Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège
Edition | Année parcours : 2025
Informations sur le parcours à la date du : 03/07/2025
Ce show, c’est ton flow : libère ta performance !
Coordonnées du collège
- Collège affecté : Collège Jean-Baptiste Clément
- Ville : DUGNY
- Classe : autre
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Coordonnées de la structure
- Nom de la structure : EPPGHV
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Coordonnées de la personne ressource
- Identité : Madame Amanda Coutouzis
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1. Articulation avec un processus de création :
Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir
Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Nadia GABRIELI KALATI aka “NADEEYA GK” est une danseuse chorégraphe professionnelle Camerounaise-Italienne, basée en France. Autodidacte, son parcours est marqué par les rythmes des danses traditionnelles camerounaises et celles du hip-hop, dont elle fait la rencontre à son arrivée en Europe dans les années 2000 (Italie, France). Elle tombe amoureuse de la House Dance et décide de s’y consacrer. Elle continue aussi à se former en danses traditionnelles africaines grâce à ses multiples séjours à l’Ecole des Sables (Toubab Dialaw/ Sénégal). Membre du groupe Paradox-Sal, elle est en tournée en France et dans le monde avec cette compagnie, essentiellement composée de femmes, où elle interprète les pièces “Queen Blood” et “One Shot” chorégraphiées et coachées par Ousmane SY aka Babson. Nadéeya compte plusieurs collaborations avec des chorégraphes de renom comme Qudus Onikeku (Nigéria), Stephanie Tiersch (Allemagne), Bintou Dembélé (France) ou encore Alessandra Seutin (Sénégal). Elle s’associe également avec l’artiste Blick Bassy (Cameroun) pour la chorégraphie du projet “Bikutsi 3000” et sans pour autant oublier ses projets personnels comme le développement de son solo Sawata qu’elle présentera à La Villette lors du festival STEP du 12 au 15 novembre 2025. A la croisée de multiples influences, danses traditionnelles camerounaises, krump, hip-hop, house dance, Nadéeya est une artiste pluridisciplinaire et engagée qui se définit “afro centrique”. Par cette voie, l’artiste défend le métissage des danses, reconnaissant pleinement la culture House dans les danses ancestrales africaines. Et c’est d’ailleurs l’histoire du hip-hop que d’être né de multiples influences. Portée par l’envie de transmettre cet apport de la culture africaine auprès de la culture House, et ayant déjà enseigné à l’international (Europe, Afrique, Etats-Unis), il s’agira pour Nadéeya de partager cette richesse culturelle, cette ouverture au monde et son parcours personnel aux élèves du collège de Dugny, à travers la découverte de la danse House.
Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Nadeeya est une artiste autodidacte. Son parcours artistique est marqué par les rythmes des danses patrimoniales camerounaises et des danses Hip-hop. Sa pratique artistique s’est donc émancipée des codes spécifiques à chacune de ces danses afin que Nadéeya y trouve un moyen de faire exister et résonner sa voix singulière. C’est justement le travail artistique qu’elle mène à travers sa première création solo, Sawata, qu’elle présentera La Villette en novembre 2025. Au cœur de ce solo chorégraphique, Nadéeya cherche justement à créer un espace introspectif et narratif dans lequel elle puisse se raconter, s’exprimer en toute liberté tout en réinvestissant son héritage artistique imprégné de danses africaines et de danse House.
Ainsi, le cheminement artistique de Nadéeya trouve un écho certain avec les réflexions pédagogiques qui animent les professeurs du collège Jean-Baptiste Clément dont la mission est avant tout d’accompagner les élèves dans leurs choix afin que chacun trouve sa voie, à l’école comme dans la danse.
Par ailleurs, le projet thématique de cette année nous apparaît comme le prolongement du projet CAC de l’année 2023-2024 qui marquait la première collaboration de Nadéeya avec le collège Jean-Baptiste Clément. Après avoir travaillé sur les origines et l’héritage familial l’année dernière, Nadéeya pourra continuer d’accompagner les élèves, de manière plus personnelle et intime cette fois, sur le chemin de leur émancipation des codes et des injonctions scolaires et artistiques afin que chacun trouve son propre style chorégraphique et révèle sa singularité.
Ce souhait de prolongement de projet a été un déclic lors du Pop-up (extrait de spectacle) de Nadéeya et deux artistes de sa compagnie dans la cour de récréation du collège en mars 2025. Les élèves étaient tellement enthousiastes et exaltés, qu’ils ont fait promettre aux artistes et enseignants de reprendre la suite du parcours cette année. Adultes et adolescents étaient tous convaincus que ce projet ne devrait pas s’arrêter là, il résonnait trop dans la tête et le corps des jeunes adolescents.
En 2025-2026, le parcours s'adresserait également aux nouveaux élèves de 6ème qui rejoignent la section, la danse représentera un vrai levier d’intégration !
2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)
Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
- Nous souhaitons montrer aux collégiens que la “performance” ne se limite pas à la compétitivité et à la prouesse, qu’elle peut être aussi poétique, intime, différente.
Avec ce projet CAC, nous souhaitons créer un espace de confiance et de liberté, dans lequel chaque élève pourra exprimer sa propre sensibilité, créativité et singularité.
Avec Nadéeya, nous souhaitons que la danse hip hop agisse pour eux comme un levier de confiance en soi et de libération, et qu’elle bénéficie à l’ensemble de leur scolarité et de leurs choix de vie.
Accompagnement des enseignant.es
Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
- L’ensemble du corps professoral sera convié à participer aux temps de réflexion mis en place pour les élèves et tout particulièrement aux temps de sensibilisation sur l’histoire du hip hop animé au sein du collège.
Par ailleurs, une présentation du projet sera faite par les équipes EAC de La Villette dès la rentrée, en amont du lancement du parcours CAC.
Des dossiers pédagogiques et autres documents ressources sur l’histoire du hip hop mais aussi sur La Villette, seront transmis à l’enseignant référent et à l’ensemble des enseignants impliqués dans le projet.
Des réunions seront pilotées au sein de l’établissement ou de La Villette pour fédérer et faire des points d’étapes en lien avec le parcours.
Enfin, les élèves se serviront d’un recueil de témoignages sur la danse hip-hop, matière pédagogique à partir de laquelle ils pourront se référer et réfléchir sur leur propre rapport à la danse.
L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.
- Nadéeya a mené un parcours CAC cette année (2023-24) au collège Jean-Baptiste Clément de Dugny. Durant toute l’année, les jeunes et elle-même ont travaillé autour de la question de “trouver sa place”, s’affirmer, soi-même, ses origines et sa culture à travers l’exploration de sa danse.
Ce projet a été une véritable réussite : le témoignage et le travail de Nadeeya ont profondément ému et inspiré les élèves. De cette rencontre et de cette collaboration est né un spectacle qui sera restitué à Dugny le 12 juin prochain 2025.
Les élèves de section hip-hop, leur professeur et Nadeeya souhaitent continuer cette fructueuse et enrichissante collaboration.
Par ailleurs, la transmission fait partie intégrante du travail artistique de Nadéeya : mis à part le projet CAC qu’elle a mené avec grande générosité au collège Jean-Baptiste Clément cette année, elle donne régulièrement des cours à l’école des Sables, au Sénégal, à Cergy dans le cadre de la formation des Passeurs culturels ou au Centre Chorégraphique National de Rennes.
L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures
Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.
- Les 20h d’ateliers de pratique seront répartis en deux sessions d’immersion.
La première session d’immersion aura lieu les jeudi 20 et vendredi 21 novembre 2025. Les artistes et les jeunes travailleront ensemble à La Villette à raison de 5h par jour. Ce format permettra aux élèves de la section de commencer l’année par un temps fort et de fédérer le groupe pour le reste de l’année autour d’un projet commun. Le premier objectif de cette session d’automne est d’aborder avec les élèves le thème de l’émancipation face aux injonctions et aux codes de la performance par le biais de la propre création de Nadéeya à La Villette. Le second objectif est d’amorcer un travail de création chorégraphique. En effet, Nadéeya a exprimé le souhait de créer avec les élèves et non pas seulement de reprendre le travail vu en classe avec le professeur. A l’inverse, la création qui aura été faite avec Nadéeya au cours de cette immersion sera retravaillée par la classe lors des cours de section et pourra être intégrée dans le spectacle de la fin de l’année.
→ La deuxième session d’immersion aura lieu entre mars et mai 2026. Les objectifs seront de constater l’évolution globale du groupe depuis le mois de novembre, de continuer d’accompagner individuellement chacun des élèves dans la recherche de son propre style, et enfin de répéter la restitution de fin d’année. → Le fait que les élèves connaissent déjà Nadéeya constitue un véritable atout : forts de leur travail de l’année précédente, de la complicité et de la bienveillance qui s’est installée entre eux, ils pourront, dès leurs retrouvailles, se plonger dans la pratique et raviver dans le mouvement les enseignements tant pratiques que théoriques de l’année précédente. Par ailleurs, Nadéeya saura, mieux que personne, accompagner personnellement des élèves qu’elle connaît déjà sur le chemin de l’émancipation et de la personnalisation de leur style.
Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique
Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
- En lien avec le projet, les élèves auront l’occasion d’aller découvrir des spectacles en lien avec la thématique de l’émancipation.
→ Tout d’abord, les élèves assisteront au mois de novembre au plateau 1 de STEP. Au carrefour de toutes les tendances du hip-hop, le festival STEP accueille, en deux plateaux, trois chorégraphes aux inspirations et aux styles tout à fait différents, Nadéeya, Julia Ortola et Chris Fargeot. Ces trois chorégraphes, issues de la House, du Locking et du Break, questionnent leurs héritages artistiques pour servir leur quête d’un langage personnel et singulier.
→ Le Plateau Hip-Hop, soutenu par le programme Initiative d’Artiste en Danse Urbaine de La Villette, présente notamment deux nouvelles créations de Carmel Loanga, L’Effet Mère, et de Marlène Gobber Mantra dans lesquelles la quête de soi transcende la maîtrise technique. Dans ces deux solos féminins, la danse est, plus que jamais, envisagée comme un langage non verbal employé pour se raconter, revendiquer sa liberté, exprimer sa rage. Carmel Loanga, artiste avec laquelle la section du collège Jean-Baptiste Clément a déjà travaillé, aborde le thème de la maternité et du deuil.
→ Le plateau incontournable du Golden Stage présente quant à lui les compagnies de Léa Cazauran et de Boy Blue qui exaltent la force du collectif. Comme chaque année, les élèves se rendront à ce rendez-vous incontournable du Hip-hop.
→ La force du collectif est également au cœur de la dernière création de la compagnie XY qui s’intitule Le Pas du Monde. Avec ce spectacle, les élèves font un pas de côté par rapport à la danse et découvriront une autre esthétique qui viendra enrichir leur culture artistique et leur regard esthétique. Par ailleurs, la création, impressionnante de maîtrise notamment dans les acrobaties et les voltiges, ne manque pas de faire écho au monde de la danse.
→ Enfin, les élèves assisteront à la création Tamujuntu du professeur, chercheur et chorégraphe brésilien Paul Azevedo et de la compagnie sud-africaine Via Kathlehong. Ce spectacle est une célébration de la rencontre entre ces deux cultures différentes qui questionnent ensemble leurs pratiques. Ce spectacle présente un double intérêt pour les élèves : explorer le style unique inventé par Via Kathlehong, combinant le pantsula, danse traditionnelle africaine, la tap dance, le step et le gumboots, et découvrir la rencontre de cette danse avec l’univers de la danse brésilienne, qui recherche l’ancestralité africaine de sa danse.
L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet
Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
- Les élèves participeront à des temps d’échange, de réflexion et d’observation au cours du projet qui leur permettront de découvrir autrement leur pratique artistique.
→ Ainsi, un temps de présentation du projet auprès des élèves et des parents par l'équipe EAC de La Villette sera organisé à la rentrée scolaire afin d’expliquer les tenants et aboutissants du projet.
→ En amont de l’immersion artistique, Nadéeya se déplacera au collège pour une présentation et échange avec les élèves sur sur la thématique de l’émancipation et sur le processus de création de son solo Sawata.
→ Ensuite, après les spectacles, le professeur mettra en place des “ateliers du lendemain” sur les heures de section hip-hop. L’équipe EAC se déplacera sur les premières sessions avec du matériel pédagogique à l’appui.
Ces ateliers permettront aux élèves de s’exprimer sur le spectacle et d’interroger ce dernier au prisme de l’émancipation de la performance. Chacun des spectacles prévus étant en lien avec la création ou la recherche d’un langage singulier, ceux-ci permettront à la classe de cheminer tout au long de l’année.
→ Par ailleurs, des temps d’échange avec les artistes sont également prévus, notamment lors de la matinée scolaire du Golden Stage le 7 mai à 10h.
→ Des visites de coulisses et accès aux répétitions sont également organisées avec la compagnie XY et le Plateau 1 de STEP afin que les élèves découvrent deux conditions totalement différentes de répétitions : dans le premier cas, la répétition d’un collectif tout entier où l’objectif est de travailler la connexion aux autres pour effectuer des figures collectives, dans l’autre cas l’enjeu est la connexion à soi-même.
La restitution, temps de cloture du projet
Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
- Trois temps majeurs de restitution sont envisageables, répondant chacun à des buts propres : sensibiliser, partager et performer.
Nous pensons qu’il serait pertinent de réaliser (avec nos élèves de 6è et de 5è) une exposition sur la notion de performance dans l’art à destination des élèves des mêmes niveaux. Notre intention serait de sensibiliser au plus grand nombre la polysémie du concept de performance tout en le contextualisant dans l’environnement scolaire. Le défi de cette exposition est alors d’amener le public à prendre conscience des différentes injonctions normées de la performance à l’école et des enjeux à rendre ce concept plus intime. Le travail de construction de cette exposition se fera par le prisme de la pratique physique et de la danse dans le milieu scolaire afin de faire travailler les élèves sur un support qui leur est familier.
Il s’agit également de faire rayonner notre travail en le partageant dans la forme qui a rendu le hip-hop populaire : les block party. En organisant une block party au sein de l’établissement, nous souhaitons prendre l’initiative de partager au plus grand nombre l’univers culturel dans lequel ont évolué nos élèves pendant l’année. Les deux Pop-Up organisés par la Villette dans l’établissement ont montré une réelle envie de participer au cours des performances qui ont lieu. Créer un événement de cette envergure permettrait de décloisonner le monde hip-hop et de le rendre accessible au plus grand nombre loin du concept de performance puisque ces événements mettent en avant d’abord celui du partage. Pour nos élèves, l’objectif reste de s’émanciper de ce concept de performance où le but est bien souvent d’obtenir la validation d’un jury ou encore du public d’autant plus lorsqu’il s’agit de leur pair. La block-party devient donc un environnement où l’objectif est davantage de partager un moment et une expérience collective ludique dans lequel notre groupe va devoir développer les ressources nécessaires pour y participer pleinement et créer l’engouement suffisant pour faire adhérer leurs pairs.
Enfin, il sera en question en fin d’année d’organiser dans la salle municipale de la ville un spectacle dans lequel les élèves du groupe auront l’occasion de présenter devant les membres de la communauté éducatives (élèves, équipes pédagogiques, parents d’élève, municipalité) le fruit de leur travail au cours d’une représentation. A mi-chemin de la block party et de l’exposition, ce spectacle doit permettre aux élèves de montrer les résultats de leur travail de l’année.
Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)
Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
- Le travail des élèves de Jean-Baptiste Clément s’oriente principalement dans la remise en question du concept de performance tel qu’on l’entend aujourd'hui. Tout un exercice de réflexion devra donc être réalisé en amont à partir du questionnement de chaque élève sur la représentation qu’il ou elle a de la performance. Cette réflexion sera alimentée à la fois par le travail fait lors des heures d’atelier mais également par les rencontres et les spectacles auxquels ils assisteront à la Villette. Chaque danseur devra alors progressivement aboutir à une conception de la performance qui lui soit la plus individuelle possible et aussi des pistes qui lui permettront d’y arriver dans l’année. Nous considérons ces pistes comme axes de recherches qui (à la mesure des compétences de l’élève) lui permettent d’être en phase avec sa définition du concept de performance.
L'ensemble de ce travail sera guidé par les enseignants via différents questionnaires, spectacles, ateliers ou rencontres artistiques qu’ils pourront leur proposer lors de ce parcours. Pour faciliter ce travail, la trace écrite aura une importance capitale et sera dans la mesure du possible consignée dans un carnet personnel où l’élève pourra suivre son parcours, faire évoluer son idée de la performance et relever les différents axes de réflexions qu’il souhaite explorer.
Pour y parvenir, des ateliers de danse seront mis en place pour confronter les élèves aux différents environnements de l’univers des danses hip-hop. Par l’expérience des block party, des battle ou encore des jam, les élèves pourront se confronter et s’approprier des codes culturels différents et alimenter leur concept individuel de performance. A partir des motifs “d’agir” personnels qui en découlent, ces ateliers de danse proposeront différents outils afin que nos danseurs puissent développer de nouveaux pouvoirs moteurs concordants avec leur conception de la performance.
Ces différents ateliers retraçant différents pans culturels des danses hip-hop seront pour chaque danseur, à partir de son objectif, l’occasion de développer son vocabulaire, sa musicalité, son imaginaire, sa technique ou encore sa présence et son énergie. Pour y parvenir, certaines séances seront filmées afin que des rushs soient ponctuellement diffusés aux élèves. L’objectif est alors de montrer aux élèves et de les impliquer dans leur évolution dans leur idée personnelle de performance.
Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)
La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
- Dans le cadre de ce projet, l’opportunité est aussi de questionner la notion de la performance et de la perception genrée que l’on peut en avoir. Dans notre société, la performance n’a malheureusement pas ni la même valeur ni la même visibilité selon le genre de l’individu. Dans nos classes, nombre de nos élèves tendent à dénaturer la valeur de la performance réalisée, voire à la nier selon le genre d’un individu. Ainsi, on qualifie de performance le résultat d’une fille lorsqu’il est considéré comme une norme pour un garçon. Ou encore, il peut être vu comme impossible pour une fille d’atteindre l’exploit réalisé par un garçon. Ces injonctions genrées de la performance pèsent fortement sur nos élèves qui se voient l’obligation d’y répondre ou se retrouvent démunis lorsqu’elles leur placent de véritables obstacles sur leur route. Nous nous retrouvons ainsi souvent avec des filles qui sous-estiment alors fréquemment la valeur de leurs résultats voir leurs capacités à surmonter certaines de leurs difficultés. De l’autre côté, nous observons des garçons qui peuvent se sentir humiliés par leur incapacité à surmonter une difficulté qui n’en est pas considérée comme une par leurs pairs.
Ce projet est donc pour nous un levier nécessaire à la redéfinition de la notion de performance et l’ensemble des injonctions qu’elles véhiculent. Il s’agit pour nos élèves de prendre conscience de l’existence de celle-ci mais également de la caractéristique individuelle de chaque parcours (rythme de progression, nombre et temporalité des obstacles rencontrés). C’est donc à la fois une continuité dans notre souhait de les en émanciper mais également un moyen pour mettre en lumière ces parcours souvent rendus invisibles dans notre histoire et plus particulièrement dans le monde de l’art et de la danse.
Intégration de mesures liées à la transition écologique
Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
- La présidence-direction générale de La Villette a engagé à la fin 2020, une réflexion stratégique sur la responsabilité sociétale de son organisation (RSO). Cette notion RSO recouvre les impacts environnementaux, sociaux et économiques de l’activité de l’établissement, qui sont des préoccupations de longue date du site. En 2022, en signant la charte des refuges LPO, La Villette s’est engagée auprès de la Ligue pour la Protection des Oiseaux dans une démarche de valorisation et d’amélioration de son patrimoine naturel et de sensibilisation de son public afin de donner à chacun les moyens d’agir concrètement pour la biodiversité.
Implication active de la famille dans le parcours
Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
- Au regard des projets précédents, l’objectif est de renforcer l’implication des familles dans la vie de celui-ci. Un temps de rencontre sera alors mis en place en début d’année afin de convier les familles (notamment celles en classe de 6è et de 5è, moins familières avec le projet) pour leur exposer les lignes du projet et l’ensemble des dates clés. Cela inclut à la fois les dates de restitution du groupe mais également les dates des spectacles auxquelles les familles sont invitées à participer dans la mesure du possible.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
- De plus, nous souhaitons lier les enjeux de notre projet avec ceux de la scolarité de nos élèves de 6è et de 5è qui vivent le début de leurs années collège. Nous constatons d’année en année que nos élèves dès l’entrée en 6è manquent non seulement du niveau d’autonomie requis à ce stade mais peinent également à se montrer suffisamment acteurs et responsables de leurs apprentissages. En parallèle, nous observons également que notre niveau de guidage augmente proportionnellement, rendant ainsi les élèves de plus en plus dépendants de notre aide mais également de nos exigences de productivité.
Soumis à de nouvelles exigences au regard de celles fixées en élémentaire que ce soit dans l’organisation du travail, les initiatives à prendre au niveau du travail personnel ou encore, (...). Nous souhaitons accompagner nos élèves vers la réussite avec cette nouvelle perspective de la performance que nous souhaitons construire avec eux. Cela signifie alors accompagner l’élève vers des motifs d’agir beaucoup plus intrinsèques et les détacher progressivement de ceux habituellement beaucoup plus extrinsèques comme les récompenses attribuées au conseil de classe ou encore le contentement des familles ou de l’équipe pédagogique. C’est en faisant le parallèle entre les ateliers du projet et leur scolarité que nous souhaitons, grâce à de nouveaux outils et un accompagnement plus adapté, les aider à vivre une scolarité plus épanouie. Nous souhaitons ainsi mettre en place un suivi particulier de ces élèves, travailler en partenariat avec les familles pour développer la question des motifs d’agir pour orienter cette force de travail dans une productivité choisie et non subie par l’élève.
3. Co-construction du parcours
Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
- Nous avons l’ambition d’alimenter avec ce projet les deux axes suivants de notre projet d’établissement :
Axe 1 : La réussite scolaire de tous
Axe 2 : Permettre l’équité
Nous souhaitons avec l’axe 1 favoriser la réussite de chaque élève de l'établissement. Nous définissons cette réussite par la capacité de chacun de s’intégrer dans la société de manière épanouie. Au-delà de la capacité de vivre et de coexister avec les autres, cela signifie également y participer volontairement et de la manière dont il l’a choisie. La notion de choix est alors centrale tant dans les actions de l’élève dans son parcours scolaire et d’autant plus dans son orientation à la fin de son parcours au collège. C’est celle-ci qui marque la première étape importante de leur scolarité en commençant à ouvrir des opportunités tout en en fermant d’autres. S’émanciper des injonctions de la performance est donc un levier pour s’éloigner de la nécessité de productivité et se centrer davantage sur soi et formuler des choix plus éclairés. L’éducation aux choix et à l’introspection dans la construction de leur identité artistique nous apparaît comme un levier dans la formation de ces futurs citoyens.
C’est également ici que l’acquisition de connaissances et de compétences culturelles est centrale à cette émancipation centrale dans cette émancipation et dans cette quête de soi, afin de mieux se trouver et de faire des choix personnels et convaincus. La trame de ce projet vise à approfondir la connaissance de soi via l’exploration de ces motifs d’agir intimes en vue de réaliser une production plus épanouissante que rentable. A travers les choix des artistes, notre souhait est d’amener les élèves à oser comprendre ce qui les motive et à orienter leurs efforts dans ce sens tant sur les plans artistique que scolaire.
Ce souhait s’appuie donc également sur l’axe 2 de notre projet d’établissement : permettre l’équité en personnalisant les formations et les parcours de chaque élève. Cet axe renforce la volonté du choix et de liberté que nous souhaitons développer car c’est en donnant des outils adaptés à chacun que chaque élève sera en mesure d’agir dans un parcours qu’il aura choisi et dans lequel il s'appliquera librement..
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
- Afin d’exploiter l’ensemble du potentiel du projet, l’espace numérique de travail sera utilisé comme un centre de ressources où les élèves pourront retrouver leur travail mais également différents supports qu’ils pourront exploiter pour alimenter leur recherche. Nous pourrons ainsi rassembler les retours et les analyses individuelles des élèves sur chaque spectacle vus en groupe mais aussi des passages de danse ou des témoignages qui guideront le travail d’appropriation des concepts clés du projet.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
- EPS : Les enjeux dans cette discipline seront d’accompagner les élèves dans l’exploration de leur motricité. En définissant le concept de performance et en la rendant plus individuelle, notre travail sera d’offrir des ressources exploitables pour y parvenir. En classe, il s’agira de proposer aux élèves des temps d’interactions pour trouver et développer les solutions nécessaires pour atteindre des objectifs. Progresser et construire de nouveaux pouvoirs moteurs ne se fera non pas en répétant des gestes définis par l’enseignant mais par l’exploration de leurs idées personnelles. En atelier de danse, ce travail s’articulera avec l’analyse des spectacles vus à la Villette et de l’introspection individuelle faite en classe. L’objectif est de s’appuyer sur des séquences marquantes pour l’élève pour amorcer une démarche d’exploration et de création seul ou à plusieurs. Enfin il s’agit également de développer des connaissances culturelles spécifiques au monde du hip-hop et de l’évolution des représentations de sa pratique.
Documentaliste :
Accompagnés par les professeurs documentalistes, ce parcours doit permettre aux élèves de maîtriser les outils d’informations et de communication qui leur seront nécessaires à la construction de leur exposition. Pour nos élèves, il s’agit en premier lieu de maîtriser les outils numériques afin de mener rigoureusement leurs recherches. Ce projet est également un levier dans l’apprentissage culturel des élèves liées aux expositions, des méthodes de constructions à celles de présentation.Il s’agit également de les accompagner dans la verbalisation de leurs expériences et dans le passage à l’écrit afin qu’ils puissent eux-même rendre leurs ressentis pour mieux les traiter et en faire de réels ressources dans leurs travaux.
Application MICACO | Date : 03/07/2025