Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège
Edition | Année parcours : 2025
Informations sur le parcours à la date du : 03/07/2025
Broderies T.V. : dialogue avec Nam June Paik
Coordonnées du collège
- Collège affecté : Collège Pablo Neruda
- Ville : STAINS
- Classe : autre
|
Coordonnées de la structure
- Nom de la structure : Citoyenneté Jeunesse
|
Coordonnées de la personne ressource
- Identité : Madame Chiara Dacco
|
1. Articulation avec un processus de création :
Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir
Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Audrey Liebot est artiste plasticienne et performeuse, diplômée en 2019 du Master of Arts de La Manufacture – Haute école des arts de la scène de Suisse occidentale. Elle vit en Seine-Saint-Denis et travaille entre la France et la Suisse. Sa pratique, à la fois hybride et sensible, suit une dramaturgie au long cours traversée par l’expérience de la maladie comme praxis, le manque, la mémoire et les gestes de soin. Elle explore des formes à la croisée de la performance, de l’installation, de la broderie, de la radio, du texte et de la chimie des odeurs — elle fait et défait, trace des lignes poreuses entre l’intime et le politique.
En 2022, elle crée On se connaît de la nuit, une performance inspirée du livre Ce que le sida m’a fait d’Élisabeth Lebovici, présentée au Centre national de la danse en écho à l’exposition Exposé·es. En 2023, elle est invitée au Palais de Tokyo dans le cadre de La Manutention, résidence dédiée aux artistes du champ vivant. Elle y propose Je te sens encore, un cycle de performances autour d’une broderie collective, qui prend place dans les zones interstitielles du sexe, de la mémoire et de la perte – là où, selon Judith Butler, « nous laissons l’autre vivre ».
Après une résidence artistique à Artagon Pantin (2022–2024), elle est actuellement résidente à Ô Léonie, un lieu artistique autogéré, installé temporairement dans la cité Giraud-Ourcq (Paris 19e). Ce lieu ancré dans la vie quotidienne et les pratiques collectives du quartier nourrit sa démarche artistique. Elle y partage un atelier avec l’artiste Margot Bernard, et y anime notamment des ateliers avec les jeunes habitant·es de la cité.
Son travail comprend notamment les pièces memento, j’ai faim j’ai froid, la série radio untitled, et l’installation performative something co-signée avec Wesley Roque. Elle prépare voglio il cuore (je veux le cœur), une installation née d’un motif brodé sur une lingerie féminine du XVIe siècle, ainsi que murmures–contacts, un atlas annoté de lectures et d’inscriptions littéraires intimes.
Depuis plusieurs années, elle collabore avec Jeanne Turpault et Maïa Lacoustille dans le cadre du projet MOTIVS FOR WRITING, une recherche collective sur les écritures d’artistes. Le projet, qui s'intéresse aux écritures invisibles ou non-publiées — fragments, notes, inscriptions — vient de donner lieu à une première publication en ligne sur le site de pôle emploi fictif, avec une édition papier et une exposition prévue pour 2026. Sa pratique de la broderie s’inscrit dans cette exploration du texte infra-visible.
En septembre 2025, elle présentera une performance de broderie live en duo avec Romain Poirier pour l’événement Refus Global initié par Virginie Combet au Centre chorégraphique national de La Rochelle. Ce duo, entre techno et broderie, est une composition fragile et brute, déployée sur plusieurs heures, à la recherche d’une réparation vibratoire.
Audrey Liebot prépare également un projet de doctorat intitulé nightfall melodies, une enquête auprès d’ami·es artistes sur leurs rituels de deuil, envisagé comme une exploration de la performance comme art de la transmission et comme pratique collective de persistance. Elle cherche à inscrire ce travail dans un cadre doctoral à l’ENSAPC ou à l’Université Paris 8 (2026), avec le soutien de partenaires comme La Becque (Suisse) ou la Ménagerie de Verre (Paris).
Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Dans le cadre de l’atelier « Broderies T.V. : dialogue avec Nam June Paik », Audrey Liebot propose de transmettre aux élèves une approche artistique fondée sur la lenteur, le geste, et la réinvention des formes à partir de l’existant. Plasticienne et performeuse, Audrey développe une pratique transversale où la broderie, récemment intégrée à son travail, devient un outil à la fois plastique et relationnel. Cette technique, qu’elle a apprise de manière autodidacte, permet d’aborder des enjeux de texture, de matière, mais surtout de mise en lien — entre signes, corps, mémoires, et absences.
Son atelier s’inspirera largement de la série d’estampes de l’artiste coréen Nam June Paik (et notamment de l’œuvre « T.V Story board ») conservée dans la Collection Départementale d’Art Contemporain. Cet ensemble d’œuvres constitue le point de départ du projet avec les élèves. L’œuvre du pionnier de l’art vidéo entre en résonance avec sa propre démarche : goût du réemploi, esthétique de la réparation, liberté des passages entre les mediums, et attention à la relation entre l’œuvre et son spectateur.
Il ne s’agira pas seulement d’initier les élèves à la broderie, mais de leur proposer une expérience du geste lent, répétitif, ouvert aux accidents — une forme d’écriture tactile, en écho à l’esprit ludique, inventif et sensible de Paik. Audrey Liebot souhaite ainsi activer les œuvres comme supports d’adresse : les élèves seront invités à créer, par la broderie, un message, une dédicace, une réponse imagée aux œuvres de l’artiste. Ils.elles intègrent dans leur motifs brodés des éléments plus personnels, liés à leur quotidien : par exemple, un lieu qu’ils.elles affectionnent. La broderie devient ici un médium poétique permettant de « répondre » à l’œuvre, de manière à la fois individuelle et collective.
Ce travail avec les élèves sollicitera donc plusieurs dimensions du parcours d’Audrey Liebot : sa pratique du détournement de matériaux, sa sensibilité aux formes hybrides et expérimentales, son attention au collectif, et sa conception de l’art comme espace de relation, d’écoute et d’inscription. En accord avec sa démarche artistique, il s’agira de faire de la technique un terrain d’imagination et d’émotion, en lien avec les gestes et les récits de chacun·e.
L’artiste-intervenante, en tant que personne non-binaire, veille à proposer un cadre de travail inclusif et bienveillant, où les récits minorés trouvent une place et une forme de mise en lumière lente et habitée.
« Ces estampes offrent une invitation littérale à les regarder – on regarde l’œuvre comme on regarde la télévision. Ce qu’il se passe alors, est qu’elles aussi nous regardent : c’est le moment où l’on peut imaginer un dialogue avec elles. À travers ses œuvres, Nam June Paik a montré que le geste compte plus que la forme finale. Je me situe dans le même esprit : l’objectif est bien que les élèves s’approprient le travail d’aiguille et brodent à leur manière. Il ne s’agit pas de « savoir », il s’agit seulement de « faire » et de nouer un rapport personnel, intime à la technique tout autant qu’aux œuvres contemporaines avec lesquelles iels se familiariseront ».
2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)
Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
- Dans l’atelier « Broderies T.V. : dialogue avec Nam June Paik », les élèves découvrent la broderie comme un geste artistique et relationnel. . En regardant l’œuvre comme on regarde la télévision, on peut imaginer un dialogue avec les images. À partir d’estampes de l’artiste, les élèves choisissent un motif à reproduire, puis y ajoutent un élément personnel lié à un lieu aimé. En mêlant dessin, fil, tissu et parfois collage, chaque élève crée une œuvre textile sensible, à la croisée de l’interprétation et de l’autoportrait.
Accompagnement des enseignant.es
Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
- La co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques repose sur une approche collaborative favorisant la rencontre et l'interaction entre les acteur.ices du monde de l'éducation, de l'art et des médias. Cette démarche vise à créer un projet unique et adapté aux besoins spécifiques de chaque équipe éducative et groupe classe, en intégrant les savoirs, les expériences et les compétences variées de chaque participant·e.
Rencontre et partage d'expériences : Le projet est le fruit de la rencontre entre les différents acteur.ices (enseignant.e.s, chargé.e de projets, journaliste ou artiste) du projet. La rencontre est une étape initiale durant laquelle ils.elles partagent leurs envies, objectifs et compétences pour construire un projet commun. Cette approche respecte les savoir-faire et les identités de chacun·e, favorisant ainsi la créativité, la confiance et l'engagement au sein de l'équipe projet.
Association des équipes pédagogiques : Les équipes pédagogiques sont impliquées à toutes les étapes du projet, de sa conception à son évaluation. En année N-1, les enseignant·e·s partagent leurs objectifs généraux avec les chargé.es de projet de l’association, qui leur proposent de notes d’intention et des démarches portées par des artistes ou des journalistes qui puissent leur correspondre. Des rencontres et des échanges permettent d'affiner le projet et d'ajuster sa progression.
Présentation et réajustement : En septembre une réunion - organisée par le.la charge.é de projet au collège avec les enseignant.e.s et l’intervenant.e.- permet de préciser les attendus, spécifier les contraintes, visualiser les espaces, échanger sur les conditions matérielles et établir un premier calendrier des ateliers. À chaque étape du projet, des temps de présentation de séances, de séquences et de sorties sont organisés et le choix final des sorties est discuté avec les enseigant.es. Des moments de briefing/debriefing sont également prévus après chaque séance pour que les objectifs de chacun·e soient respectés et pour garantir l'appropriation du projet par les jeunes.
Accompagnement par le.la chargé.e de projets : Si besoin le projet et son objectifs sont réajustés en discutant en collectif pour coller à la réalité et progression réelle sur le terrain. Le.la chargé.e de projets de CJ propose des ressources telles que des dossiers pédagogiques, des sites internet ou des ouvrages qui permettent de nourrir le projet et de relier les expériences et les savoirs.
Concernant ce projet plus spécifiquement, il a été conçu en étroite collaboration avec l’artiste pour répondre aux besoins spécifiques des élèves allophones inscrits en UPE2A. L’artiste sélectionné.e a déjà travaillé avec des élèves scolarisés en SEGPA et possède déjà une expérience de travail qui lui a permis d’adapter son approche artistique aux spécificités de ce public. Elle est par ailleurs largement sensibilisé.e aux enjeux propres au public allophone et notamment celui de développer d’autres supports comme le photo langage ou la création artistique pour favoriser l’expression en dehors du champ linguistique.
L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.
- C’est la première fois que l’artiste Audrey Liebot et Citoyenneté jeunesse proposent ce parcours dans le cadre du programme « Œuvres en résidence ». Celui-ci a été conçu en fonction de l’actualité de l’artiste et des objectifs de l’équipe pédagogique.
Audrey Liebot est intervenue en 2024-2025 pour notre association en binôme avec Aurélie Faure dans le cadre d’un parcours de longue durée dans un collège à Aulnay-sous-Bois (en partenariat avec la Ville dans le cadre d’un projet de prévention de violences faites aux femmes ). La proposition consistait à faire broder aux élèves des portraits de soi.
L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures
Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.
- L’atelier se déroule dans une salle de classe, avec des îlots de tables (4 élèves par îlot). La configuration en « îlots » favorise un travail de groupe, la concentration et la coopération entre élèves.
Séquence 1 : Introduction à la technique et aux œuvres de Nam June Paik
Atelier 1 (2h) : Présentation de l’artiste et initiation technique au premier point de broderie sur des tissus d’essai. Création d’un environnement de travail collaboratif.
Atelier 2 (2h) : Les élèves découvriront l’œuvre de Nam June Paik à travers une présentation de ses estampes. Les visuels des œuvres seront reproduits afin d’aider les élèves à les visualiser pour pouvoir exprimer leur ressenti. Échange sur les particularités de ses œuvres et poursuite de l’apprentissage technique de la broderie en expérimentant un second point.
Séquence 2 : Création personnelle inspirée de l’univers de Paik
Atelier 3 (2h) : Les élèves choisiront une estampe parmi celles de Paik. L’objectif est d’approfondir leur connexion à une œuvre spécifique et de choisir un motif à reproduire à la manière de l’artiste, tout en continuant à expérimenter la broderie. Cette liberté de choix accompagnée de consignes concrètes et imagées renforcera leur autonomie dans le processus créatif.
Atelier 4 (2h) : Les élèves recevront leurs tissus et se concentreront sur la broderie du cadre et du motif choisi. Ce travail leur permettra de pratiquer les techniques apprises, en appliquant un dessin préalable pour faciliter le processus.
Atelier 5 (2h) : Finalisation de la broderie du motif principal. Les élèves travailleront les détails, poursuivant leur apprentissage et affinant leur maîtrise de la technique.
Séquence 3 : Ajout de l'élément personnel et finalisation
Atelier 6 (2h) : Les élèves intégreront un motif personnel lié à un lieu qu’ils affectionnent. Après des recherches, notes et dessins, ils imagineront la carte du lieu et les éléments visuels qui le représentent.
Atelier 7 (2h) : Les élèves continueront leur broderie et pourront intégrer d'autres techniques comme des collages de tissus ou matériaux divers. L’objectif est d’enrichir la broderie avec des textures et éléments inattendus.
Atelier 8 (2h) : Les élèves finaliseront leur broderie et réfléchiront à un titre pour leur œuvre collective. Ce processus les aidera à donner une identité à leur création, à la fois visuelle et symbolique.
Atelier 9 (2h) : Chaque élève ajoutera les touches finales à son travail et présentera son œuvre au groupe. Cette étape permettra des échanges collectifs sur les différents processus créatifs.
Atelier 10 (2h) : La dernière séance sera consacrée au montage de l’exposition et aux derniers préparatifs du vernissage. Séance in situ dans le lieu d’exposition partenaire.
Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique
Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
- Nos partenaires culturels franciliens ne sont présentement pas tous en mesure de communiquer une programmation définitive à l’heure de déposer le présent dossier. Le parcours culturel sera donc affiné dès que les contenus et dates de programmation seront arrêtés. Voici les principales directions, intentions, retenues dans la construction du parcours au regard de l’atelier.
- Une visite commentée de « Ô Léonie » à Paris : visite des espaces collectifs et de l’atelier de l’artiste. Rencontre avec Sido Lansari, brodeur (sous réserve de disponibilité et des capacités d’accueil du lieu).
- Complété par une visite commentée de la Réserve des arts (Paris, 14ème), une association créée en 2008 pour promouvoir le réemploi de matériaux (notamment textiles) et le développement d’une économie circulaire et solidaire au sein du secteur culturel, créatif et artisanal. (En fonction de la capacité d’accueil du lieu pour un public scolaire).
- Une visite guidée « La dame à la Licorne », au Musée de Cluny, Paris : les élèves découvrent le chef d’œuvre « La Dame à la Licorne » et se familiarisent, à travers ce chef d’œuvre du XVIème siècle, à l’art de la tapisserie médiévale. Visite complétée par un atelier pratique (en fonction de la programmation des activités scolaires de ce musée en 2025-26).
- Un atelier « Création textile » au Musée des Arts décoratifs, Paris : De la tapisserie à la mode, les élèves découvrent le matériau textile dans les collections du musée. Après la visite, l’atelier propose une interprétation contemporaine de la technique du tissage.
- Une visite guidée ou un spectacle dans un lieu valorisant les nouvelles formes de créations contemporaines, recourant en particulier aux matériaux textiles (scénographie, mise en scène plateau, etc.). Des lieux muséaux comme la Fondation Cartier ou la galerie du 19M à Aubervilliers ou de spectacle vivant comme le Mouffetard / CNDM sont pressentis.
L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet
Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
- Ce temps permet aux élèves de prendre du recul sur leur projet et de faire apparaître les liens existants entre les ateliers et les différents éléments du parcours culturel, il est consacré :
La présentation du projet en classe, avec le-a chargé-e de projets de Citoyenneté Jeunesse.
La présentation des sorties et les retours en classe sur les différentes activités du parcours culturel. Dans la mesure du possible le-la chargé-e de projets de Citoyenneté Jeunesse organise une rencontre avec les équipes artistiques des spectacles concernés.
La création du lien entre les différentes étapes du projet (temps d’ateliers, sorties, rencontres… Des temps d’échange avec l’intervenant pour permettre à chacun d’exprimer ses «ressentis» sur l’atelier pratique.
La création d’un carnet de bord individuel compilant les expériences liées au projet. Chaque élève s’en servira comme un moyen pour s’exprimer, formaliser sa pensée et collecter des informations utiles à la démarche du projet.
Un accès aux ressources de la Collection Départementale d’Art Contemporain à travers son portail en ligne (accès aux notices détaillées des œuvres) ainsi que des ressources du réseau des médiathèques de Plaine Commune.
D’autres temps forts en classe pourront être mis en place pour enrichir l’atelier autour de ressources identifiées :
- Une intervention d’un médiateur / d’une médiatrice du service de la Collection Départementale de la Seine-Saint-Denis. Présentation générale de la Collection et « focus » sur la série d’œuvre de Nam June Paik et sur l’art vidéo. D’autres angles pourront être envisagés : l’objet « installation », l’utilisation des matériaux dans les formes d’art contemporain, etc.
- (Une intervention de l’association Ethnoart sur le vêtement : les élèves se demanderont quelle place occupe le textile selon les sociétés humaines étudiées ? Quelle fonction occupe-t-il d’un point de vue utilitaire et symbolique ? L’intervention de l’ethnologue se fonde sur des images et des extraits vidéos qui invitent les élèves à se décentrer vis-à-vis de leurs propres référentiels.
La restitution, temps de cloture du projet
Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
- Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours seront organisés pour partager le travail mené par les élèves et encourager une réflexion collective autour de leurs créations. Les œuvres des élèves seront pensées comme une série, un ensemble cohérent qui dialoguera avec les estampes de Nam June Paik dans un accrochage commun. Cette exposition permettra de mettre en lumière l'écart visuel et conceptuel entre les deux séries, créant ainsi un dialogue riche et dynamique entre le travail des élèves et celui de l’artiste. Les œuvres (production des élèves, autres œuvres de la Collection) seront exposées dans un lieu de culture en proximité, tel que la médiathèque Louis Aragon de Stains, permettant aux élèves et à la communauté locale d'interagir avec les créations dans un cadre accessible et valorisant.
Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)
Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
- Dans notre approche pédagogique, fortement influencée par les principes de l'éducation populaire et des droits culturels, nous plaçons l'implication active des élèves au cœur du processus éducatif. Les projets de CJ les encouragent à devenir de véritables acteur.ices du projet, favorisant ainsi une appropriation authentique et stimulant leur esprit critique.
Construction d'un environnement collaboratif et ouvert : Nous offrons aux élèves un espace libre et collaboratif où ils peuvent exprimer leurs idées, émotions et questions, devenant ainsi des contributeurs essentiels à la création en cours. Chaque étape est co-conçue avec eux, ce qui favorise leur liberté d'expression, d'appropriation et de responsabilisation. Des discussions préliminaires sur les thèmes de la citoyenneté et de la participation les préparent à s'investir pleinement dans le projet.
Développement des compétences d'écoute active et de co-création : Dès sa conception, l'atelier valorise la parole individuelle au sein du collectif représenté par la classe et stimule la créativité des élèves. Il s'adapte aux problématiques émergentes du débat, du dialogue, du travail de groupe et de la création. Le·la chargé·e de projets accompagne l’artiste ou le·la journaliste pour que chaque proposition se transforme en une expérience vécue, où chacun·e voit sa parole prise en compte et partage ses savoirs.
Les projets "Oeuvres en résidence" permettent aux élèves de se familiariser avec de véritables oeuvres d'art issu du fonds Départemental ainsi qu'avec les outils techniques de création (écriture, arts visuels, design textile, théâtre ….) et d’exprimer leur créativité.
Bilan partagé : En fin d’année le, la chargé.e de projet de l’association propose un bilan partagé avec les élèves au cours duquel ils.elles pourront exprimer leur perception du parcours, partager leurs acquis, exprimer leurs ressentis et discuter de leur capacité à agir sur le monde.
Dans le cadre de ce projet, l’artiste veillera à ce que chaque élève trouve sa place au sein du processus créatif et soit en mesure de participer pleinement. Les élèves, bien que non volontaires seront accompagnés au mieux afin qu’ils.elles puissent s’approprier les choses à leur rythme : découverte de la sélection d’œuvres issues de la Collection Départementale, avec l’optique de regarder pour apprendre. L’expérimentation de la technique de la broderie reposera à son tour sur la logique de l’apprentissage par la pratique. Cette expérimentation artistique revêtira une dimension visuelle et sensorielle incontournable pour des élèves allophones.
Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)
La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
- Dans tous les parcours initiés par Citoyenneté Jeunesse, l'égalité femmes-hommes est une priorité dès la phase de conception. L'association s'efforce de combattre les stéréotypes de genre et les traitements différenciés à chaque étape du projet, en veillant à ce que les contenus, les thématiques de travail et la répartition des rôles ne soient pas déterminés par le genre.
Cela passe par : l’encadrement inclusif par les chargé·e·s de projets , la ensibilisation et engagement des intervenant·e·s artistiques et journalistiques . L’intégration de temps dédiés à la réflexion sur l'égalité femmes.
Dans ce parcours, cette question est abordée à travers une méthodologie inclusive, conçue par une artiste non-binaire dont la pratique est traversée par les luttes intersectionnelles et une attention aux récits situés. Si la thématique du genre n’est pas explicitement au cœur de l’atelier, elle infuse l’ensemble du dispositif : par la transmission d’une technique longtemps cantonnée à la sphère domestique, souvent assignée aux femmes, Audrey Liebot propose de réinvestir la broderie comme un espace de création, de narration et de relation accessible à tou·te·s.
Ce geste — coudre, percer, relier — devient un outil pédagogique et poétique permettant à chacun·e de s’inscrire dans une gestuelle commune, sans hiérarchie de genre. L’approche favorise une horizontalité : travail par petits groupes, autonomie dans le choix des formes, entraide, circulation libre de la parole. Il ne s’agit pas seulement de produire une œuvre, mais d’habiter un temps partagé où la lenteur, l’attention et le soin deviennent des valeurs à part entière, souvent invisibilisées dans les contextes scolaires. Le parcours propose ainsi un espace de création où chacun·e est invité·e à faire résonner ses récits personnels avec ceux d’un artiste ayant lui-même œuvré à la marge, Nam June Paik.
Loin d’une lecture binaire du monde, l’univers de Paik — fait de bricolages, de détournements, de corps hybrides et de créatures électroniques — offre un terreau propice à une approche ouverte de l’identité. Dans cette lignée, l’atelier valorise les pratiques collectives, les formes de mémoire sensibles, et les circulations de savoirs entre générations, genres et histoires. En croisant broderie, art vidéo et récits de soi, Audrey Liebot invite les élèves à créer dans un espace où la différence est reconnue, accueillie et mise en relation.
Intégration de mesures liées à la transition écologique
Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
- Ecogestes au quotidien :
Egagé.es dans le développement durable et la protection de l'environnement l’équipe s’efforce d’appliquer les écogestes aux protocoles de travail. Cela inclut l’attention à la réduction des impressions papier et du Recto verso, l’utilisation de papier recyclé, la réduction de la pollution numérique, le partage du matériel et le réemploi visant à réduire notre empreinte écologique, arrêter les commandes en ligne et privilégier les magasins de proximité, ne pas acheter du matériel jetable, imaginer des alternatives aux goûters industriels et aux aliments emballés dans du plastique dans le cadre des restitutions, ..
2. Audit énergétique des bureaux : nous maîtrisons nos consommations énergétiques (chauffage et utilisation de l’électricité), avec pour ambition de réduire notre consommation de manière constante. Dans nos locaux temporaire les parties communes (couloir, toilettes) ne sont pas chauffées.
3 Transport : nous privilégions pour nos déplacements professionnels les transports en commun, nous proposons et nous prenons en charge le remboursement de la mobilité douce. Dans les cadres des projets les chargée.s de projet n’utilisent les voitures qu’en cas de nécessité.
Dans la gestion des déplacements des classes nous essayons de sensibiliser les jeunes à l’utilisation des transports en commun plutôt qu’en car dans le cadre des sorties.
Plusieurs membres de l’association ont été sensebilisé.e.s à l’utilisation de « La fresque du climat ». Cette formation accélère la compréhension des enjeux climatiques au niveau mondial pour contribuer à déclencher, au plus tôt, les bascules nécessaires à la préservation du vivant.
Intégration de la préoccupation environnementale dans nos projets
La préoccupation environnementale et l'éco-citoyenneté sont au cœur de nos actions et projets adressés à la jeunesse. Nous considérons cette thématique comme l'une des plus importantes et elle est souvent traitée de manière directe, en étant au cœur même de nos projets, ou de manière secondaire, dans des séquences ou des questionnements associés.
Implication active de la famille dans le parcours
Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
- Concrètement, plusieurs actions sont prévues :
Organisation d'un temps de présentation du projet, auquel les familles seront conviées. Inclusion dans le document de demande de droit à l’image d’une présentation du projet et de l’association et volonté de créer un QR code pour mettre à disposition une version orale de ce texte pour les parents qui auraient des difficultés de lecture.
Information des parents par le biais d'une lettre/info sur le projet et la démarche de l'association, ainsi que leur invitation à suivre les projets de CJ sur les réseaux sociaux.
Invitation de quelques parents à participer aux sorties organisées dans le cadre du projet (2 à 3 parents par sortie).
Mise en place d'un point projet lors de la remise des bulletins au fil de l'année. Souvent ce sont les enseignant.es qui présentent le projet dans les réunions avec les parents ou lors des remises des bulletins, et les chargé.es de projet peuvent être associé.es.
Inviter les parents aux restitutions (en tenant compte de leurs contraintes horaires et en imaginant des restitutions sur le territoire)
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
- Les questions liées à la parentalité et au lien familial sont au cœur des préoccupations de Citoyenneté Jeunesse (CJ) et de ses partenaires institutionnels, associatifs et culturels. Cette prise de conscience nécessite des échanges et une réflexion continue. CJ s'engage à partager et mettre en œuvre les bonnes pratiques identifiées lors de ces échanges.
Pour favoriser l'implication des familles dans les projets, la co-éducation, CJ s'efforce de les informer et de les inclure, leur permettant ainsi de découvrir l'école autrement que par le biais des traditionnelles remises de bulletin ou convocations. L'objectif est double :
Permettre aux parents de considérer les pratiques artistiques et culturelles comme des leviers de développement pour leurs enfants, contribuant ainsi à leur épanouissement et leur réussite.
Renforcer le lien entre la famille et l'école, favorisant ainsi la collaboration au sein de l'équipe éducative.
Possibilité d’imaginer des ateliers de pratique partagés entre les élèves et leurs parents en présence des intervenant.es, d’inclure les parents comme personnes expertes ou de les solliciter pour des entretiens.
D'autres initiatives pourront être envisagées en fonction de l'évolution du projet, de la dynamique de la classe et des compétences particulières des parents, comme des ateliers ouverts de broderie ou l'appel à leur participation pour des activités spécifiques.
3. Co-construction du parcours
Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
- Ce projet s’intègre entièrement dans l’objectif de l’établissement d’accès à la culture à toutes et tous les élèves à la fois à travers la découverte, la rencontre avec des artistes et la création.
Si ce projet est destiné aux élèves du dispositif UPE2A, il a vocation à s’ouvrir à l’ensemble du collège. En effet, un des objectifs du dispositif reste le processus d’inclusion dans les classes ordinaires et leur adaptation à la vie du collège.
Pour cela, il sera possible de faire un lien entre l’exposition collective organisée à l’échelle de la ville et le CDI qui est un lieu central de la vie du collège. Dans un tel lieu, les élèves pourront jouer un rôle de médiateur auprès des autres élèves et des professeurs, notamment auprès de celles et ceux de leur classe d’inclusion.
De plus, en ce qui concerne le volet citoyenneté, la participation à un projet collectif permettra de travailler les règles de la vie sociale et l’esprit de collaboration entre les élèves. En UPE2A, le climat de classe dépend de la manière dont les élèves réussissent à se familiariser avec règles enseignées dans le pays d’accueil.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
- Une rubrique du site internet du collège sera régulièrement alimentée afin que l’ensemble des élèves du collège, des parents, ainsi que les équipes éducatives et pédagogiques puisse suivre l’avancée du projet.
Nous pourrons publier un article qui portera sur l’exposition collective de la fin du projet.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
- Le parcours s’intègre dans le projet de classe des élèves UPE2A (élèves allophones en apprentissage soutenu du français) et les compétences travaillées tout au long de l’année, notamment des compétences langagières ou transversales (organisation du travail personnel, compétences artistiques, etc.).
En ce qui concerne les compétences langagières orales et écrites, la familiarisation avec les œuvres permettra d’enrichir le lexique en lien avec le domaine artistique (méthode d’analyse de description d’images) et exprimer ses idées, sa sensibilité par rapport aux œuvres et artistes fréquentés. De plus, le choix d’un motif pour la réalisation finale impliquera les élèves dans une démarche créative qui pourra créer des liens avec les arts plastiques (matière d’inclusion des élèves en UPE2A).
Par ailleurs, la mise en place d’un projet collectif permettra de favoriser les échanges entre les élèves, leur inclusion dans le dispositif UPE2A et dans la classe.
En ce qui concerne l’acte de broder, les élèves seront amenés à comprendre des consignes et des instructions précises.
De plus, la pratique du geste de broder favorisera le dépassement du clivage qui s’installe souvent entre les filles et les garçons dans la classe, dépasser les clichés sur les activités réservées aux filles ou aux garçons.
En documentation : des ressources ciblées sur les formes d’art contemporain et le fonds de la Collection Départementale seront identifiées. Elles serviront de supports d’aide et permettront aux élèves de se familiariser avec les œuvres que l’artiste aura pré-sélectionnées.
Application MICACO | Date : 03/07/2025