Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège
Edition | Année parcours : 2025
Informations sur le parcours à la date du : 03/07/2025
Dire ses langues en poésie
Coordonnées du collège
- Collège affecté : Collège René Descartes
- Ville : LE BLANC-MESNIL
- Classe : 3ème
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Coordonnées de la structure
- Nom de la structure : Le Labo des histoires
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Coordonnées de la personne ressource
- Identité : Madame Elsa Pellegri
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1. Articulation avec un processus de création :
Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir
Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Simon Lhéritier est auteur, performeur et animateur d’atelier d’écriture. Diplômé du master Métiers de l’écriture et création littéraire de CY Cergy Paris Université, il fait émerger les écritures et les accompagne auprès d’une grande diversité de publics (enfants, adolescents ou adultes ; mineurs non accompagnés, étudiants en lettre ou en langues, soignants, jeunes autistes, élèves avec des troubles DYS, etc.). Il intervient dans des cadres variés (établissements scolaires ou universitaires, bibliothèques, hôpitaux, associations, festivals), en indépendant et pour le compte de nombreux partenaires. Outre le Labo des histoires, avec qui il travaille depuis mi-2023, il est, depuis la même période, un collaborateur régulier de l’Inalco (Institut National des Langues et Civilisations Orientales), où il anime des ateliers d’écriture plurilingue.
En tant qu’auteur, il écrit des formes narratives (romans, nouvelles), théâtrales et poétiques. Il a été publié dans le roman collectif 2055_ (Glitch éditions, 2022) et sa nouvelle Tout ce qui vit sauf nous sera prochainement publiée aux éditions Tangentielles. Mêlant français, occitan et francitan, elle a remporté le Concours de la Nouvelle Plurilingue 2022 de l’Inalco*. Les frictions entre français et occitan continuent d’habiter ses projets d’écriture en cours – lui-même parlant l’occitan depuis l’enfance, ayant grandi à Nîmes et été scolarisé en immersion linguistique dans une école Calandreta. Il s’initie aussi au conlanging (création de langue) pour l’un de ses projets se déroulant sur une ile imaginaire.
Par ailleurs, l’oral et l’oralité sont des éléments centraux de sa relation à l’écriture. Performeur émergent, il se produit dans différentes scènes ouvertes, et occasionnellement dans des scènes programmées (Festival des écritures créatives de Cergy, 2022 et 2023, lancement de la revue d’écopoésie Fœhn en juin 2024). Il prête également sa voix au livre audio Lo lop que voliá cambiar de color** (Audible, 2024), traduction en provençal d’un album jeunesse d’Oriane Lallemand. Lecture et performance font aussi partie de ce qu’il aime transmettre, par exemple à travers l’atelier de lecture « Le soin à voix haute » qu’il a coanimé à la Chaire de Philosophie de l’Hôtel Dieu au printemps 2023, ou son atelier d’écriture « Écrire l’oral, chercher sa voix », qu’il a animé chez Paris Ateliers en février 2024.
Parmi ses thématiques majeures de travail, tant dans ses propres écrits qu’en atelier, on trouve également l’écopoétique, et la question de l’émancipation – en particulier face aux rapports sociaux de domination et d’oppression.
C’est notamment dans cette perspective émancipatrice qu’il s’engage, personnellement et artistiquement, pour favoriser le dialogue entre les cultures, l’ouverture à l’autre et sa découverte. Après en avoir été lauréat, il a rejoint l’équipe organisatrice du Concours de la Nouvelle Plurilingue, pour participer à encourager la création littéraire en plus d’une langue. De plus, il fait partie d’un collectif issu de son master de lettres, qui, par la littérature, s’attache à déplacer les regards et les imaginaires sur les migrations, pour mettre en évidence toute la richesse et la diversité, et en proposer de nouveaux récits, loin de l’effroi des discours médiatiques. Au sein de ce collectif, il codirige la revue Figures Migrantes, qui s’intéresse aux figures de la migration dans les littératures française et francophone, et dont le premier numéro vient de paraître en papier et en numérique***.
* On peut entendre un extrait du texte à la 48e minute de la vidéo au lien suivant : https://www.inalco.fr/actualites/le-concours-inalco-de-la-nouvelle-plurilingue-2022-devoile-ses-gagnants
**https://www.amazon.fr/lop-que-volia-cambiar-color/dp/B0B4DYV4R9
*** https://rebrand.ly/figuresmigrantes – instagram : @figures.migrantes.cyuniv
Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Pour cet atelier, l’intervenant s’appuiera en particulier sur :
- sa pratique de l’écriture plurilingue, tant en tant qu’auteur qu’animateur d’atelier d’écriture, pour faire émerger leur propre écriture plurilingue chez les élèves
- ses connaissances linguistiques, et son rapport aux dialogues interculturels, acquis au fil de cette pratique, pour animer les temps de réflexion
- sa pratique de l’oralisation de texte (lecture à voix haute, performances) pour permettre aux élèves d’oraliser et de performer leurs propres textes
- son réseau d’artistes et de structures pour permettre aux élèves de découvrir un plus large panel d’artistes, de pratiques, de cultures
2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)
Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
- Le parcours « Dire ses langues en poésie » invite les élèves à écrire des poèmes qui mêlent leurs langues, puis à les performer sur scène. Il s’agit de favoriser la diversité culturelle tant par la découverte des langues des autres que par la valorisation de « ses » langues, ni toujours légitimées par l’école, ni toujours transmises par la famille. La confiance en soi et l’expression de sa singularité sont également des objectifs, auxquels concours l’oralisation et la performance des textes.
Accompagnement des enseignant.es
Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
- Le projet a été pensé avec la professeure qui sera principalement associée, en tenant compte des objectifs dans sa matière (français). Elle connait déjà Simon Lhéritier, l'intervenant, qui a proposé au printemps 2024 un parcours d’initiation à la poésie à des classes de 3e : c'est en constatant ce que ce parcours apportait aux élèves, et les besoins qu’ils et elles avaient en matière d’oral, que la volonté de poursuivre l'expérience est née. Des temps de réflexion/travail seront menés régulièrement, associant les enseignantes et l'intervenant, mais aussi la directrice du Labo des histoires Île-de-France Est.
L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.
- Non, mais il a déjà mené de nombreux projets d'éducation artistique et culturelle, notamment avec le Labo des histoires, auprès de collégiens (entre autres autour de la poésie).
Le Labo des histoires a porté entre 1 et 3 projets CAC par an entre 2018 et 2023, ainsi qu’une résidence In Situ en 2023-2024.
L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures
Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.
- L’atelier est construit en séances de 2h. Après une phase d’introduction, 4 séances proposent des expérimentations d’écriture et d’oralisation, qui nourriront la créativité pour, dans les 4 dernières séances, construire un texte final (individuel, en binôme ou en trinôme) et une restitution scénique. Les séances combinent réflexion, jeux de découverte linguistique, écriture et/ou oralisation.
Introduction (4h)
• Séance 1 : découverte du plurilinguisme. Jeux d’enquêtes plurilingues dans la classe pour prendre conscience des langues en présence et de leur diversité. Écriture des biographies langagières. Partage et réflexion.
• Séance 2 : découverte de la performance poétique contemporaine. Diffusion d’un documentaire sur les scènes ouvertes. Présentation des mots et formes de la poésie orales : spoken word, slam, performance – distinction avec le théâtre. Essais d’oralisation de textes apportés par l’intervenant. Écriture et oralisation de slogans rimés plurilingues.
Remise d’un guide de collecte de mots, expressions, chansons… à réaliser par les élèves en autonomie pour préparer les séances suivantes.
Expérimentation (8h):
• Séance 3 : la saveur des mots. Jeu mettant en évidence la tension signifiant/signifié. Écriture autour des sensations et émotions différentes produites par des couples de mots de même sens dans des langues différentes, apportés par chaque élève.
• Séance 4 : autour d’un mot transmis. Écriture d’un récit autour d’un mot d’une autre langue que les élèves se seront préalablement fait transmettre par quelqu’un de leur entourage. Partage, écriture d’un poème sur le mot d’un autre élève.
• Séance 5 : alternance codique. Réflexion sur l’usage de plusieurs langues dans une même conversation. Diffusion de vidéos (réseaux sociaux, documentaires), de chansons et de slams pratiquant l’alternance codique. Écriture à partir de ce matériau.
• Séance 6 : la langue dans le corps. Jeux théâtraux autour de la phonétique, permettant de la « sentir » dans son corps. Découverte de phénomènes linguistiques et phonétiques absents du français : clics, tons, etc. Réflexion sur « la saveur d’une langue » et les stéréotypes associés (langues « dure », « douce », « belle », etc.) Écriture autour d’une langue de son choix.
Création (8h)
• Séance 7 et 8 : écriture des textes plurilingues à partir de la matière accumulée dans les séances précédentes. L’écriture pourra être amorcée par une réflexion sur sa relation intime avec une ou plusieurs langues, par son rapport à un mot, le passage d’une langue à l’autre (fluide, ou résistant : intraduisibles, faux-amis, etc.)
• Séance 9 et 10 : oralisation des textes, travail de la performance poétique, réécriture, construction avec les élèves de la « scène programmée » de restitution, montage et répétition.
Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique
Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
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Le programme de 10h environ inclura :
- Une à trois visites (3 à 6h) en rapport avec les langues, dont au moins un musée :
o musée Mundolingua (Paris 6e),
o Cité internationale de la langue française (Villers-Cotterêts, 02)
o et/ou visite de l’Inalco (Paris 13e), pouvant être couplée à une séance d’atelier hors les murs
- Une visite (2h30) en lien avec le patrimoine immatériel, le multiculturalisme et la migration :
o Musée de l’immigration,
o ou autre musée en fonction de la programmation des expositions temporaires (en 2024-25, l’exposition « Migrations, une odyssée humaine » au Musée de l’Homme aurait par exemple été parfaitement dans le cadre)
- 1 à 2 rencontres avec d’autres poètes, au collège (1h30 à 4h). Ces rencontres incluront : un temps de performance du poète, un temps d’entretien entre le poète et la classe, et un partage de pratique (atelier express, mini-scène ouverte et coaching). Poètes pressentis : Selim-a Atallah Chettaoui, Wonwoo Kim.
Le programme pourra être ajusté en fonction des programmations des lieux culturels durant la saison.
Pour des raisons pratiques, il ne sera vraisemblablement pas possible d’assister à des scènes ouvertes ou programmées – en particulier en raison des horaires auxquels elles ont généralement lieu. Au demeurant, outre les rencontres ponctuelles avec d’autres artistes, des documentaires et des captations vidéo seront diffusées lors des séances d’atelier pour familiariser les élèves avec la scène poétique contemporaine.
L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet
Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
- L’analyse critique interviendra à chaque temps du projet, avec un recul critique et des discussions entre les élèves, les enseignants, et l'artiste. La présence régulière de la directrice du Labo des histoires de l’antenne Île-de-France Est permettra également un regard extérieur et l’occasion d’expliciter le sens du projet.
Le parti pris est que c’est par l’expérimentation que jaillit la réflexion, parce qu’elle produit soit un décalage avec la perception qu’on avait du monde, soit une prise de conscience – et souvent les deux. Il s’agira donc de prévoir un temps de questionnement et d’accueillir la parole des élèves dans chaque séance.
Les réflexions concerneront en particulier :
- L’être-plurilingue : qu’est-ce que parler une langue ? Qu’est-ce qu’être plurilingue ? (est-ce forcément maîtriser plusieurs langues ?) Où et comment rencontre-t-on d’autres langues ? Comment se transmettent-elles, ou pas ? Quels liens tisse-t-on avec elles ? Quelles langues sont présentes autour de nous, sans qu’on le sache, et portées par qui ? (séances 1, 4, 6, et rencontres avec d’autres poètes)
- La performance et l’oralisation : quelles différences entre performer un texte et le lire à voix haute ? Quelle engagement du corps dans le texte ? Comment une performance peut transformer un texte ? Qu’est-ce qui permet l’écoute ? Qu’est-ce qui permet de s’exprimer, de se faire entendre, de partager un peu de soi ? (séances 2, et 8 à 10)
- Le rapport intime, émotionnel et corporel à la langue (séances 3, 5 et 8)
- la transmission de la langue (séance 4, sortie musée de l’immigration)
- les langues comme formes vivantes, qui évoluent, se transforment au fil du temps et au contact des autres (séance 6, musée Mundolingua, Cité internationale de la langue française)
- les phénomènes de domination et de légitimation linguistique, et la façon dont une langue peut être émancipatrice (rencontres avec d’autres poètes, visite à l’Inalco, musée Mundolingua ou Cité internationale de la langue française)
La construction même de l’atelier sera propice à produire des textes réflexifs, qui témoignent du rapport de chaque élève à sa ou ses langues, de leur transmission ou non, du désir d’une langue, de l’émerveillement, la curiosité ou la lutte avec une langue… sans que cette dimension réflexive ne constitue une obligation.
Un temps de réflexion sera également organisé en fin de parcours, avant la restitution.
La restitution, temps de cloture du projet
Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
- La restitution prendra principalement la forme d’une scène de poésie, sur laquelle les élèves performeront leurs textes, individuellement et collectivement. Le public pourra être constitué des familles, amis, autres classes, communauté éducative, etc., l’évènement pouvant par ailleurs être ouvert au grand public. Il aura lieu hors du collège, probablement dans une médiathèque dotée d’un espace scénique (lieux pressentis : Médiathèque Edouard Glissant au Blanc-Mesnil, Médiathèque James Baldwin à Paris 19e – lieux en lien avec les thématiques de diversité culturelle) : cette restitution hors les murs du collège permettra ainsi de valoriser davantage le travail des élèves, et de concrétiser l’idée d’une expression de soi dans un espace public, à la rencontre de l’autre.
Les élèves construiront ce spectacle qui leur permettra de faire entendre leurs textes, et qui pourra éventuellement se compléter de temps de performance répartis dans l’espace (organisation en « festival », dont la scène réunissant tous les élèves et les publics serait le temps de clôture) et/ou de performances enregistrées (vidéos, audio).
En outre, des performances enregistrées pourront également permettre de garder une trace de l’évènement : via des QR codes, associés à la mise en page des textes performés, elles pourront être constituées en recueil ou en panneau d’exposition. Selon le calendrier final du projet, une première restitution pourrait de plus avoir lieu sous forme d’exposition dans le collège (par exemple, des textes réalisés lors de la phase « expérimentation ») à l’occasion de la Semaine des Langues, qui a généralement lieu fin mars ou début avril.
La remise de ce recueil sera l’occasion de la clôture et du bilan du projet : une séance d’une heure environ permettra aux élèves de s’exprimer sur le chemin qu’ils ont parcouru, ce qu’ils ont découvert, ce qu’ils aimeraient découvrir à présent, ce que l’atelier a déplacé en eux. Outre un temps de parole collectif, cet échange pourra aussi être médiatisé par des dispositifs d’expression anonyme (jeux de post-it, bilan par l’image), ou en petits groupes.
Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)
Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
- Les élèves seront pleinement acteurs et actrices de leur parcours.
Lors de la phase d’expérimentation, ils et elles auront à collecter, en autonomie, auprès de leur entourage et dans leur propre « répertoire intérieur », des mots, des dictons, des récits intimes linguistiques, etc., qui seront la matière même de la création. Ce sont les langues qu’ils et elles emmèneront en séance qui constitueront l’atelier, et l’invitation sera sans cesse renouvelée à ce qu’ils et elles s’approprient cet espace pour qu’il leur ressemble.
En outre, les temps de restitution des séances alterneront des temps de restitution collective, où l’animateur occupe généralement la place de médiateur, avec des temps de restitution en petits groupes en autonomie, l’animateur se mettant alors en retrait : par expérience, ces temps favorisent et fluidifient la prise de parole des élèves, et permettent aussi de faire émerger une expression plus proche des élèves. Ces temps peuvent éventuellement faire ensuite l’objet d’une restitution collective par l’intermédiaire d’un·e porte-parole qui synthétise les échanges de son groupe.
De plus, la collecte qu’ils et elles auront à réaliser en début d’atelier permettra aussi de faire émerger des textes qui pourront se substituer au corpus d’exemples prévu par l’animateur : celui-ci cherchera à s’approprier les références des élèves dès lors qu’elles s’inscrivent dans les thématiques de l’atelier, et à s’appuyer préférentiellement sur celles-ci.
Le temps confortable alloué à la préparation de la restitution permettra qu’elle soit réellement construite par les élèves (ordre de passage, mise en scène, répartition dans l’espace en cas de performance hors scène, etc.) La performance poétique pouvant se satisfaire de dispositifs relativement simples (en comparaison à une mise en scène théâtrale), les élèves pourront en être largement les artisan·es avec les outils apportés par l’atelier.
Le parti pris étant de se focaliser sur la performance scénique, les supports archivant l’atelier (recueil, exposition) seront en revanche largement réalisés par l’animateur et l’équipe du Labo des Histoires, les élèves étant cependant consultés sur les principes de réalisation.
Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)
La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
- Le Labo des histoires est attentif à la question de l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les ateliers qu'il mène : c'est d'ailleurs souvent en tant que telle la thématique de nos ateliers. Nous serons donc particulièrement attentifs à la manière dont ce sujet pourra être traité dans le corpus poétique que nous ferons découvrir aux élèves.
Le monde de la performance poétique contemporain est un monde très majoritairement féminin, il ne sera donc pas compliqué de mettre en avant, dans les vidéos projetées et dans les textes proposés, des poétesses. Qui plus est, l’émancipation face aux oppressions, et en particulier l’émancipation féminine et féministe, est une thématique récurrente de ces artistes : il s’agira donc de la donner à voir et à entendre à travers les exemples choisis.
L’animateur s’efforcera d’ouvrir l’espace de l’atelier de telle sorte que les élèves se sentent aussi à l’aise pour aborder elles et eux-mêmes ces enjeux dans leurs textes. L’atelier étant tendu vers une forme d’expression de soi, dès lors que l’accueil à ces thématiques est suffisamment ressenti par les élèves, il est probable qu’ils et (plus encore) elles souhaitent s’en saisir en ce sens.
Invitant à une écriture de soi à travers ses langues, l’atelier sera aussi une invitation à l’exploration de l’intime, domaine propice à déconstruire la « virilité » (parler de ses émotions, s’interroger sur soi), à valoriser les expériences féminines, et à rendre visible pour les déjouer les stéréotypes et les oppressions. L’angle de la langue, au demeurant, parce qu’il est généralement peu pensé par les participant·es d’atelier, permet d’amener la question de l’intime de manière moins frontale (mais non moins profonde) qu’une écriture se présentant d’emblée comme autobiographique, ce qui peut permettre de rester en contrôle de ce qu’on souhaite dévoiler de soi.
Plus largement, cette problématique, tout comme celle de la lutte contre tout type de discrimination, sera prise en compte lors de la réception/des commentaires sur chacun des textes écrits par les collégien·nes. Il s’agira notamment d'être attentif aux possibles stéréotypes genrés, qui pourront être interrogés par ce biais. Enfin, nous serons attentifs à accorder autant de place aux jeunes garçons et aux jeunes filles, tant lors des ateliers que lors de la restitution.
Intégration de mesures liées à la transition écologique
Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
- Les ateliers d’écriture étant souvent générateurs de production de papier (impressions de matériel ou de texte, ébauches, etc.), l’animateur a systématisé sur ses ateliers la collecte des feuilles encore utilisables et leur réemploi sous forme de brouillon.
Les déplacements se feront en transports en commun (et, s’agissant de l’animateur, à vélo).
En cas d’impression d’un recueil, l’attention sera portée sur l’impression des justes quantités, et le recours à des papiers labellisés FSC a minima.
Implication active de la famille dans le parcours
Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
- Les familles et parents seront conviés à un temps de lancement et au temps de restitution scénique du projet, hors-les murs. Ils pourront également être conviés aux sorties. De manière générale, le projet les impliquera indirectement tout au long de l'année, car les élèves seront invités à échanger avec leurs familles/parents pour nourrir le processus créatif.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
- En demandant aux élèves d’aller collecter auprès de leur entourage des mots, des expressions, des dictons, etc., l’atelier mobilise les familles dès ses prémisses. Il repose sur la transmission des langues et des cultures des ascendants à leurs enfants : leur réappropriation par les élèves permet aussi de répondre à ce chemin « descendant » par un autre chemin « ascendant », où les parents reçoivent les créations de leurs enfants à partir de leurs langues : ce patrimoine transmis est donc vivant et peut être vu sous un jour nouveau par celles et ceux qui l’ont transmis. Par expérience, les situations sont souvent assez diverses dans les classes : certaines familles, notamment celles dont les parents ou grands-parents ont connu un parcours migratoire international, ont déjà largement transmis leurs langues et cultures aux élèves, qui tantôt en sont fièrement porteur·ses et les revendique, tantôt s’en sente encombré·es, tandis que pour d’autres familles, la transmission n’a pas eu lieu, ou de manière incomplète, y compris lorsque les élèves en sont demandeur·ses. Pour les familles qui ne se pensent pas comme issues de l’immigration, ces questions sont souvent impensées, alors qu’il peut exister un patrimoine à transmettre (cultures et langues régionales notamment). L’atelier se veut une porte ouverte pour approfondir ou mettre en mouvement ces échanges – dans des ateliers proches de celui proposé ici, l’animateur a déjà reçu des témoignages d’élèves qui avaient pour la première fois parlé de ces questions avec un de leurs grands-parents, et étaient impressionnés de ce qu’ils ou elles avaient appris, ou découvert un pan de leur identité ou de leur histoire familiale.
Indirectement, les familles sont donc aussi actrices de l’atelier – et de ce fait, l’élève, qui assure le lien entre le groupe en séance, au collège, et sa propre recherche auprès de son entourage, occupe bien la place centrale du dispositif.
3. Co-construction du parcours
Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
- L'axe 2 du projet d'établissement "Consolider les apprentissages pour mieux faire réussir les élèves" entre en jeu ici sous l'angle de l'oral, compétence transversale du socle, que nous avons identifiée comme étant peu explicitement travaillée au cours de leur scolarité au collège. Pourtant, si l'expression orale est fondamentale pour le développement de tout citoyen, elle est aussi un enjeu très concret pour nos élèves de niveau 3e avec l'oral du brevet. Un travail d'écriture créative tourné vers sa restitution orale au cours de cette année de 3e permettra un entraînement bénéfique à l'élève en vue de cette épreuve orale tout en n'étant pas lié à cette dernière.
L'axe 4 "Développer le vivre ensemble pour l'amélioration du climat scolaire" met notamment l'accent sur l'inclusion et la lutte contre les discriminations. Au collège Descartes, les élèves sont très nombreux à venir d'horizons différents et de familles non francophones, un nombre important sont même allophones et parfois issus de la section UPE2A du collège. Un projet d'écriture porté par les enseignants et ouvert à la diversité des langues des élèves permettra de valoriser ces situations de plurilinguisme parfois vécues comme des différences ou des obstacles difficiles pour un adolescent, pour les considérer aussi comme une richesse dans le cadre scolaire. Enfin, une classe entraînée dans un projet artistique qui engage l'expression et la créativité de chacun est toujours une classe qui chemine ensemble et apprend la force d'un groupe. S'il s'agit d'amener les élèves à performer devant les autres, chacun.e apprendra ce que c'est que d'être un public bienveillant.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
- L'ENT pourra être utilisé pour valoriser le projet et communiquer avec les parents/familles.
Un rubrique dédiée à ce projet sera ainsi ouverte dans l’espace de la classe afin d’y collecter les productions écrites et orales des élèves et de permettre un suivi collectif du projet. Les élèves seront formés aux modalités et à la gestion de cet espace afin de les rendre autonomes et développer leurs compétences numériques.
Des articles sur les temps forts rédigés par les élèves pourront être publiés sur la page d’actualités de l’établissement.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
- Le projet se situera à la croisée de toutes les disciplines qui travaillent l'expression orale : le français et les langues vivantes (anglais, espagnol, allemand). En français, il met directement en jeu la compétence "exploiter les ressources créatives de la parole" ainsi que la compétence d'écriture tout en entrant dans l'axe d'étude "Visions poétique du monde". Par ailleurs, une première entrée en matière sera faite au travers d'un corpus de textes autobiographiques également au programme, présentant des auteur.ice.s qui ont écrit sur le rapport langue maternelle/langue scolaire.
En langues vivantes, l'un des attendus de fin de 3e est "Accompagner d'un geste, d'un mouvement du corps la lecture ou la mise en scène d'un texte bref (lecture, récitation, jeu théâtral)." Le projet permettra de prendre le temps de travailler sur ce point.
Le projet intègre le volet Éducation artistique et culturelle de la scolarité de l'élève puisqu'il implique une pratique (écriture et performance), des connaissances théoriques (ressorts de l'écriture poétique, histoire littéraire du genre) mais aussi des rencontres d'acteurs (poète.sse.s et performeur.se.s) et de lieux culturels à l'occasion des sorties.
Enfin, une sortie prévue à l'INALCO, école historique du supérieur pour l'enseignement des langues du monde entier, entrera dans le cadre du Parcours avenir puisque les élèves découvriront ainsi que la maîtrise de langues même rares peut être un choix d'orientation et de carrière et être ainsi valorisée dans les études supérieures.
Application MICACO | Date : 03/07/2025