Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège

Edition | Année parcours : 2024

Informations sur le parcours à la date du : 21/11/2024

Antigone : symbole des femmes résistantes

Coordonnées du collège
  • Collège affecté : Collège Henri Wallon
  • Ville : AUBERVILLIERS
  • Classe : 3ème 
Coordonnées de la structure
  • Nom de la structure : Les mains Sonores
Coordonnées de la personne ressource
  • Identité : Madame Sérine MAHFOUD

1. Articulation avec un processus de création :

Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir

Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e menant le parcours
  • Sérine est pianiste, metteuse en scène et assistante à la mise en scène sur des productions d’artistes venues du théâtre comme de l’opéra. C’est par l’étude du piano qu’elle entame sa pratique artistique. Diplômée du CRR de Saint Maur, Sérine entre à la Haute École de Musique de Genève. Serine travaille actuellement sur Picture a day like this produit par le Festival d’Aix en Provence et en tournée en Europe. Elle est également assistante à la mise en scène de Denis Marleau sur la pièce Terrasses, écrite par Laurent Gaudé au Théâtre National de la Colline. En 2021, Sérine crée sa propre compagnie, Les Mains Sonores, pour parler des violences faites aux femmes. Site internet : https://www.lesmains-sonores.fr Dans ce but, elle met actuellement en scène deux spectacles : - Mademoiselle Else, librement adapté de la nouvelle d’Arthur Schnitzler. Dans ce texte, la question du féminisme y est abordée via la figure d'une jeune femme dans une rébellion impossible face à un système bourgeois et masculin. La figure de cette femme proposait déjà des résonnances dramaturgique avec le mythe d'Antigone, partageant avec elle une trajectoire symbolique similaire. Ce projet est soutenu par le 104 Paris et le T2G de Gennevilliers. 1. Le monde est injuste. Soucieuse de s’inscrire dans un véritable travail auprès des adolescent.e.s, Sérine Mahfoud et Valentin Suel décident d’écrire une pièce pour 2 comédiennes destinée aux lycées/collèges pour sensibiliser aux violences faites aux femmes et engager la parole dans la lutte contre le sexisme. Cette pièce a été créée dans le cadre “Jeunes contre le sexisme” au collège Politzer à Montreuil. Ce projet va être diffusé via la plateforme du PASS Culture durant toute la saison 2024/25. En parallèle des productions artistiques sur lesquelles elle travaille, Sérine intervient régulièrement avec des collèges, des lycées et des associations d’aide à l’enfance en partenariat avec le T2G - Théâtre de Gennevilliers. Ces ateliers sont animés autour de spectacles de la saison du T2G, notamment cette année avec Plutôt vomir que faillir de Rebecca Chaillon ou encore Tenir Debout de Suzanne. Elle anime des actions culturelles autour des spectacles en cours de création (Terrasses au théâtre de la Colline, Picture a day like this au festival d’Aix en Provence, Cendrillon drôle d’oiseau dans des structures médico-sociales etc).
Articulation du parcours avec ces projets
  • Les outils déployés par Sérine Mahfoud au cours de ses projets sont l’improvisation, le masque, la musique et la vidéo. Autant d’outils qui sont des prolongements de l'interprète et de sa fantaisie, permettant d’enrichir son vocabulaire tant personnel que théâtral. C’est cet enrichissement que nous souhaitons proposer aux élèves, en leur faisant explorer ces outils lors de la construction de la restitution. Le masque est un outil plastique et concret qui permet la transformation de soi, et du rapport que l’on entretient avec les autres. La naissance d’un personnage plus ou moins caricatural “effaçant” par son importance visuelle la personnalité de son interprète, ces outils permettent de créer une nouvelle relation avec ceux qui regardent. Le costume qu’est un masque est en soi acte de résistance face à une situation de désespoir. Historiquement utilisé pour inverser les rapports de force et suspendre les hiérarchies sociales, il permet de déjouer les biais relationnels qui créent habituellement de la timidité, de la gêne, la peur du jugement. En sécurité derrière la nouvelle identité d'un masque, la parole de l'interprète devient celle d’un personnage, inattaquable car fictif, et donc paradoxalement plus audible. C’est exactement cette liberté de dire ce que l’on ressent, et de s’exprimer face aux injustices en bénéficiant d’une sécurité totale que nous souhaitons donner aux élèves, notamment les filles. Concernant la dimension musicale du travail de Sérine Mahfoud, la question de rythme est centrale. La présence des Anciens (choeur) dans le texte de Brecht permet de se questionner sur sa musicalité, notamment chorale. Comment faire entendre un texte avec des rythmes différents, avec des polyphonies et des variations ? La dimension collective -voire chorégraphique- de ce travail est un excellent moyen non seulement de prolonger la théâtralité des outils de la compagnie, mais également de créer du lien et de l’écoute entre les élèves. À travers ces outils que la compagnie mobilise depuis longtemps, ce n’est pas que l’apprentissage de comment raconter une histoire et comment construire des personnages que nous souhaitons offrir aux élèves. C’est surtout des moyens d’expression, et donc d’affirmation de leurs personnalités et de leurs émotions que nous voulons leur donner, pour les aider à assumer à la fois leurs droits à la parole et à leurs individualités.

2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)

Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
  • « Antigone : symbole des femmes résistantes » est un parcours d’exploration théatrale (via l’improvisation, le masque, et la musique notamment) des enjeux d’Antigone de B. Brecht, plaçant le mythe en 1945. Par sa contemporanéité, et le combat de femmes d’époque différentes, nous tissons des liens entre résistance d’hier et d’aujourd’hui.

Accompagnement des enseignant.es

Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
  • Les enseignantes sont Paloma Dumonthier en histoire-géographie, Sylvaine Dossou en musique et Lorène Meunier en français. Les intervenant.e.s artistiques sont Penelope Bagieu, dessinatrice et autrice, Victoire Tuaillon, journaliste et autrice, Valentin Suel, dramaturge et comédien et Sérine Mahfoud, metteuse en scène scénographe et pianiste. Nous proposons un travail transversal. Au vu des trois matières différentes portées par les enseignantes reliées au parcours, autant qu’avec les différentes disciplines mobilisées par les artistes intervenant.e.s, nous créons des ponts entre les matières et les outils. Nous cherchons donc une porosité entre le contenu de l’atelier et le contenu au programme des cours. Nous organiserons cette porosité en discutant beaucoup avec les professeures et les artistes intervenant.e.s en amont, pour avoir conscience de la manière dont toutes disciplines peuvent résonner entre elles et autour des thématiques d’Antigone. Nous pourrons ainsi constituer un ensemble de références littéraires, visuelles, vidéo, au sein du corps pédagogique, pour aider les élèves à finaliser leurs productions. Outre sa pratique artistique, la compagnie apporte aux élèves et aux enseignantes l’ensemble des moyens dont elle dispose, notamment matériels (costume, accessoire, décor, savoir-faire dramaturgique, connaissance littéraire, etc etc). Concernant notre méthodologie, nous pensons ces ateliers en 5 temps, plus ou moins enchevêtrés : Tout d’abord, un échange important entre toutes les personnes du corps pédagogique ainsi que les parents dans le but d’organiser le travail et son contenu. La mise en place d’un cadre de travail bienveillant, par un temps de rencontre entre les intervenant.e.s et les élèves (via les discussions et les exercices théâtraux ludiques et collectifs). Un temps d’exploration sensible des thématiques soulevées via les outils de l’improvisation, du masque, de la musique et/ou de la vidéo. Un travail abordant les problématiques de la construction d’une mise en scène à partir des improvisations des élèves (décors, costumes etc.) Un temps consacré aux répétitions générales et à la restitution.
L’intervenant.e a t-il.elle déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel collège, la ville et ce qui motive le renouvellement de sa candidature.
  • Sérine Mahfoud souhaite mener pour la première fois un projet CAC avec la compagnie Les Mains Sonores pour faire grandir l’implication de la compagnie sur le territoire du 93. Nous aimerions pouvoir développer un travail sur la durée au collège Henri Wallon, pour engager une vraie rencontre avec les élèves au travers d’un parcours artistique, intellectuel et sensible.

L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures

Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué
  • Atelier 1 (2h) : Rencontre avec les élèves. Nous prendrons le temps d’installer les bases relationnelles d’un travail sain, ludique, où les élèves se sentent libres de s’exprimer, et considéré.e.s comme des collaborateur.ice.s de travail. Ce temps sera constitué d’exercices collectifs, pour créer un groupe bienveillant et collaboratif. Atelier 2 (2h) : Exercices individuels ou en groupes réduits en abordant progressivement les enjeux d’Antigone, pouvant proposer une pratique du masque, un travail choral et musical, de la lecture à voix haute, posant les bases du jeu. Temps d'improvisations théâtrales sur des thèmes autour des enjeux de la pièce (“une injustice”, “une situation où quelqu’un abuse de son autorité”, “les raisons de la colère”) Atelier 3 (2h) : Lecture de la première scène d’Antigone et travail d’improvisation avec le contenu des débats et discussions. L’objectif est de partir de cette première scène pour ouvrir sur des exemples réels ou inventés plus contemporains de femmes qui s’insurgent contre un système injuste. Atelier 4 (2h) 5 (2h) et 6 (2h) : Travail d’exploration des thématiques par des improvisations en petits groupes. En fonction de l’avancée du travail, des envies des élèves et de la construction des différentes propositions, les élèves seront initiés au masque, à la vidéo et au travail choral/musical. Atelier 5 (2h) : Cristallisation de ce qui sera la restitution. Les élèves choisiront les improvisations les plus marquantes et construiront une trame dramaturgique. Atelier 7, 8 (2h) : Continuer le travail de mise en scène en abordant plus spécifiquement la question de l’espace, des décors, des costumes. Atelier 9 (2h) : Répétition générale Atelier 10 (2h) : Restitution devant les familles des élèves et les autres classes du collège suivie d’une discussion.

Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique

Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
  • Étant donné l’importance de faire gagner en visibilité les lieux culturels, et donc l’accès à la culture et au savoir, implanté sur le territoire des élèves, nous souhaitons organiser plusieurs sorties au CDN de La Commune, théâtre situé à 5 minutes à pied du collège et qui a la chance de programmer autant des jeune artistes que des artistes confirmé.e.s. Nous aimerions organiser en début d’année une visite du théâtre, les faire assister à une répétition ainsi qu’à un ou plusieurs spectacles de la programmation 2024-25 (en cours de parution). La diversité de sa programmation est quelque chose que nous souhaitons partager avec les élèves. De plus, au vue de sa grande proximité avec le collège, nous souhaiterions qu’une partie des ateliers pratiques se déroulent dans une de leur salle de théâtre, ainsi que la restitution. Pour prolonger la question de la résistance, et notamment dans son contexte historique de la Seconde Guerre Mondiale, nous souhaitons emmener les élèves au Théâtre de l'Odéon voir Esthétique de la résistance de Sylvain Creuzevault, adapté de l'œuvre colossale de Peter Weiss. Le spectacle met en scène la résistance anti-nazie d’un jeune ouvrier allemand en 1937 et 1945. Metteur en scène dont la théâtralité ludique rend très accessible des questions dures ou denses, Sylvain Crezeuvault traite ses sujets avec beaucoup d’intelligence et de profondeur. Son utilisation récurrente du masque et sa méthode de travail essentiellement basé sur l’improvisation est en grande cohérence avec les outils de la compagnie. Etant donné notre problématique alliant résistance et figure féminine, nous aimerions également proposer la prochaine création de Rebecca Chaillon (lieu de diffusion à confirmer). Avec Carte noire nommée désir et Plutot vomir que faillir, cette jeune metteuse en scène à su imposer dans le paysage théâtrale des questions s’inscrivant parfaitement dans notre travail : la condition de la femme, l’injustice, la révolte face aux discrimination et aux violence, la différence… La générosité et la fantaisie de son travail fait d’elle l’une des artistes contemporaines les plus douées pour s’adresser aux adolescent.e.s.

L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet

Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
  • Les interventions sont co-construites avec les artistes, les intervenant.e.s et les professeures. Pour entamer le travail de réflexion sur les thématiques d’Antigone, et ainsi mieux préparer les élèves, nous voulons leur faire prendre conscience de l’actualité des enjeux que porte ce texte. En les rendant actuels, nous ouvrons la curiosité des élèves non seulement pour le texte, mais aussi sur ses résonance avec notre monde. Leur faire s’approprier le mythe d’Antigone par rapport à leur sensibilité, c’est les questionner sur leurs places dans la société. Qu’est-ce qui vous indigne, vous choque ? Considérez-vous certaines choses comme des injustices ? Contre quoi voudriez-vous lutter ? Quelles sont les Antigones d’aujourd’hui ? Voilà comment se dérouleront les temps de réflexions : 1/ En amont de la rencontre entre les élèves et les artistes, les professeures amorceront un travail sur les thématiques de la pièce. En histoire-géo, des résonances seront soulevées entre le contexte historique de la 2nde guerre mondiale et la figure de résistante qu’est Antigone. Cette figure peut être traitée en français avec comme lecture cursive ses différentes versions théâtrales (Sophocle, Anouilh et bien entendu Brecht). En musique peut être proposé un travail posant les bases de la choralité, présente dans la version de Brecht. 2/ Les intervenant.e.s questionneront le mythe d’Antigone selon leurs propres pratiques artistiques, pédagogiques ou journalistiques pour ouvrir la discussion sur les thématiques abordées. Le but est d’échanger un ressenti personnel pour les encourager à exprimer le leur. 3/ Nous souhaitons rendre une discussion possible avec les personnes des lieux de sorties (bord plateau à l’issue des spectacles, visite du CDN de la Commune). Les amener ponctuellement dans d’autres lieux, et donc auprès d’autres personnes est une manière d’élargir leur angles de réflexions en rencontrant des savoirs faire et de nouvelles manières de penser.

La restitution, temps de cloture du projet

Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
  • Pour clôturer ce parcours, les collégien.nes joueront le spectacle qu’ils auront créé et mis en scène dans leur collège ou au sein du théâtre CDN - La Commune. Tous les élèves du collège seront invités à le voir, mais également les enseignant.es, les parents et les différent.e.s intervenant.e.s avec lesquelles nous aurons travaillé. Un travail de communication sera fait en amont (via les réseaux sociaux de la compagnie, l’ENT, le site internet du collège). Suite à ce spectacle, les élèves pourront échanger avec le public pour répondre aux différentes interrogations et parler des thématiques qu’ils ont rencontré durant tout le parcours. En tantd qu’intervenant.e.s, nous prendrons également le temps de recueillir leurs ressentis, d’échanger sur ce que les élèves auront pensé du travail engagé pour mieux imaginer nos futurs parcours et rester au plus proche de leurs besoins. Cette restitution sera filmée afin de laisser aux élèves, aux parents ainsi qu’au collège une trace pérenne de leur travail.

Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)

Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
  • Tout notre parcours a été pensé pour mobiliser le plus possible les collégien.ne.s dans notre processus de création, que ce soit par la pratique proposée ou leur mobilisation intellectuelle. Nous, intervenant.e.s et professeures, ne serons que les « encadrant.e.s » d’un projet qui ne pourra prendre forme que par l’implication active des élèves. Les temps de discussions, préambule de notre parcours, ont avant tout pour but de créer un moment de partage et de rencontre entre elleux, élèves, et nous, intervenant.e.s et artistes. Nous voulons les amener à se poser des questions sur les thématiques abordées, faire des ponts entre leur travail scolaire, les thématiques abordées et leurs vies personnelles et intimes. À travers ce parcours, nous voulons inviter les élèves à exprimer leurs doutes, leurs insécurités, leurs désirs pour ainsi qu’iels puissent mieux s’assumer dans ce monde parfois très violent qui est le nôtre. Et bien sûr, nous voulons les questionner sur leurs rapports filles-garçons et le savoir vivre ensemble. Ces temps d’échanges auront également pour but de les mettre en confiance, pour les engager à réellement s’impliquer dans ce parcours, et qu’iels puissent s’exprimer librement. Dans un second temps, les ateliers pratiques auront vocation à rendre les élèves initiateurs du projet de création final. Ce sont elleux qui imagineront leur spectacle à partir de l'utilisation des outils qui seront les nôtres. Ainsi, nous ne ferons que les guider dans la conception d’un spectacle (scénographie, mise en scène, jeu d’acteur.ice, musique, lumières, costumes etc.) qui sera entièrement le leur.

Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)

La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
  • Etant donné les motivations qui ont poussées Sérine Mahfoud à créer les Mains Sonores, il est évident que la question de l’égalité Femme-Hommes, découlant directement des enjeux féministes, est au coeur de nos réflexions dans ce parcours. Antigone est pour nous un moyen évident de pointer les violences résultant de l’inégalité des genres, et leur caractère systémique et étatique. Brecht nous permet de parler du mythe, de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, et de la contemporanéité des luttes de toutes les femmes s'étant inscrites dans une forme de résistance civile face à des systèmes les défavorisant fortement par rapport aux hommes. Que ce soit Antigone face à Créon et une loi tyrannique, Antigone face à la violence et la barbarie d'un soldat SS, Lucie Aubrac face aux monstruosités de la Gestapo, Gisèle Halimi et le sexisme systémique d'un état anti-avortement, ou Greta Thuneberg face au mépris d'une caste politique menant la planète à sa perte, c'est de la figure de la femme résistante face aux inégalité Femmes-Hommes aujourd'hui et autrefois dont nous souhaitons nous emparer. Par tous ces exemples pris dans la littérature, l'histoire ou notre époque, nous voulons encourager les élèves à prendre toute leur place dans les luttes contre les inégalités Femmes-Hommes. Les filles en les encourageant à assumer leurs personnalités et leurs droits, les garçons en les encourageant à questionner leur place dominante. De plus, la pratique de l’improvisation et l’attention particulière portée à ce que les groupes se mélangent entre filles et garçons est un excellent moyen de créer de l’horizontalité et de l’écoute entre les genres. Il a été observé, notamment au Québec, que l’improvisation et la pratique théâtrale entre les élèves crée une baisse de la violence scolaire d’environ 25%. Le théâtre permettant de se poser des question, et étant l’art collectif par excellence, celui de l’écoute et de la bienveillance, nous sommes confiant dans le fait que sa simple pratique aidera à améliorer les relation entre les filles et les garçons de la classe.

Intégration de mesures liées à la transition écologique

Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
  • Étant de la dernière génération née avant l’an 2000, les membres de la compagnie ont grandi avec la désillusion post 30 glorieuses, et a pu voir les dégradations entraînées par 30 ans de libéralisme et d’exploitation de la planète. Consciente de la gravité du réchauffement climatique et de ses impacts environnementaux et sociaux, la compagnie Les Mains Sonores a mis la question écologique au centre de son mode de production. Nous nous efforçons de proposer des spectacles avec le moins d’impact possible : nous réutilisons beaucoup, nous achetons très peu, et lorsque nous le faisons nous achetons soit en seconde main, soit en recyclerie Cette sensibilité pour l’écologie est d’ailleurs ce qui nous a motivé à intégrer la figure de Greta Thunberg dans notre parcours parmi nos personnalités parallèles à Antigone. Son combat et son jeune âge en font pour nous un exemple à valoriser auprès d’une génération qui grandit avec l’aggravation des conséquences du réchauffement climatique.

Implication active de la famille dans le parcours

Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
  • Les familles seront intégrées au projet à travers plusieurs temps d’échange. Tout d’abord, nous souhaitons organiser un temps de discussions avec les parents et l’équipe enseignante du collège en amont des ateliers pour expliquer comment nous allons travailler, comment se dérouleront les ateliers, quels intervenant.e.s seront mobilisé.e.s, etc. De plus, afin qu’ils soient maintenus et intégrés dans nos réflexions, ils seront tenus au courant de l’avancée de ateliers via l’ENT. Nous leur transmettrons chaque semaine une courte synthèse, comme une newsletter, de la manière dont le travail avance et dont nous explorons ces thématiques. Ainsi, eux aussi bénéficieront de ce travail de sensibilisation. Les parents seront également invités à accompagner leurs enfants lors des différentes sorties culturelles organisées, ainsi qu’à la restitution du travail final. Nous croyons à l’importance de la valorisation du travail des élèves par leurs parents, leurs proches, leurs amis. Nous aimerions mobiliser les parents dans ce parcours afin qu’iels soient des acteurices positifs et encourageant.e.s de la participation de leurs enfants à ces ateliers, pour ainsi, et nous l’espérons, renforcer des liens Humains entre toustes.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
  • Grâce à notre réunion de début d’année organisée avec les parents, nous pourrons partager l’ensemble du planning, le déroulé du parcours, présenter l’ensemble des intervenant.e.s et les différents moyens de communication que nous utiliserons : ENT, site internet du collège, réseaux sociaux, site internet de la compagnie, newsletter, mail etc. Nous leur demanderons également (ainsi qu’aux élèves en début d’ateliers) s’iels sont bien consentants à ce que nous filmions et photographions leurs enfants pour nourrir nos différents supports de communication tout au long du parcours.

3. Co-construction du parcours

Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
  • Le parcours contribue à la réussite des axes 2 et 3 du projet d’établissement du collège Henri Wallon. L’axe 2 « Fédérer les acteurs pour construire des trajectoires de réussite » vise notamment à ouvrir le collège aux familles, à personnaliser le parcours de chaque élève en vue de l’affirmation des droits de chacun et chacune. Le parcours proposé offre aux élèves la possibilité de s’émanciper des biais relationnels très courants au collège : division entre fille et garçon, timidité, harcèlement, etc. Les liens avec le CDN de la Commune permettent aux enseignants référents de nouer des relations de travail avec cette structure, aux élèves et leurs familles, d’élargir leurs connaissances et l’accès à la culture de leur territoire. L’axe 3 « Engager les élèves à s’ouvrir au monde » se conjugue particulièrement avec le parcours. Les élèves vont être invités, notamment lors de la lecture d’Antigone et les discussions autour des thématiques, à se poser des questions sur les grands enjeux féministes, à travers l’Histoire, et ceux de notre époque en pleine mutation, posant ainsi les bases d’une citoyenneté respectueuse, ancré dans les valeurs Républicaines d'Égalité, de Liberté et de Fraternité.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
  • L’Espace Numérique de Travail est un espace où professeurs, parents et élèves peuvent communiquer, partager et interagir. Il nous semble important de montrer l’investissement et les échanges orchestrés par chacun. Nous espérons que notre dispositif libérera leurs paroles et leur permettra d’avancer dans leurs futurs parcours. C’est pourquoi nous utiliserons cette plateforme comme un outil collaboratif, en partageant chaque semaine l’ensemble du travail réalisé pour que les élèves et les professeurs puissent y avoir accès tout le temps. Nous aimerions d’ailleurs que ce soient les élèves qui remplissent progressivement cette ENT à la fin de chaque atelier pour rendre compte, avec leurs mots, du travail engagé. Il s’agit pour nous de créer une sorte de “newsletter” qui pourra prendre différentes formes (textes, photographies, vidéos, enregistrements) et de pouvoir créer “un journal de bord de création”, que nous aimerions imprimer et donner au collège. Et d’autre part, nous utiliserons l’ENT comme un outil de communication dans le but de tenir informer d’autres élèves du collège, l’ensemble de l’équipe pédagogique ainsi que les parents pour les convier ou même leur donner envie de mettre un pied supplémentaire dans le monde du théâtre !
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
  • OUI
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
  • Le parcours est porté avec une professeur de français, une professeur d’histoire-géographie et une professeur de musique. Dans le cadre de l’épreuve de français du Brevet “Agir sur le monde”, Antigone de Brecht est une référence que les élèves pourront aisément réutiliser. L’étude de cette œuvre théâtrale permet de s’interroger sur la façon dont un mythe antique peut faire écho aux bouleversements historiques majeurs du XXème siècle. Tant par sa dimension mythologique qu’historique, son contenu comme son contexte, il est un approfondissement de l’idée que l’art est une arme pour dénoncer. De plus, travailler avec une version autre que celles de Sophocle ou d’Anouilh enrichit leur culture littéraire et propose une variation de la question de l’individu face au pouvoir. Concernant l’inscription du parcours avec le programme d’Histoire-Géographie, le contexte historique de l’Antigone de Brecht fait écho avec le régime de Vichy, l’un des chapitres de 3e. La question de la résistance est donc évidemment abordée. C'est le moment idéal pour parler de Lucie Aubrac. La société française dans les années 50-80 est également à la fin du programme, avec notamment l’instauration de la loi sur l'IVG, ce qui nous permet de parler de Gisèle Halimi, autre figure féminine se dressant contre un état. En outre, si l’écologie n’est pas un chapitre à part entière du programme d’Histoire-Géographie, le sujet est évoqué notamment via les questions de développement durable et d'aménagement du territoire. La fluidité avec laquelle cette thématique est abordée lors du programme de géographie nous permettra de facilement créer des liens avec notre parcours, notamment via la figure de Greta Thunberg. Enfin, la dimension musicale du travail de Sérine Mahfoud et la volonté de proposer un travail rythmique et choral du texte de Brecht est un excellent moyen pour les élèves de mettre à profit leur connaissance acquise avec leur professeur de musique.

Application MICACO | Date : 21/11/2024