Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège

Edition | Année parcours : 2025

Informations sur le parcours à la date du : 03/07/2025

Image et nature, s'initier à la flore urbaine par la photographie

Coordonnées du collège
  • Collège affecté : Collège Marais de Villers
  • Ville : MONTREUIL
  • Classe : 4ème 
Coordonnées de la structure
  • Nom de la structure : Les Cousines
Coordonnées de la personne ressource
  • Identité : Madame Lolita Bourdet

1. Articulation avec un processus de création :

Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir

Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
  • Depuis 2022, Lolita Bourdet développe Murama, un projet artistique et documentaire récompensé par le dispositif Mondes Nouveaux du Ministère de la Culture. Implanté dans le site patrimonial des Murs à Pêches de Montreuil, Murama valorise la diversité des communautés qui fréquentent ce lieu par une série de portraits photographiques réalisés à bord de la Caravana Obscura — une chambre noire mobile conçue par l’artiste. Ces portraits sont enrichis par des entretiens, des archives, des récits de vie et des contributions collectées sur le territoire. L’originalité du projet repose sur l’intégration d’une dimension numérique : un parcours de 10 expositions en réalité augmentée a été développé grâce à une application mobile dédiée, accompagnée d’un dépliant explicatif et de la pose de plaques en céramique activant les œuvres virtuelles sur site. Une vidéo de présentation a été produite pour les réseaux sociaux et est disponible sur YouTube [Lien à insérer]. Ce dispositif vise à favoriser une approche inclusive, autonome et sensible de l’art dans l’espace public. Parallèlement, Lolita Bourdet prépare une édition papier de Murama, ainsi qu’une exposition mobile destinée à circuler dans des établissements scolaires ou structures sociales. Elle développe également une réflexion autour de la transmission de la photographie alternative (sténopé, anthotype, cyanotype) et de la mémoire des lieux en transformation, dans un souci de démocratisation culturelle. Vidéo de présentation : https://youtu.be/LTEciu1hokI?si=j9xdRwF0I9aS-5uc
Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
  • Le parcours proposé avec les élèves s’inscrit en cohérence directe avec la démarche de Murama et l’ensemble du travail de Lolita Bourdet. L’artiste mobilisera plusieurs aspects de sa pratique : • L'approche du portrait sensible, à travers la photographie argentique ou alternative, comme moyen d’exprimer une présence au monde, de représenter les invisibilisés, et de revaloriser l’individu dans son environnement. • L’usage de procédés anciens ou artisanaux (anthotype, sténopé), qui relient les élèves à une temporalité lente, à une observation minutieuse du vivant, et à une photographie durable, non polluante, en lien avec l’écologie. • La transmission d’une lecture critique de l’image, en lien avec l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) : les élèves apprendront à analyser les représentations, questionner les biais de genre, de classe ou de regard dans la construction de l’image. • L’ancrage territorial, en particulier autour des Murs à Pêches — site déjà au cœur du projet Murama — pour favoriser la reconnaissance d’un patrimoine local et la lutte contre le sentiment d’exclusion souvent ressenti par les jeunes des quartiers périphériques. • L’utilisation de dispositifs numériques (exposition augmentée, géolocalisation d’œuvres), qui peuvent inspirer les élèves sur la manière d’investir un territoire autrement, et d’articuler création artistique et innovation. Ce parcours offrira donc une plongée dans la méthodologie de terrain de l’artiste, entre enquête sensible, photographie documentaire, réflexion citoyenne et création partagée. Il permettra aussi une mise en situation concrète de son rôle dans la cité : artiste, mais aussi médiatrice, technicienne, collectrice de récits et passeuse de mémoire.

2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)

Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
  • Ce projet interroge des élèves de 4ème sur la fragilité de notre écosystème actuel et les invite à poser un regard sensible sur leur rapport à la nature en ville. Le parcours combine réflexion, écriture et expérimentation photographique alternative (Caravana Obscura, anthotypie, composition florale) à travers l'exploration du territoire des Murs à Pêches, avec la volonté de sensibiliser la classe à l’observation du vivant et de l'engager dans une création collective soucieuse de l'environnement.

Accompagnement des enseignant.es

Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
  • Le parcours est co-construit avec l’ensemble de l’équipe pédagogique de la classe de 4e. Tous les professeur·es participent à l’intégration du projet dans leurs disciplines respectives. Des réunions en amont avec l’association Les Cousines et l’artiste photographe permettent de définir ensemble les thématiques, les apports de chaque matière, les articulations possibles, et d’accompagner les enseignant·es avec des ressources liées à l'écriture poétique, à l'écologie urbaine et à la photographie. L’artiste intervenant pourra à cette occasion présenter sa démarche artistique ainsi que les dispositifs proposés au cours du projet (Caravana Obscura et anthotypie). La documentaliste du collège, qui coordonne le projet mettra à disposition des élèves et des professeurs une sélection d’ouvrages pouvant nourrir la réflexion et les connaissances sur les thèmatiques abordées.
L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.
  • Oui, l’intervenante a mené en 2019 un parcours MICACO au collège Politzer de Montreuil en partenariat avec le Musée de l’Histoire Vivante, avec le projet Utopia. Ce projet s’inscrivait dans le contexte du renouvellement urbain du quartier Le Morillon (ANRU), et proposait une réflexion artistique autour de la mémoire des lieux, de l’histoire du quartier et de la place de ses habitant·es. À travers le photocollage, l’utilisation d’archives et l’écriture, les élèves ont pu interroger les transformations de leur environnement, en recueillant témoignages et récits personnels liés au territoire. Le nouveau projet marque une évolution significative dans la démarche de l’artiste : c’est la première fois que la Caravana Obscura sera utilisée dans un projet MICACO. Cet outil original de création photographique itinérante permettra de lier de manière inédite expression artistique, expérimentation technique et sensibilisation écologique. Le projet s’ancre cette fois aux Murs à Pêches, site emblématique du patrimoine naturel et horticole de Montreuil, situé en lisière du collège partenaire et fait un lien avec le projet MURAMA, lauréat du dispositif Mondes Nouveaux porté par le Ministère de la Culture. Le renouvellement de la candidature est motivé par la volonté de poursuivre un travail de terrain en profondeur, en accompagnant les jeunes dans une redécouverte sensible de leur environnement proche, en résonance avec les enjeux écologiques contemporains. Ce projet souhaite également réduire les inégalités d’accès à la culture en valorisant les savoirs locaux et les formes d’expression artistiques accessibles à toutes et tous. Par ailleurs, ce parcours intègre une véritable dimension d’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI). À travers l’analyse d’images (portraits, représentations de la nature, stéréotypes véhiculés par la photographie contemporaine ou historique), les élèves apprendront à décrypter le langage visuel, à questionner le regard porté sur le vivant, et à s’interroger sur le pouvoir des images dans la construction des imaginaires collectifs. Cette approche critique s’articulera aux temps de débats, à la production d’images et à la restitution finale, dans une logique d’autonomie, d’expression et de responsabilité citoyenne.

L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures

Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.
  • Le parcours est structuré autour de 3 workshops d’une journée chacun (6h) + 2h de travail intermédiaire (préparation de l’exposition). Atelier 1 (6h) – Écriture et regard sur la nature en ville > Mené par l’artiste et les professeur·es de lettres, SVT et d’Histoire-Géographie • Promenade sensible aux Murs à Pêches : observation, carnet de terrain. • Débat sur la place du vivant en ville (espèces invisibles, cohabitation). • Atelier d’écriture : descriptions, poésie, textes écologiques. Atelier 2 (6h) – Découverte de la pratique photo avec la Caravana Obscura > Mené par l’artiste et les professeur·es de technologie et Physique-Chimie. • Présentation du principe de chambre noire mobile (Caravana). • Temps de découverte technique et des principes de développement argentique • Réalisation de portraits en négatif dans la caravane Atelier 3 (6h) – Collecte, anthotypie et composition florale > Mené par l’artiste et les professeur·es d’Arts Plastiques et de SVT • Collecte de plantes aux Murs à Pêches et à l’association Murs à Fleurs. • Préparation des jus de plantes (betterave, épinard…) pour les anthotypes • Réalisation de tirages anthotypes à la lumière solaire sur papier aquarelle. • Superposition des végétaux sur les portraits en négatif : composition hybride. • Prise de vue numérique des compositions en vue de leur reproduction Travail de finalisation (2h) • Accrochage des créations dans les Murs à Pêches.

Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique

Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
  • 4 sorties seront prévues pour enrichir la démarche : • Balade urbaine commentée par une association locale (botanique urbaine). • Visite du Centre d’Art Tignous à Montreuil (exposition en cours) • Visite du Musée des Murs à Pêches (patrimoine, paysage, mémoire du lieu). • Sortie à Paris pour explorer la photographie dans le cadre du bicentenaire : Maison Européenne de la Photographie, Jeu de Paume… Quatre sorties culturelles et pédagogiques viendront ponctuer le parcours afin d’enrichir la réflexion artistique et sensible des élèves tout en les ouvrant à différents contextes professionnels et patrimoniaux. Une première sortie dans les Murs à Pêches prendra la forme d’une balade urbaine guidée, menée par une association locale spécialisée en botanique urbaine, pour observer la végétation spontanée et ses usages. Une deuxième sortie consistera en la visite du Centre d’Art Tignous à Montreuil, afin de découvrir une exposition d’art contemporain et d’interroger les formes visuelles actuelles. La troisième sortie se déroulera au Musée des Murs à Pêches, pour explorer l’histoire du site, son rôle dans le paysage montreuillois, et sa mémoire écologique. Enfin, une sortie à Paris permettra aux élèves de découvrir les institutions majeures de la photographie – la Maison Européenne de la Photographie, le Jeu de Paume ou encore des expositions liées au bicentenaire de l’invention du médium photographique – mettant en perspective les pratiques artistiques abordées.

L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet

Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
  • Le parcours s’articule en 10 à 12 séances réparties sur l’année scolaire, dont certaines modulées sous la forme de workshop de 3 à 4 journées, en lien avec les 4 sorties culturelles. L’intervenante artistique, Lolita Bourdet, anime les ateliers en collaboration avec la documentaliste et la professeure d’anglais (coordinatrices du projet) et les enseignant·es de français, arts plastiques, SVT, histoire-géographie, technologie et EMC, selon les étapes du parcours. Les premières séances introduisent les thématiques du projet par une lecture collective d’images (EMI) et une discussion-débat autour des enjeux écologiques contemporains, du rapport à la nature en ville et de la mémoire des lieux (Murs à Pêches). Les élèves découvrent l'univers artistique de Lolita Bourdet, mais aussi des artistes engagé·es, dont Anna Atkins, pionnière de la photographie botanique, pour aborder à la fois l’histoire des sciences, l’art et la place des femmes. S’ensuivent des ateliers de pratique artistique à bord de la Caravana Obscura (chambre noire mobile), avec initiation au laboratoire argentique, à travers la réalisation de portraits en négatifs. Une balade d'observation au sein des Murs à Pêches et d'une association faisant pousser des fleurs, animées en collaboration avec des intervenant·es locaux, permettra des collecter des végétaux servant à la réalisation d’anthotypes (tirages à base de pigments végétaux) et à la composition d'éléments floraux disposés sur les portraits réalisés avec la Caravana Obscura. Enfin, des ateliers d’écriture inspirés des débats et réflexions menées permettront de poser des mots sur les expériences vécues. Les sorties – balade urbaine botanique, visite du musée des Murs à Pêches, Centre Tignous, Maison Européenne de la Photographie – sont préparées en classe et suivies de séances de restitution ou de mise en perspective (analyse d’images, carnet de bord, retour critique). Ces moments nourrissent la création artistique et encouragent la réflexion critique. Les enseignant·es accompagnent les ateliers, prolongent les contenus dans leur discipline (vocabulaire en anglais, rédaction en français, SVT sur la biodiversité, histoire urbaine, EMC sur l’égalité filles-garçons et l’écologie), et participent à la valorisation finale. Les dernières séances sont consacrées à la préparation de l’exposition finale (édition, accrochage, oral de présentation) et à un temps de bilan réflexif sur le parcours, ses apports, et la prise de conscience individuelle et collective.

La restitution, temps de cloture du projet

Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
  • La restitution du projet prendra la forme d’une exposition publique sera organisée dans les Murs à Pêches à l’occasion du Festival des Murs à Pêches qui rassemble chaque année plusieurs milliers de personnes puis par la suite au sein de l’établissement. Cette exposition présentera les productions artistiques réalisées par les élèves : des reproductions des portraits réalisés avec la Caravana Obscura qui auront été recouverts de compositions florales, des anthotypes et des textes écrits. Une attention particulière sera portée à la scénographie, pensée avec les élèves, afin de rendre lisible à tous – familles, autres classes, équipe éducative, voisinage – le processus autant que les œuvres finales. L’accrochage sera réalisé en impression sur bâche, installé et lesté sur différents lieux des Murs à Pêches. Les familles, enseignant·es et élèves d’autres classes seront invités à la restitution au sein de l’établissement. Un temps de présentation orale sera intégré à l’événement : les élèves prendront la parole pour expliciter leur démarche, partager leurs découvertes, et revenir sur les temps forts du projet. Ce moment favorisera la prise de confiance et l’appropriation du travail réalisé, en valorisant leur cheminement collectif et individuel. Cette valorisation orale pourra être accompagnée de lectures de textes ou de visites guidées de l’exposition menées par les élèves eux-mêmes. En parallèle, une version numérique de l’exposition sera conçue : elle permettra de valoriser le projet au-delà de l’établissement, notamment via l’ENT ou les réseaux sociaux du collège ou de l’association porteuse. Ce support numérique constituera aussi une mémoire pérenne du parcours, consultable par les familles et les équipes pédagogiques. Enfin, un temps de clôture/bilan réunira les intervenant·es, enseignant·es et élèves afin d’évaluer ensemble les apports du projet : artistiques, humains, pédagogiques. Ce moment prendra la forme d’une séance de retour collectif, où chacun pourra exprimer son ressenti, proposer des pistes d’amélioration, et mesurer les apprentissages transférables à d’autres contextes scolaires ou personnels.

Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)

Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
  • Le parcours repose sur l’implication directe des élèves à chaque étape : choix des plantes, angles d’écriture, mise en scène photographique, composition d’image, préparation de l’exposition. La co-construction est centrale. L’anthotypie, technique lente et artisanale, favorise la responsabilisation et le soin du geste. Tout au long du projet, les élèves sont pleinement engagés dans une démarche participative, créative et réflexive. Le parcours est conçu pour les rendre acteurs à chaque étape, depuis l’élaboration des contenus jusqu’à la restitution finale. Dès les premiers temps de réflexion, ils sont invités à formuler leurs perceptions de la nature en ville, à confronter leurs expériences et à structurer leur pensée à travers des échanges collectifs et des écrits personnels ou collectifs. Ces moments de débat et de mise en mots sont pensés pour valoriser la pluralité des regards, encourager l’écoute mutuelle et stimuler l’expression individuelle. Les ateliers de création artistique développent cette dynamique en favorisant l’expérimentation sensible et technique. Les élèves s’initient à la photographie argentique à travers la Caravana Obscura, un dispositif immersif et ludique, qui leur permet de réaliser collectivement leurs propres portraits. Grâce à l’anthotypie – un procédé photographique écologique utilisant des jus végétaux – ils découvrent une technique artisanale lente, poétique, qui demande précision, patience et observation. La méthodologie du projet met également l’accent sur l’autonomie des élèves, qui participent à l’organisation de l’exposition finale (choix des œuvres, accrochage, médiation, présentation orale). Ce temps de restitution est un moment de valorisation mais aussi de transmission, qui renforce leur sentiment d’appartenance et de responsabilité. Par ailleurs, leur implication s’étend à l’usage des outils numériques : carnet de bord collaboratif, captations vidéo, traces audio ou écrites pourront documenter le parcours, en vue d’une exposition virtuelle ou d’un journal de bord à diffuser via l’ENT.

Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)

La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
  • L’égalité femmes-hommes est une thématique transversale intégrée au cœur de ce parcours artistique, scientifique et culturel. Elle est abordée de manière concrète, à travers le choix des figures de référence, les techniques mobilisées et la posture pédagogique adoptée tout au long du projet. Le parcours valorise particulièrement la contribution oubliée ou méconnue des femmes dans l’histoire de la photographie. Les élèves découvriront ainsi la figure fondatrice d’Anna Atkins, botaniste et autrice du tout premier ouvrage photographique publié, en 1843, illustré par des cyanotypes de plantes. Par cette mise en lumière d’une pionnière, dont l’apport reste encore trop peu visible dans les manuels scolaires, le projet introduit une réflexion sur la place des femmes dans les sciences et les arts, et sur les mécanismes historiques d’invisibilisation. Ainsi, des moments de débat dédiés permettront d’aborder la question de la représentation des femmes dans l’image, les médias et l’espace public, en lien avec la thématique générale du projet : qui regarde qui, et depuis où ? Cette réflexion contribuera à développer l’esprit critique des élèves et à renforcer une culture commune de l’égalité. Le projet encourage également une parité dans les rôles et la prise de parole au sein du groupe : garçons et filles sont encouragé·es à expérimenter toutes les dimensions du projet (techniques, réflexion, médiation) sans stéréotypes. Les enseignants et intervenant·es veilleront à une répartition équilibrée des responsabilités, à la valorisation de l’expression de chacun·e, et à des temps de parole équitables.

Intégration de mesures liées à la transition écologique

Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
  • Le parcours intègre pleinement les enjeux de transition écologique, à la fois dans son contenu, sa méthodologie et ses pratiques concrètes. Il vise à éveiller les élèves à une écologie sensible, fondée sur la connaissance du vivant, la découverte de leur environnement proche et la transformation de leur regard sur la nature en ville. Le projet propose une immersion dans le paysage des Murs à Pêches, site patrimonial et écologique majeur à Montreuil, menacé par l’urbanisation. Les élèves y mèneront des balades d’observation, de collecte et de photographie végétale, apprenant à reconnaître des plantes locales, à identifier des écosystèmes fragiles et à interroger les tensions entre nature et ville. Ces sorties seront accompagnées par des intervenant·es engagé·es dans la valorisation de la biodiversité urbaine. Les techniques artistiques mobilisées sont elles-mêmes respectueuses de l’environnement. L’anthotypie, procédé photographique ancien utilisant des sucs de plantes comme émulsion photosensible, se fait sans produits chimiques. Cette technique permet aux élèves de créer des images en lien direct avec la nature, en valorisant des matières végétales locales et éphémères. La photographie argentique proposée par la Caravana utilise un révélateur sans agents toxiques et repose sur une économie de moyens, favorisant la sobriété et la récupération. L’équipe veillera à limiter les déplacements motorisés, à mutualiser les trajets pour les sorties et à sensibiliser les élèves à l’impact carbone de leurs usages numériques. Enfin, la dimension réflexive du parcours – notamment lors des temps de débat et d’écriture – permettra d’interroger les représentations de la nature, de discuter des enjeux environnementaux contemporains et de poser la question : quelle place voulons-nous laisser au vivant dans notre quotidien et notre imaginaire collectif ?

Implication active de la famille dans le parcours

Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
  • Les familles seront conviées aux temps forts : • Éventuelle sortie culturelle commune (selon les possibilités). • Exposition de fin de parcours. • Partage de la version numérique du projet. Une fiche explicative sera transmise en début d’année pour présenter la démarche et encourager le suivi. L’implication des familles constitue un axe essentiel du projet, pensé comme un levier de valorisation, de dialogue et de reconnaissance des élèves au sein de leur environnement proche. Dès les premières étapes du parcours, une communication dédiée sera mise en place via l’ENT et des documents distribués par les enseignant·es, pour informer les familles des objectifs du projet, des dates importantes (sorties, restitution) et de la manière dont elles peuvent y prendre part. Le moment fort de cette implication sera la restitution publique du travail des élèves, sous la forme d’une exposition organisée dans un lieu des Murs à Pêches et dans l’établissement. Les familles seront invitées à y découvrir les portraits réalisés avec la Caravana, les images végétales créées en anthotypie et les textes personnels rédigés par les élèves. Ce temps de restitution intégrera également des prises de parole par les jeunes, leur permettant d’expliquer leur démarche, leurs découvertes et les apprentissages réalisés. Une version numérique de l’exposition sera mise en ligne sur l’ENT pour permettre aux proches éloignés ou indisponibles d’y accéder. Par ailleurs, les familles seront invitées à accompagner certaines sorties, notamment les balades urbaines ou les visites d’expositions.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
  • Cette ouverture intergénérationnelle permet de renforcer le lien école-famille, de favoriser les échanges autour de la culture et de l’environnement, et de valoriser les savoirs des parents, notamment sur les plantes, les traditions populaires ou les souvenirs liés aux lieux visités. Cette démarche vise à ancrer durablement l’école dans son territoire et à construire une culture commune autour des enjeux artistiques, écologiques et citoyens du projet.

3. Co-construction du parcours

Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
  • Le parcours s’inscrit pleinement dans plusieurs axes du projet d’établissement, tant sur le plan culturel que citoyen. Il répond d’abord à l’objectif de favoriser l’ouverture culturelle des élèves, en leur proposant un cheminement sensible, artistique et intellectuel sur des thématiques actuelles : le rapport au vivant, la nature en ville, les représentations de soi et du territoire. En cela, il croise les objectifs du volet culturel du projet d’établissement, notamment dans sa volonté de rencontrer des œuvres, des artistes, des lieux culturels et de stimuler l’expression et la créativité des élèves. Par ailleurs, le projet mobilise l’ensemble des disciplines : français (écriture créative et argumentative, analyse d’images), SVT (étude de la flore urbaine), histoire-géographie (évolution des paysages, mémoires des lieux), arts plastiques (pratique photographique et composition visuelle), technologie (compréhension des procédés chimiques), EMC (réflexion sur l’éthique de l’image, le droit à l’intimité), etc. Ce maillage permet un travail interdisciplinaire riche et donne du sens aux apprentissages, en lien avec des problématiques contemporaines. Le projet répond également au volet citoyen en développant chez les élèves une conscience écologique, une réflexion critique et un engagement sensible. Il encourage leur autonomie, leur participation active, et favorise l’écoute, le respect des opinions et la prise de parole. Enfin, le parcours est pensé dans une logique de rayonnement au sein de l’établissement. Il pourra faire l’objet de rencontres avec d’autres classes, notamment à l’occasion de la restitution finale. Des temps d’échange entre élèves ou d’exposition croisée avec d’autres projets culturels de l’établissement seront encouragés. Ce projet vise ainsi à nourrir une dynamique collective autour d’une culture partagée, vivante et engagée.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
  • L’ENT du collège sera activement mobilisé tout au long du projet pour favoriser à la fois l’appropriation du parcours par les élèves, le suivi par les familles et la valorisation du travail accompli. Un carnet de bord numérique collectif y sera alimenté au fil des séances : il comprendra des textes d’élèves, des images des différentes étapes de création, des extraits de leurs réflexions ou de leurs ressentis, ainsi que des documents de référence (cartes, extraits de lectures, reproductions d’œuvres, etc.). Cet espace servira également à préparer les sorties culturelles (mise en ligne d’informations sur les lieux visités, d’œuvres à découvrir en amont, de questions de réflexion), mais aussi à en faire le bilan a posteriori. Les élèves y publieront collectivement des comptes rendus ou carnets sensibles de leurs découvertes. En complément, une exposition virtuelle sera conçue à partir des œuvres finales : portraits, anthotypes, textes. Cette galerie numérique permettra de valoriser le travail auprès de l’ensemble de la communauté éducative, et de toucher également les familles ou établissements extérieurs ne pouvant assister à la restitution physique. Enfin, si l’équipe le souhaite, un relais pourra être fait via les réseaux sociaux ou le site web du collège pour diffuser les étapes du projet et ses temps forts, en lien avec la célébration du bicentenaire de la photographie.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
  • OUI
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
  • Le projet s’inscrit pleinement dans les objectifs pédagogiques du collège, en favorisant l’interdisciplinarité et l’implication collective des enseignant·es de 4e. Il mobilise plusieurs disciplines, offrant aux élèves un cadre d’apprentissage sensible, concret et ancré dans leur environnement. Anglais : Coordonné par la professeure d’anglais, le parcours intègre l’étude de la vie et de l’œuvre d’Anna Atkins, pionnière de la photographie botanique. Ce travail enrichit le vocabulaire, développe la compréhension orale et écrite à partir de documents authentiques, et aborde les enjeux écologiques et de genre. Il prépare aussi à la pratique de l’anthotypie en atelier. Français : Le parcours développe l’expression écrite et orale par des ateliers d’écriture et de mise en récit. Les élèves produisent des textes inspirés de leurs sorties (haïkus, lettres, fragments…) en lien avec l’autobiographie ou la description poétique. Des lectures sur la nature et la ville nourrissent leurs productions. Arts plastiques : Les élèves explorent photographie sténopé, anthotypie et portrait végétal. Ils découvrent l'œuvre de femmes photographes pionnières et contemporaines, et créent des œuvres individuelles et collectives à partir de matières naturelles, renforçant le lien entre art et écologie. SVT : Les séances de terrain dans les Murs à Pêches favorisent l’observation de la biodiversité, la reconnaissance des plantes, et l’analyse des liens entre écosystèmes urbains et pratiques humaines. Ce socle scientifique nourrit les créations visuelles. Histoire-Géographie : À travers la lecture du paysage et la découverte du patrimoine (musée des Murs à Pêches), le projet explore les liens entre agriculture urbaine, mémoire des lieux, urbanisation et développement durable. EMC : Il suscite débats et réflexions sur le droit à l’image, l’écologie, les représentations de soi et l’égalité filles-garçons, en s’appuyant sur l’histoire de la photographie et des figures féminines comme Anna Atkins. Technologie / Physique-chimie (selon les enseignant·es) : Une initiation aux principes de la chambre noire (Caravana Obscura) et aux procédés chimiques de l’anthotypie complète le parcours. Ce projet relie création, savoirs, esprit critique et coopération dans une dynamique collective et citoyenne.

Application MICACO | Date : 03/07/2025