TOUT EST DANS TOUT

Coordonnées du collège Collège affecté : Collège Denis Diderot Ville : AUBERVILLIERS Classe : 4ème

Coordonnées de la structure Nom de la structure : Compagnie Voyages d'hiver

Coordonnées de la personne ressource Identité : Madame Nacéra LAHBIB

1. Articulation avec un processus de création :

Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir

Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire

• La Compagnie Voyages d’hiver porte deux projets théâtraux axés sur des écritures contemporaines: - en 25, Tout est dans tout, de Violaine Schwartz, pièce inspirée du Maître ignorant de Jacques Rancière et des écrits de Joseph Jacotot (cf ci-dessous)avec Violaine Schwartz et Pierre Baux. - en 26, C’était notre terre d’après un roman de Mathieu Belezi (Prix du Livre inter 23), en co-production avec le Théâtre des Quartiers d’Ivry, la MC93, La Comédie de Genève et Châteauvallon-Liberté https://voyagesdhiver.fr/. Célie Pauthe réalise, en mai 25, une Musique-Fiction pour l’Ircam avec le compositeur Christian Sébille et l’autrice Olivia Rosenthal https://gmem.org/festival-propagations/programmation/musique-fiction-1-en-voiture ; recréera en janvier 26 au Théâtre du Châtelet L’Annonce faite à Marie, opéra de Philippe Leroux d’après Paul Claudel https://www.chatelet.com/programmation/25-26/lannonce-faite-a-marie/ ; mènera au printemps 26 une masterclass au CNSAD promotion 27 dont elle est marraine https://cnsad.psl.eu/eleves/promotions-1er-cycle. Pierre Baux et Violaine Schwartz, préparent notamment l’édition 6 du festival 543, célébrant la littérature en alliant lecture polyphonique ou musicale, théâtre, performance. https://festival543.fr/ poursuivent la tournée de L’Une à l’Hôte, créée en 21 au Festival d’Avignon https://festival-avignon.com/fr/edition-2021/programmation/de-l-une-a-l-hote-61263. Violaine Schwartz chez POL : https://www.pol-editeur.com/index.php?spec=auteur&numauteur=6016 Judith Morisseau poursuit la tournée de La Mémoire des hommes de Tiphaine Raffier https://lafemmecoupeeendeux.fr/agenda/ et jouera dans C’était notre terre, de Mathieu Belezi, mes C. Pauthe. Projet Tout est dans tout : Dans un désir fort de lien avec les jeunesse et territoire, la Compagnie VDH a passé commande à Violaine Schwartz d’une pièce à destination de jeunes adolescents inspirée des écrits du pédagogue des Lumières Joseph Jacotot auquel Jacques Rancière rend hommage dans son livre Le Maître ignorant. Il s’agit de créer une forme théâtrale ludique et participative, jouée dans des lieux non-théâtraux, et particulièrement dans les établissements scolaires, dans la salle de classe, car c’est justement le lien d’apprentissage traditionnel prof-élève qui va être remis en cause. Partant du principe qu’on avait tous.tes appris notre langue maternelle sans maître, Jacotot prône, à l’aube du 19e siècle, l’égalité absolue des intelligences, la capacité que l’on a tous.tes à s’approprier par soi-même les savoirs les plus complexes ; et devient, ainsi, l’un des pionniers de l’émancipation intellectuelle. En donnant à voir et à vivre cette méthode pédagogique venue de la révolution française dont les aspects subversifs sont toujours d’actualité, le spectacle aura pour ambition de susciter avec les élèves et professeur.es un questionnement. Mais comment écrire un tel spectacle sans se plonger dans sa matière, l’expérimentation pédagogique ? La lecture abstraite des écrits de Jacotot crée le besoin de se confronter à ces principes, voir si « ça marche vraiment ». Quoi de plus évident, que de proposer un projet commun à un établissement scolaire ? Jacotot, refusant tout enseignement vertical, aimait inventer avec ses élèves des exercices à même de susciter leur inventivité dans un esprit d’interdisciplinarité, puisque, selon la méthode qui le résume : « Tout est dans tout ! ». Ces exercices étaient fondés sur l’apprentissage de langues étrangères, l’argumentation, l’improvisation, la musique, les mathématiques... La création du spectacle demande de retrouver cette énergie imaginatrice et ce décloisonnement. C’est pourquoi la démarche de création théâtrale de ce projet est indissociable d’une rencontre et d’un échange approfondi avec élèves et enseignant.es, ce pour quoi le CAC constituerait un cadre idéal.

Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire

• - Célie Pauthe, metteuse en scène, directrice artistique de la Compagnie Voyages d’hiver,initiatrice du projet, coordonnera l’ensemble du parcours - avec Violaine Schwartz, elle animera les séances Réflexions/débats/collectes de paroles qui seront nourries par des exercices « jacotistes » réinventés – « A l’aveuglette, à la devinette ! » (Joseph Jacotot) – , jeux de l’esprit fondés sur la déduction, la mémorisation, l’association, comme par exemple l’invention d’une langue imaginaire, l’inversion des rôles maître/élève... qui s’enrichiront des propositions des élèves eux-mêmes ; - elle interviendra en binôme avec Judith Morisseau pendant les ateliers d’initiation théâtrale, co-imaginera et mettra en scène en concertation avec l'enseignante, Elsa Pérault et Judith Morisseau, intervenante, la restitution finale. Elle partagera également avec les élèves les différents aspects du métier de metteur en scène. - Violaine Schwartz, autrice, comédienne et chanteuse, proposera aux élèves des protocoles d’écritures personnelles ; encadrera les séances réflexions/débats/collectes de paroles/exercices « jacotistes » et co-composera et co-écrira une chanson avec l’ensemble du groupe d’après les écrits de Jacotot. En tant qu’autrice du projet en cours Tout est dans tout nécessitant la participation active des élèves, elle incorporera dans son geste d’écriture les questions, propositions, contradictions des élèves issues des collectes de paroles et des séances réflexions/débats. Plus largement, elle partagera avec les élèves les différentes étapes de la conception d’une pièce de théâtre, et échangera avec elles et eux sur sa pratique d’autrice, se nourrissant notamment de documents issus du réel, de témoignages et interviews, et parfois d’improvisations théâtrales. - Pierre Baux, comédien, prendra part aux séances réflexions/débats/collectes de paroles/exercices « jacotistes » ; proposera une interprétation contemporaine du personnage de Joseph Jacotot ; se livrera devant et avec les élèves à des exercices d’improvisation. Plus largement, il partagera avec elle et eux son expérience et sa conception du métier d’acteur. - Judith Morisseau, comédienne et pédagogue, initiera les élèves à l’improvisation, au grommelot, à la prise de parole et au jeu théâtral à travers des exercices ludiques favorisant la mise en jeu collective et individuelle et le multilinguisme. Avec Célie Pauthe et Elsa Pérault, elle concevra et mettra en scène une restitution composée d’exercices et de chants collectifs ainsi que d’une joute oratoire théâtralisée « pour ou contre la méthode Jacotot » d’après les propositions orales et écrites des élèves. L’ensemble des intervenant.es témoigneront auprès des élèves de leurs expériences diverses dans le spectacle vivant, de la grande palette de métiers qui le constitue, et présenteront les parcours de formation et débouchés professionnels.

2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)

Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)

• Le parcours Tout est dans tout a pour thématique l’émancipation intellectuelle. Il sera construit autour de 15 séances d’initiation théâtrale et de débats d’idées. Les élèves prendront une part active dans l’élaboration d’une pièce de théâtre qui ne pourrait s’écrire sans elles et eux. Le parcours a pour objectif de favoriser la prise de parole, la confiance en soi et l’esprit créateur.

Accompagnement des enseignant.es

Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)

• Organisation et création du parcours : - Rencontres entre les artistes et l’enseignante référente à partir de mars 2025 - Détermination des objectifs du projet, dans son volet artistique (création d’un spectacle, Tout est dans tout) et pédagogique : rôle des élèves dans la création du spectacle, apports concrets aux élèves (développement de la confiance en soi dans les apprentissages, formation de sa pensée par le débat d’idées, aisance devant un public) et choix du type de restitution. - Choix du contenu des séances à partir de ces objectifs, prenant en compte le nombre d’élèves adapté au type d’atelier (classe entière ou demi-groupe) et l’enchaînement des différents types d’atelier (improvisation théâtrale et musicale, débats d’idées, expérience de jeux pédagogiques, écriture de scènes). - Présentation du projet à l’équipe pédagogique du collège, très ouverte aux questions de pédagogies alternatives et habituées aux projets interdisciplinaires (centraux dans le projet d’établissement depuis plus de dix ans). - Recrutement de collègues intéressés par une participation active dans le projet, notamment par la mise en pratique d’exercices et de situations pédagogiques inspirées de la méthode de Jacotot. - Rencontre de ces collègues avec les artistes/intervenant.es - Inscription du projet dans le cadre de la co-éducation (les parents sont très impliqué.es dans le projet éducatif original du XVIIIe siècle) - Ressources bibliographiques : le Maître ignorant, de Jacques Rancière, qui a fait redécouvrir la méthode de Jacotot, les écrits de Jacotot lui-même (disponibles sur Gallica) et les écrits de sa disciple, Joséphine Bachellery (disponibles sur Gallica également).

L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.

• L’intervenant.e n'a jamais mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes. Nous sommes heureux de collaborer pour la première fois avec Elsa Pérault et de mener ensemble ce projet.

L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures

Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.

• SEANCE 1 2h : (Pierre, Violaine, Judith et Célie) - Sans avoir prévenu les élèves, Pierre et Violaine jouent le début du spectacle ; > Présentation des intervenant.es et exposé de l’ensemble du parcours : on a besoin de vous pour continuer à écrire le spectacle ! + collecte de paroles et débat autour de la notion d’émancipation intellectuelle SEANCE 2 2h : (Judith et Célie) Dédoubler la séance (2x1h par demi-groupe) Initiation théâtrale : Exercices ludiques favorisant la mise en jeu collective et individuelle. SEANCE 3 2h : (Judith + Célie et/ou Elsa) Dédoubler la séance (2x1h par demi-groupe) Initiation théâtrale : Exercices ludiques favorisant la mise en jeu collective et individuelle. SEANCE 4 2h : (Judith + Célie et/ou Elsa) Dédoubler la séance (2x1h par demi-groupe) Initiation théâtrale : Atelier Improvisation. SEANCE 5 2h : (Pierre, Violaine et Célie) -1 h d’exercices « jacotistes » en lien direct avec le projet + collecte de paroles et débat autour de l’égalité des intelligences -1 h : Intervention d’une personnalité extérieure, membre du Groupe Français d’Éducation nouvelle SEANCE 6 2h : (Judith + Célie et/ou Elsa) Dédoubler la séance (2x1h par demi-groupe) Initiation théâtrale : Atelier grommelot SEANCE 7 2h : (Judith + Célie et/ou Elsa) Dédoubler la séance (2x1h par demi-groupe) Initiation théâtrale : Atelier multilingue SEANCE 8 2h : (Pierre, Violaine et Célie) Exercices « jacotistes » en lien direct avec le projet + débat autour de la notion de « maître ignorant » en invitant les parents et la communauté éducative SEANCE 9 2h : (Judith, éventuellement Célie en renfort) Initiation théâtrale : Joute oratoire théâtralisée SEANCE 10 2h : (Judith éventuellement Célie en renfort) Initiation théâtrale : Joute oratoire théâtralisée SEANCE 11 2h : (Pierre, Violaine et Célie) Avec le groupe entier Exercices « jacotistes » en lien direct avec le projet + débat autour de l’usage des agents conversationnels tel ChatGPT en invitant les parents et la communauté éducative SEANCE 12 2h : (Judith et éventuellement Célie) Avec le groupe entier Initiation théâtrale : Répétition en vue de la restitution finale SEANCE 13 2h : (Judith et éventuellement Célie) Avec le groupe entier Initiation théâtrale : Répétition en vue de la restitution finale SEANCE 14 2h : (Pierre, Violaine, Judith et Célie) Avec le groupe entier Forts de l’ensemble des échanges et exercices ayant eu lieu au cours du parcours, Pierre Baux et Violaine Schwartz jouent pour et avec les élèves le spectacle Tout est dans tout enrichi des propositions et découvertes. - débat : a-t-on avancé collectivement dans l’écriture du spectacle ? SEANCE 15 2h : (Judith et Célie) Avec le groupe entier Initiation théâtrale : Répétition générale en vue de la restitution finale

Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique

Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.

• 3 sorties sont envisagées : - Une visite du Cimetière du Père Lachaise, où est enterré Joseph Jacotot afin de se familiariser avec ses compagnons et compagnes de tombes à travers l’Histoire. > Au cours d’une promenade et discussion ludiques, il s’agira par exemple, d’imaginer les conversations post-mortem que Jacotot aurait pu avoir avec, entre autre, Louis-Charles Delescluze, membre de la Commune de Paris, ou plus récemment avec Gisèle Halimi, grande figure du féminisme, tou.tes trois enterré.es dans la 49e division. Cette sortie pourra se faire en interdisciplinarité avec le cours d’histoire, Thème 1 : « La Révolution française et l’empire, nouvel ordre politique et société révolutionnée en France et en Europe ». - Une visite au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers : > découverte du lieu de spectacle vivant de leur ville, à deux pas du collège, qui propose des spectacles accessibles et des ateliers de théâtre gratuits à destination des adolescent.es. ; > choix d’un spectacle en résonance avec le parcours (programmation à venir) ; > visite de la scène et des coulisses et rencontre avec des professionnel.les du théâtre (relations publiques, communication, programmation...). - en janvier 2026, une venue au Théâtre du Châtelet pour découvrir l’opéra de Philippe Leroux d’après L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel mis en scène par Célie Pauthe. > découvrir le travail de la coordinatrice du projet, ses créations en dehors du projet du CAC, dont les élèves pourront discuter ; > découvrir un théâtre parisien majeur ; > découvrir un genre de spectacle : l’opéra.

L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet

Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.

• Constitutifs du parcours, 5 temps seront dédiés à la réflexion et aux débats. Ils seront conduits par Violaine Schwartz, Pierre Baux et Célie Pauthe sous forme de collecte de paroles et d’échange dialectique et contradictoire. La ou les professeur.s associés au projet en seront également partie-prenante, elle.ils pourront prendre part à leur préparation et un debriefing avec les intervenant.es après chaque séance Objectifs : - oser prendre la parole sans se juger (« Vous rougissez, vous tremblez de peur de mal dire, mais sommes-nous convenus que vous diriez bien ? Est-ce la raison ou l’orgueil qui vous retient ? » Joseph Jacotot) ; - argumenter/contre-argumenter ; construire et défendre un point de vue ; exemplifier à partir de son expérience ; entendre un point de vue contradictoire : dans quelle mesure peut-il nous déplacer ? - susciter l’esprit critique, et ce, même à l’égard de la méthode jacotiste ; - nourrir l’écriture du spectacle Tout est dans tout. Séance 1 : Présentation, réflexions et débats autour de la méthode de Joseph Jacotot : > Qu’entendait-il par « Tout est dans tout. » ? Par « Sachez une chose et rapportez-y tout le reste. » ? Par « L’instruction, la parole, sont comme la liberté : cela ne se donne pas, cela se prend. » > Qu’est-ce que s’émanciper ? > Comment imaginer, aujourd’hui, un spectacle dont il serait le héros ? Séance 5 : Réflexion et débat autour de l’égalité des intelligences : > Toutes les intelligences se valent-elles ? > Quelles implications un tel postulat peut-il avoir sur le plan social, politique, démocratique ? >> Lors de cette séance nous inviterons un.e membre du GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle, fondé en 1922 visant à combattre les inégalités scolaires et à promouvoir l’émancipation individuelle et collective : « Tous capables ! Tous chercheurs ! Tous créateurs »). Séance 8 : Réflexion et débat autour de la notion de « maître ignorant » : > Peut-on enseigner ce que l’on ignore ? >>Lors de cette séance les parents et la communauté seront invités à alimenter la réflexion. Séance 11 : Réflexion et débat autour de l’usage des agents conversationnels tel ChatGPT > L’intelligence artificielle nous rend-elle plus intelligent.e ? >> lors de cette séance les parents et la communauté seront invités à alimenter la réflexion. Séance 15 : Réflexion et débat autour de la forme aboutie du spectacle Tout est dans tout, joué devant et avec les élèves. A-t-on avancé collectivement dans l’écriture du spectacle ? Est-il le fruit de nos intelligences partagées ?

La restitution, temps de cloture du projet

Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.

• Temps de clôture : Judith Morisseau, Célie Pauthe et Elsa Pérault accompagneront les élèves dans l’élaboration d’une présentation publique, à laquelle seront invités les parents et l’ensemble de la communauté éducative du collège. Celle-ci sera composée : - d’exercices collectifs issus des ateliers menés par Judith Morisseau ; - d’une joute oratoire théâtralisée « pour ou contre la méthode Jacotot », élaborée d’après de courts textes que les élèves auront eux-mêmes écrits d’après les protocoles d’écriture proposés par Violaine Schwartz ; - d’une chanson écrite collectivement. Cette restitution aura lieu au collège ou dans un établissement partenaire (Théâtre de la Commune d’Aubervilliers) et sera suivie d’un temps d’échange avec le public, puis d’un temps de bilan avec les élèves, les intervenant.es et la/les professeur.es associés au parcours.

Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)

Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)

• L’implication active des collégien.nes se retrouve à tous les niveaux du parcours : - à travers les séances Réflexion/débats et les collectes de parole les collégien.nes participeront à l’écriture de la pièce Tout est dans tout ; - ils/elles écriront collectivement une chanson ; - à travers des protocoles et questionnaires qui leur seront proposés par Violaine Schwartz, ils et elles écriront tout au long du parcours, en dehors des séances en classe, de courts textes personnels qui deviendront la matière de la joute oratoire théâtralisée qui sera mise en scène, dont ils seront les auteur/rices et les acteur/rices.

Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)

La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?

• La thématique de l’égalité femmes-hommes est transversale au projet : - car celui-ci est essentiellement pensé et conduit par une metteuse en scène, une autrice et une comédienne pédagogue ; - car il met en scène le personnage de Joséphine Bachellery (1803-1872), enseignante et éducatrice, directrice de pension ; républicaine, militante de l’émancipation des femmes à travers des méthodes novatrices d’enseignement ; - car la question de l’égalité des intelligences se pose de façon cruciale à l’époque de la révolution française et est toujours d’actualité. (> Lien avec le programme d’histoire : l’obtention du suffrage « universel » à la Révolution française ne concerne que les hommes : les femmes n’obtiennent le droit de vote qu’en 1944.) - Enfin, car au cours du parcours, nous serons attentif.ves à ce que les temps de parole des collégien.nes soient paritaires.

Intégration de mesures liées à la transition écologique

Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.

• Transition écologique : - Le projet Tout est dans tout est très peu polluant et éco-responsable, dans ses aspects artistiques comme pédagogiques : théâtre in situ, scénographie, matériel en réemploi, pas de consommables, utilisation de papier recyclé pour les ateliers d’écriture. - En outre, les discussions autour de l’utilisation des agents conversationnels à intelligence artificielle tel ChatGPT intégreront la question de la dépense énergétique des datas centres qui devrait plus que doubler d’ici 2030.

Implication active de la famille dans le parcours

Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).

• Les parents seront convié.es à 2 séances d’exercices et de débats d’idées, aux 3 sorties (Cimetière du Père Lachaise, Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, Théâtre du Châtelet) ainsi qu’au temps de clôture.

Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.

• C’est un constat de l’éducation en « milieu populaire » que de nombreux parents se sentent illégitimes face aux contenus scolaires et peuvent se sentir incapables d’aider leurs enfants à accéder à ces savoirs. Or, Jacotot, au XVIIIe siècle, combat déjà cette situation : la co-éducation est consubstantielle de sa révolution de l’enseignement. En effet, les premièr.es « maître.sses ignorant.es » sont les parents de classes populaires démuni.es devant les objets d’études de leurs enfants, qui accèdent nouvellement à l’école au cours du XIXe siècle. Humblement, nous souhaiterions, grâce à ce projet, participer à ouvrir un peu plus cette porte. Les parents seront donc des partenaires privilégié.es du projet. Nous les convierons aux trois sorties en tant qu’accompagnateur.ices, les inviterons bien sûr au temps de clôture, mais aussi à deux séances de débats d’idées, d’exercices et d’échange. Forts et fortes des méthodes découvertes lors des exercices et renforcé.es dans leur légitimité de co-éducateur.ices scolaires, les parents seront incité.es à mettre en œuvre à la maison, notamment dans l’accompagnement des devoirs, les principes défendus par Jacotot : il n’est pas besoin de connaître un objet de savoir pour accompagner un.e apprenant.e dans sa compréhension et sa découverte. Il n’est pas nécessaire de l’avoir soi-même appris de la même façon, ni même de maîtriser la langue dans laquelle l’enfant est en train de l’apprendre.

3. Co-construction du parcours

Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).

• Le projet entre en lien avec trois entrées du projet d’établissement du collège Diderot : 1) L’émancipation des élèves : « Les apprentissages scolaires au collège doivent viser l’émancipation des élèves, et les préparer à être des citoyen·e·s éclairé·e·s dans le monde qui est le leur. » La pratique du débat d’idées évolutifs autour du thème de l’émancipation s’insère dans ce volet. 2) La pratique de l’oral : « Plusieurs de ces dispositifs et enseignements mettent l’accent sur la pratique de l’oral, dont la maîtrise est indispensable pour comprendre un monde où les moyens de communications sont omniprésents, et pour s’exprimer avec aisance et donc y prendre pleinement sa place. La parole est le médium des apprentissages sociaux nécessaires à la vie collective, mais aussi un outil de construction et d’élaboration collective à l’initiative des élèves. » Pratique théâtrale, improvisation, débats argumentés : la pratique de l’oral sera au cœur du projet. 3) L’interdisciplinarité, la co-animation et la co-éducation avec les parents et partenaires extérieurs « doivent permettre de retrouver dans les enseignements au collège la complexité et l’imbrication des connaissances et techniques actuelles. » le projet pose une question qui, touchant à toutes les disciplines, est interdisciplinaire par essence. La co-animation sera un outil précieux, les collègues volontaires étant mis à contribution et encouragé.es à tenter aussi de nouvelles pratiques. Les parents seront fortement enjoints à accompagner le projet (cf. ci-dessus). Quant à l’ouverture du projet au reste de l’établissement, elle se fera via les posts des élèves documentant leurs expérimentations pédagogiques (cf. ci-dessous) et la restitution ouverte aux personnels de l’établissement et parents.

L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?

• 1) Partager avec la communauté du collège les protocoles d’exercices co-construits et les résumés des comptes rendus des débats : Sur un support à définir, nous diffuserons à la collectivité du collège (et au-delà, selon nos moyens) nos expériences concrètes de pédagogie révolutionnaire, présentant d’abord l’exercice ludique, puis les témoignages d’élèves. Les élèves s’adressent à leurs pairs. > Compétences transversales : • S’approprier de nouveaux savoir-faire, créer des exercices permettant de les acquérir et les transmettre à ses pairs. • Résumer les idées ayant émergé d’un débat et les mettre par écrit. Faire preuve de clarté et de concision. 2) Écriture individuelle d’un journal de bord réflexif d’émancipation intellectuelle : Dans un journal personnel sur l’ENT (utilisant l’outil « Cahier multimédia »), les élèves seront amené.es à définir en amont du projet leur relation avec les savoirs et leur acquisition. Ces journaux seront régulièrement approvisionnés, après les ateliers artistiques, pour mettre en exergue ce que ces ateliers leur apportent personnellement dans leur relation aux apprentissages. Les journaux seront lus par les enseignant.es participant.es au projet et par les artistes. Les élèves seront libres d’en partager des extraits avec leurs pairs, leurs parents, la communauté du collège, mais n’y seront pas forcé.es. > compétences : • Utiliser l’écriture pour un travail d’introspection, un bilan réflexif sur ses propres pensées et son rapport aux autres • Prise de distance sur son propre rapport au savoir et à l’école • Utilisation et appropriation d’idées émergées lors de débats

Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?

• OUI

Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)

• Objectifs:amener les élèves à réévaluer leur rapport aux apprentissages, gagner en confiance dans les prises de parole, dans leurs capacités intellectuelles. •Compétences rhétoriques : Lors des débats les élèves s’entraîneront à considérer une idée polémique, à en voir tous les aspects et à en tirer des arguments pour et contre.Cinq séances leur permettront de prendre leurs marques tout en progressant dans les compétences suivantes : participer à un débat de manière constructive, en respectant la parole de l'autre ; construire une pensée autonome appuyée sur un usage correct et précis de la langue française ; développer son esprit critique; comprendre et interpréter des messages et des discours oraux complexes, s’exprimer de façon maîtrisée en s’adressant à un auditoire ; négocier une solution commune si une production collective est demandée. •La parole dans ses ressources créatives et expressives : ateliers d’improvisation, jeux multilingues, grommelot (langue inventée) et préparation de la joute oratoire théâtralisée ont pour objectif de faire travailler aux élèves leur ancrage et leur aisance à l’oral. •L’écriture comme outil de pensée et d’introspection : Les élèves écriront les bilans des débats d’idées, en vue d' une joute oratoire théâtralisée. L’autrice V. Schwartz partagera ses techniques d’écriture et leur donnera à étudier et commenter les scènes du spectacle. Enfin, les élèves écriront un journal de bord réflexif. Ce travail d’écriture sera transversal à tout le parcours et mettra en jeu des compétences dans diverses démarches d’écriture : écriture bilan, réflexive, sur le vif, collective. •Inscrire des questions actuelles dans leur profondeur historique « Untel est plus intelligent que moi » s’entend tous les jours au collège. Cette hiérarchisation des intelligences est le point de mire de la méthode Jacotot. Cet aspect transversal du projet s’inscrit directement dans le thème 1 du programme d’histoire de 4e : « La Révolution française et l’Empire : nouvel ordre politique et société révolutionnée en France et en Europe ». " Le développement de l’esprit scientifique, l’ouverture vers des horizons plus lointains poussent les gens de lettres et de sciences à questionner les fondements politiques, sociaux et religieux du monde dans lequel ils vivent."