De la maquette au film

Coordonnées du collège Collège affecté : Collège Jules Michelet Ville : SAINT-OUEN Classe : 3ème

Coordonnées de la structure Nom de la structure : Espace 1789 - / CAFAC (Centre Audonien et Francilien d'Art et de Culture)

Coordonnées de la personne ressource Identité : Madame Maude Defrain

1. Articulation avec un processus de création :

Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir

Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e menant le parcours

• Lucie Clayssen et Antoine Michelet sont cinéastes et réalisent des films en duo. Victor Clayssen est architecte et conçoit des projets architecturaux au sein de sa propre agence. Ensemble, ils décident de mener une recherche qui questionne le rapport à l’espace dans leurs disciplines respectives. Le collectif LAO (Laboratoire d’architecture ouverte) se forme en 2018. LAO est un laboratoire de recherche qui sonde les potentialités offertes par le croisement entre cinéma et architecture. Le collectif crée des œuvres et des processus qui invitent à prendre conscience de l’espace, à ressentir ce qui se tisse entre notre corps et l'espace qui nous entoure.

Articulation du parcours avec ces projets

• Le collectif LAO propose aux élèves de réaliser des petits films inspirés du cinéma burlesque et des effets-spéciaux primitifs inventés par Méliès. Les élèves créeront des mondes miniatures en maquette puis se mettront en scène dans leur décor. L’atelier “De la maquette au film” propose aux participant⸱es de devenir architecte et cinéaste en appréhendant la notion d’espace. Les participant⸱es créent des villages en maquettes qui serviront de décor à un film. Par la technique de l’incrustation sur fond vert, iels deviennent acteur⸱ices dans les décors qu’iels ont créés. En interaction dynamique avec l’espace qu’iels ont conçu, iels prennent possession de leur imaginaire. Aucun prérequis technique ou savoir-faire manuel n’est nécessaire. La fabrication du village miniature est facilitée par des patrons en papier prédécoupés et pré-pliés. L’ensemble du dispositif technique est simplifié par l’équipe LAO. Cette année, le collectif souhaite travailler autour de la filmographie d’Alice Guy, première femme réalisatrice de films de fictions. Dans son œuvre nous retrouvons une dramaturgie simple et forte, un ton joyeux et émancipateur et un esprit burlesque (proche de l’univers du collectif LAO). En tant que cinéastes, Antoine Michelet et Lucie Clayssen écrivent et réalisent des films qui interrogent la représentation de la condition féminine.

2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)

Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)

• "De la maquette au film" est un parcours alliant cinéma et arts plastiques. Le collectif LAO mène la réalisation d’un court-métrage avec les élèves, devenu⸱es cinéastes et architectes. En réalisant les décors et en manipulant les effets spéciaux numériques, les élèves traversent l’univers de la réalisatrice Alice Guy et sa filmographie burlesque.

Accompagnement des enseignant.es

Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)

• Les équipes artistique et enseignante ainsi que celle de l’Espace 1789 se sont rencontrées plusieurs fois en amont afin de réfléchir à différents aspects du projet. En plus du contenu, a longuement été discuté le format du projet le plus pertinent pour les élèves. Une heure de présentation du projet, des différent⸱es intervenant⸱es (équipe artistique et équipe de l’Espace 1789) seront également proposées aux élèves. L’équipe de l’Espace 1789 présentera les films ou spectacles vus dans le cadre du projet. Des supports pédagogiques autour de chaque œuvre découverte seront mis à disposition des enseignant⸱es et des élèves.

L’intervenant.e a t-il.elle déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel collège, la ville et ce qui motive le renouvellement de sa candidature.

• Le collectif LAO a mené un parcours CAC au collège Jules Michelet à Saint-Ouen-sur-Seine en 2023-24 auprès d’une classe de 4ème. Grâce à la très bonne réception du projet par les élèves et les professeur⸱es impliqué⸱es, à la bonne cohésion entre les équipes du collège, les élèves et l’Espace 1789 le projet a été mené de façon constructive et joyeuse - permettant à Lucie Clayssen et Antoine Michelet de développer la recherche au sein de LAO. Le collectif souhaite donc approfondir le projet avec la même équipe mais en travaillant avec un groupe d’élèves un peu plus âgé⸱es. En renouvelant le projet, les intervenant⸱es désirent travailler davantage sur le jeu d’acteur et approfondir les différentes notions de mise en scène (lumières, déplacement des acteurs et actrices...)

L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures

Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué

• Chaque séquence est constituée de deux séances de deux heures. SÉQUENCE 1 (4h) : Ateliers création de maquettes en papier pour rencontrer les élèves. Atelier photomontage dans les maquettes. Création de groupes de 3 ou 4 élèves. SÉQUENCE 2 (4h) : Création des décors miniatures en papier. Écriture des saynètes burlesques (en rapport avec les films d’Alice Guy) SÉQUENCE 3 (4h) : Exercices théâtraux autour du corps dans l’espace. Expérimentations filmées autour de l’effet Koulechov (faire comprendre l’association de deux plans par le montage : une même expression de visage associée à deux objets différents crée deux sens différents de lecture de ce visage). SÉQUENCE 4 (4h) : Finalisation écriture des saynètes burlesques par groupe. Exercices de mise en scène à la caméra. SÉQUENCE 5 (4h) : Tournage sur fond vert avec les élèves acteur⸱ices, réalisateur⸱ices, scriptes, assistant⸱es réalisateur⸱ices, accessoiriste⸱ices, costumier⸱ères, chef⸱fe opérateur⸱ices, à tour de rôle.

Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique

Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.

• Les élèves ont un parcours de spectateur·rices mêlant spectacles et films avec : “L’ivresse des Lucioles” de Carmel Loanga - vendredi 29 novembre à l’Espace 1789 Ce spectacle de danse a été choisi pour son côté très cinématographique et pour l’accent mis sur l'interprétation des danseurs et danseuses. Ayant suivi des études de cinéma, la chorégraphe s’inspire des lumières et des mises en scène de dialogue et élabore sa scénographie comme un scénario de film. Elle propose une recherche particulière des émotions qui se dégagent de chaque danseur. Ainsi ce travail sur la mise en scène pourra inspirer les élèves. « Mon oncle » de Jacques Tati (1958) en janvier à l’Espace 1789 « L’étoile filante » Abel et Gordon (2023) en février à l’Espace 1789 À travers ces films, les élèves seront immergé.e.s dans un film burlesque contemporain et un film burlesque des années 1960. Ils pourront ainsi percevoir une évolution et une continuité du burlesque à travers les âges. « Circus Remake » de Maroussia Verbèke Diaz – mardi 4 mars à l’Espace 1789 Dans ce spectacle, entre théâtre et acrobatie, les artistes se servent de leurs corps pour faire passer des émotions. Ce travail sur la physicalité, étant également présent dans le burlesque, est intéressant pour les élèves.

L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet

Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.

• - Séance de présentation du projet et de la réalisatrice Alice Guy avec tous les intervenant·es, l’équipe pédagogue et celle de l’Espace 1789 : 1h Séance 1 : 2h Présentation des différents métiers du cinéma et en particulier sur le plateau de tournage en préparation du tournage. Séance 2 : 2h Présentation, visionnage et analyse de films d’Alice Guy (« La fée aux choux », « Madame a des envies », « Une femme collante », “Chez le photographe”). Discussion autour du genre au cinéma au début du 20eme siècle. Travail sur les éléments du burlesque (personnages, décors, mise en scène). Grâce à la projection de ces court-métrages, les élèves pourront nous raconter leur ressenti sur les personnages, les situations dramaturgiques et le jeu d’acteurs dans le décor. Iels pourront s’en inspirer pour écrire leurs propres scènes. Séance 3 : 2 h Présentation et retours sur les spectacles/films découverts dans le cadre du projet. Les intervenant.e.s et une chargée des relations avec le public de l’Espace 1789 proposeront une contextualisation des œuvres vues et animeront un échange suite aux sorties. Séance 4 : 3h En reprenant des films d’Alice Guy que les élèves auront vu et le premier photo montage des élèves lors de l’atelier 1, le collectif proposera à la classe l’étude du cadrage au cinéma, les mouvements de caméra, ce qu’est un plan, une séquence, une prise, le montage. Iels travailleront donc avec le collectif sur ce qu’est un point de vue sur un objet filmé, sur un sujet choisi. Ils pourront ainsi réfléchir par quels outils est racontée une histoire au cinéma. Et enfin iels pourront s’interroger sur ce qui provoque leur intérêt en tant que spectateurs et spectatrices.

La restitution, temps de cloture du projet

Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.

• Les familles et les équipes du collège seront conviées à la projection des films des élèves qui aura lieu à l’Espace 1789 ou au collège. Une exposition des réalisations est prévue au collège à la vie scolaire en visite libre, accompagnée de cartels explicatifs réalisés par les élèves. Elle sera accessible par tout l'établissement : collégien⸱nes, enseignant⸱es et membres de l'administration. Les réalisations seront ensuite empruntées par le collectif LAO pour être intégrées à une exposition dans leurs locaux rassemblant des réalisations de plusieurs projets. Les élèves volontaires seront invité⸱es.

Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)

Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)

• La participation des élèves est au cœur du projet. Accompagné⸱es par Lucie Clayssen et Antoine Michelet, iels inventent les scénarios elles⸱eux-mêmes, construisent les décors, décident des plans, dirigent les acteur⸱ices etc. L'objectif est d’encourager le travail de groupe (apprendre à s’écouter les un⸱es les autres, faire des compromis, mettre en avant les compétences des un⸱es et des autres) afin de s’accomplir dans une création collective.

Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)

La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?

• En ouvrant l’atelier sur la présentation une femme réalisatrice et pionnière du cinéma, Lucie Clayssen et Antoine Michelet posent un premier jalon pour interroger l’égalité homme / femme dans ce domaine. Le fait même qu’elle ait été mise en avant dans l’histoire du cinéma, il n’y a que quelques années de cela, permet d’interroger avec les élèves la place des femmes au cinéma. En présentant les métiers du cinéma, iels partageront leurs données statistiques de genre. Le projet de l’année dernière, les encourage aujourd'hui à constituer des groupes mixtes de travail et d’inciter les élèves, à ce que le rôle de réalisateur⸱ice soit également pris par des jeunes filles de la classe. « Alice Guy s'intéressait beaucoup au sexisme. Et elle aimait faire des films avec des héroïnes féminines actives et aventureuses », remarque l'historienne du cinéma Shelley Stamp.

Intégration de mesures liées à la transition écologique

Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.

• Des mesures liées à la transition écologique sont appliquées sur les étapes de création des maquettes. Les élèves commenceront par un travail de conceptualisation au brouillon dans un premier temps, avant la mise en pratique sur des supports neufs afin de limiter le gâchis. Ensuite, ils auront pour consigne d'accessoiriser leurs décors avec des objets et matériaux de récupération. En plus d'être écologique, cette mesure encourage les élèves à faire preuve de plus de créativité. L’Espace 1789 est le lieu culturel de proximité des élèves, qui peuvent s’y rendre facilement à pied ou à vélo.

Implication active de la famille dans le parcours

Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).

• Les parents seront invités à la projection des films réalisés par les élèves lors de la restitution. Ils seront également conviés à accompagner leurs enfants lors des sorties de classe à l’Espace 1789.

Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.

• Suite à l’étude de ces deux films : “Chez le photographe” d’Alice Guy (1900) et “Une héroïne de quatre ans” de Louis Feuillade et Alice Guy (1907), les élèves pourront demander à leurs parents une anecdote drôle, quand ils étaient plus jeunes. Ils pourront s'aider de leurs photos de famille. Ces anecdotes pourraient être le point de départ des scénarios de leurs films (un par groupe).

3. Co-construction du parcours

Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).

• Le projet « De la maquette au film » permettra de répondre à plusieurs entrées du projet d’établissement à savoir favoriser les sorties culturelles des élèves, afin notamment de faire découvrir des spectacles de danse et théâtre et films pour enrichir la culture artistique des jeunes. Il s’inscrit également dans la réflexion menée par le collège sur l’implantation d’enseignements et/ou ateliers artistiques (photo, cinéma, théâtre) avec un accent particulier porté sur le cinéma. Enfin, ce parcours se présente comme une opportunité dans la scolarité de l’élève pour qui le collège devient un lieu d’apprentissage et d’épanouissement où chacun a une chance de réussir son projet. Chaque élève peut adhérer à ce parcours permettant à tous·tes, individuellement et collectivement de construire un projet portant les valeurs de solidarité, de tolérance, de sens civique.

L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?

• Un blog tenu par les élèves rendra compte de l’avancement du projet. Iels l'agrémenteront de photos des réalisations et des sorties. L'ENT sera utilisé comme moyen de communication avec les parents. Les vidéos des mini-films seront accessibles en ligne à l'issue de la restitution.

Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?

• NON

Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)

• Ce projet est particulièrement en lien avec les objectifs attendus en français, arts plastiques et technologie. Il permet aux élèves d’aborder les problématiques de la narration écrite (français) et visuelle (arts plastiques) à travers un dispositif séquentiel, avec une dimension temporelle (durée, rythme, montage, découpage, ellipse). Ce projet participera à développer d’autres compétences attendues en français. Grâce au travail d’analyse autour des films ou spectacles et du travail en groupe tout au long du parcours, les élèves seront conduits à rendre compte, à l‘oral comme à l’écrit, d’une émotion ou d’une impression, de présenter et de justifier une préférence. Lors des temps consacrés à la réflexion, les collégien.n.e.s seront amené.e.s à participer à débattre sur les œuvres découvertes et les pratiques proposées, à exprimer une opinion argumentée et à réagir à une opinion différente. Ce parcours fait écho au programme d’arts plastiques puisqu’il lie une relation du corps à la production artistique - cela à travers l’implication du corps de l’auteur.e, les effets du geste, les qualités plastiques et les effets visuels obtenus. Ce parcours se situe également à la croisée des attendus en arts plastiques et technologie. Il place le numérique en tant que processus à travers le dialogue entre pratiques traditionnelles et numériques puisque l’utilisation du numérique y est proposée par et dans la pratique plastique. Il répond également à des objectifs demandés en technologie à savoir la participation à l’organisation d’un projet en équipe. En effet, il faut pouvoir le formuler, en en anticipant les besoins et contraintes inhérents, définir les rôles de chacun.e, établir un planning d’étapes et présenter le projet, une fois celui-ci réalisé.