ailleurs du sujet étudié ; Utiliser ses connaissances pour expliciter, expliquer le document et exercer son esprit critique. Domaine du socle : 1, 2 • Pratiquer différents langages en histoire et en géographie ; Écrire pour construire sa pensée et son savoir, pour argumenter et écrire pour communiquer et échanger ; S’exprimer à l’oral pour penser, communiquer et échanger ; Connaître les caractéristiques des récits historiques et des descriptions employées en histoire et en géographie, et en réaliser ; S’approprier et utiliser un lexique spécifique en contexte ; S’initier aux techniques d’argumentation. Domaine du socle : 1, 2.

Application MICACO | Date : 23/11/2024