Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège
Edition | Année parcours : 2025
Informations sur le parcours à la date du : 03/07/2025
Résister : le corps comme langage et interface politique
Coordonnées du collège
- Collège affecté : Collège Miriam Makeba
- Ville : AUBERVILLIERS
- Classe : 4ème
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Coordonnées de la structure
- Nom de la structure : LGBT Dance - Pride Off
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Coordonnées de la personne ressource
- Identité : Madame Sara Gonçalves
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1. Articulation avec un processus de création :
Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir
Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- La compagnie Pour des Arts en Mouvement est fondée en 2018 par Anne Quaderi. Danseuse et chorégraphe, la création de sa compagnie s'inscrit dans la continuité de son engagement social et artistique : questionner notre société par le mouvement et par une démarche sensible et inclusive.
La compagnie est très tôt engagée dans la pédagogie et mène de nombreuses actions de transmission auprès du jeune public, du public amateur, scolaire et des personnes en situation de handicap. Pour des Arts en Mouvement intègre le programme Impulsion de la Fabrique de la Danse en 2022 et contribue aux actions culturelles, créations amateures et interventions dansées à destination de nombreux publics.
Anne Quaderi est très engagée dans la lutte pour l’égalité, pour l’inclusivité et la diversité. Moteur de création, son militantisme se traduit dans son travail, qui propose une danse forte et pleine de symboles.
En 2022, le solo Kiss in the Dark débute lors de la Pépinière de Chorégraphes de Béatrice Massin. Engagé autour du féminisme, des émotions et des stéréotypes de genre, il s’inspire de la langue des signes française. En suivant de près l'évolution d'un personnage onirique et féminin, le solo questionne nos représentations du corps et se réapproprie nos icônes telles que Marianne, la Victoire de Samothrace, la Martyre de Sainte Agathe…
En 2025 une nouvelle création se profile : Orages. Création tout-terrain pour 5 interprètes, elle utilise un vocabulaire martial et sensible pour nous questionner sur le genre, la diversité et inviter à la résistance. A travers des tableaux de guerre en mouvement, chaque interprète va exécuter une partition ficelée pour prendre les armes et défier un ennemi commun.
Inspiré par notre Histoire militaire et l’Histoire de l’Art, Orages imagine un champ de bataille aux couleurs de ses combats. C’est une invitation à ce que chaque corps puise en son pouvoir pour faire bouger les lignes et œuvrer pour un monde meilleur.
“Se libérer des représentations que notre société nous a imposées pour laisser la place à tous et toutes d'exister est le moteur qui anime mes créations, ma pédagogie et plus largement ma route.” Anne Quaderi
https://www.ciepam.fr/
Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Articulation du parcours avec ces projets
Pour écrire ou transmettre de la danse et de l’art en mouvement, Anne Quaderi inscrit sa démarche artistique et pédagogique autour du rapport entre le corps, ses représentations et les émotions.
Convaincue que la danse est un art par lequel on apprend à mieux connaître son corps, ses capacités, ses affinités. C’est un outil artistique et personnel par lequel on s'émancipe et l'on accède à sa propre plénitude.
La danse et les émotions
Danser ses émotions permet de mieux les comprendre et en dehors du studio de danse de mieux les appréhender et les gérer.
La première approche autour de la danse et des émotions a été avec Christine Gérard et la méthode Nikolaïs. Depuis, Anne est plongée dans cette recherche, partie intégrante de son parcours d'artiste chorégraphique et de pédagogue.
L'écriture chorégraphique d'une émotion impose de disséquer son identité. Mieux la cerner et la traduire en mots permet au corps d'entrer en mouvement.
La danse qui en émerge est profondément personnelle, unique car elle reflète de près la sensibilité de la danseuse ou du danseur en mouvement.
La langue des signes française
La recherche d’Anne Quaderi autour de la danse et des émotions l’a menée à l’apprentissage de la langue des signes française. Véritable langue par le corps, les signes associés aux émotions ont permis au travail chorégraphique de se développer et de se préciser. La langue des signes sera l’un des outils pédagogiques prioritaires lors des ateliers autour des émotions et du corps en mouvement.
L’histoire de l’Art comme reflet de la société
En utilisant les états de corps liés aux émotions comme source de création, les arts plastiques sont très impliqués dans les processus de création. Savoir analyser, observer, questionner et mettre en mouvement un corps , une situation figée sur une peinture, une sculpture est un des autres axes importants du travail de la compagnie. Engagée dans une démarche sociale, il est important pour la compagnie de comprendre pourquoi et comment on a et on représente des corps dans les arts et de transmettre ce sens critique par une autre forme d’art.
Le langage inclusif et bienveillante
Pour Anne Quaderi il est indispensable d’envisager la danse comme un outil d’émancipation positif et bienveillant. Loin des clichés de la danse qui divise, discrimine et humilie, j'utilise des outils de communication bienveillants et accessibles à tous et toutes. Elle est convaincue que TOUS les corps peuvent danser et que la danse est un réel outil d’émancipation, de confiance en soi et de compréhension de son corps. Chaque corps en mouvement raconte une histoire singulière et ce sont ces singularités que nous devons célébrer.
L’apprentissage d’une technique rigoureuse
Anne est une artiste et une sportive, elle cherche dans ses projets à sensibiliser autour de l’importance de challenger son corps et de le maintenir en bonne santé. La danse est à la fois un outil sensible et artistique mais aussi un sport technique. Les ateliers commencent tous par un entraînement rigoureux et accessible pour sensibiliser autour de la nécessité de se dépasser tout en respectant son corps.
2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)
Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
- Anne Quaderi propose de créer avec la classe et ses professeurs un parcours artistique autour de ses outils de création, des engagements sociaux partagés avec l’association Pride off, et la valorisation du patrimoine culturel du département de la Seine-Saint-Denis tout en fessant découvrir aux élèves le rôle que peuvent jouer les arts vivants, et en particulier la danse contemporaine, dans la compréhension de l’histoire, des luttes sociales et des mouvements de résistance (en particulier celui des femmes et d'autres groupes minorisés).
Accompagnement des enseignant.es
Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
- La volonté de croiser l’intime, le politique et le pédagogique qui a nourri les premiers échanges de conception. Très vite, parmi les artistes que l’association accompagne, la figure d’Anne Quaderi s’est imposée comme une évidence. Danseuse, chorégraphe, chercheuse de gestes et de récit, Anne incarne un travail du corps traversé par l’engagement, par une lecture critique du monde et par une quête de transmission.
Sa pédagogie, fondée sur l’attention aux singularités, sur la déconstruction des normes de représentation, sur le tissage entre mémoire collective et expression individuelle, constitue aujourd’hui l’un des fondements essentiels du projet qui puise tout autant sa force dans la sensibilité particulière des deux enseignants porteurs du parcours tous deux issus d’horizons culturels et linguistiques différents. Leur propre expérience d’un rapport pluriel au territoire, à l’histoire et aux récits dominants rend naturelle, voire évidente, la volonté de déconstruire les stéréotypes, de revisiter les héritages et de proposer des lectures multiples du monde. C’est aussi depuis cette position de marge, d’hybridité, que les deux ont pu accueillir pleinement la richesse d’un projet mêlant engagement, corporalité et transmission. Ainsi, l’alliance entre Pride Off, Anne Quaderi et l’équipe pédagogique dépasse le cadre d’un partenariat institutionnel : elle incarne une convergence de parcours, de luttes et de visions partagées, au service d’un projet éducatif, artistique et profondément citoyen. Nous nous sommes rencontrés personnellement et réalisé plusieurs reúnions virtuelles tout en travaillant sur un document en ligne. Nous avons aussi créé une conversation de groupe Whatsapp pour partager des références, des liens et d’autres sources qui puissent nourrir la résidence. L’association mettra à disposition de l’équipe pédagogique des ressources liées à son travail dans le combat contre le sexisme, l’homophobie et la transphobie. L'artiste fera part aux professeurs des protocoles à suivre pour des temps de travail corporelle autre que ses ateliers.
L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.
- L'intervenante n'a jamais mené de parcours CAC ou AGORA. XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures
Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.
- 10 ateliers de 2h
Séance 1 Introduction à l’art chorégraphique et à la mise en mouvement. Mise en mouvement individuelle. Dialogue dansé en groupe : communiquer par le geste, écouter l’autre. Projet collectif : initier un projet collectif.
2 Introduction aux thématiques du langage universel par la danse. Par le biais de la langue des signes française, sensibiliser à notre vocabulaire corporel commun : états de corps et gestuelles liés à des émotions. Entrer dans ces différents états de corps liés aux émotions : identifier les sensations corporelles, les verbes d’actions et les imaginaires liées aux différentes émotions.
3 Introduction aux thématiques liées à la notion de Résistance - début de la création. Reconnaitre et identifier les postures et représentations des corps de la Résistance ; figure de Marianne dans la Liberté Guidant le Peuple, Simone Veil, Joséphine Baker. Figures oubliées de la résistance issues des minorités LGBT. Créer et composer une suite de gestes liées à la résistance et au vocabulaire martial.
4 Construire des tableaux en mouvement qui reprennent les codes de la société : qu’est- ce qu’une gestuelle masculine, féminine ou neutre? Jouer à improviser autour de ces gestuelles et les transformer avec des outils d’abstraction. En mêlant des gestes concrets et des gestes abstraits sensibiliser autour de la poétisation du mouvement et la sensibilité. Résister pour exister pleinement avec ses envies, son corps et son identité : créer des situations concrètes dans l’espace de danse. A la maison : Travail de recueil de témoignage des générations de parents/grands parents autour de situation lié à des émotions.
5 La vulnérabilité, la sensibilité. Processus de création de phrases chorégraphiques en lien avec ces témoignages. Création individuelle et collective à partir de ces témoignages : ouvrir la sensibilité aux témoignages concrets de chacun.e, respecter et empathiser avec l’autre, partager une sensibilité commune à partir de la vulnérabilité. Construire ensemble une chorégraphie commune, issue du sensible. Anne partagera aussi des témoignages personnels afin d’instaurer un climat de confiance et d’égalité avec les élèves.
6 et 7 Poursuite du processus de création - apprentissage de la chorégraphie et construction de la pièce. Construire à plusieurs des partitions et travailler autour de l’effet de groupe et ses limites : avec des exercices de contagion, de prise d’espaces en lien avec différentes formes de rassemblement humains (manifestation, guerre, défilé, cortège…)
8 Répétition, mise en scène de la chorégraphie. L’affirmation de soi par la valorisation de chaque corps dans la création chorégraphique : attribution de rôles et de responsabilités individuelles, interdépendance entre les partitions
9 Répétition, mise en scène de la chorégraphie.
10 Dernière répétition.
Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique
Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
- Scénario de la vie de Rubiano : Au cœur de La Plaine Saint Denis dans la Petite Espagne. Pendant le dernier tiers du XIXe siècle, la Plaine-Saint-Denis connaît un développement industriel sans précédent. Les Espagnols s'installent dès la fin du XIXe siècle dans le "Quartier des Passages" de la Plaine Saint-Denis, rebaptisé la "Petite Espagne" par ses contemporains. Plusieurs de ces immigrés et réfugiés espagnols poursuivent leur lutte contre le fascisme dans la Résistance française. C’est le cas de Leonor Rubiano qui finira par être déportée et mourir au camp de femmes de Ravensbrück. 2h
Visite au Musée du Louvre : Observer comment les femmes y sont représentées ou invisibilisées. Durant la visite, les élèves seront invités à repérer des œuvres où les femmes sont absentes, peu mises en valeur, ou représentées selon des stéréotypes. Ce travail d’observation permettra de prendre conscience des déséquilibres dans la représentation artistique et culturelle à travers les siècles. À partir de ces œuvres choisies, les élèves auront pour mission de réinterpréter une œuvre, en proposant une version qui déconstruit les stéréotypes de genre. L’objectif : redonner une place forte, active et moderne aux figures féminines, tout en développant un regard critique et créatif. Cette visite permet d’aborder des notions d’histoire de l’art, d’égalité, de liberté d’expression, tout en valorisant l’imagination et l’engagement des élèves. 3h
Visite guidée du Mémorial ancienne gare de déportation de Bobigny : lieu principal de la Déportation des Juifs de France dont Simone Veil, organisée par l’Allemagne nazie avec le soutien du gouvernement de Vichy. En 13 mois, 21 convois sont organisés et 22 500 hommes, femmes, enfants, internés au camp de Drancy, sont déportés vers les centres de mise à mort au départ de cette gare. 3h
Visite d’un lieu culturel pour assister à un spectacle de danse: Fabrique de la danse, lieu de résidence artistique de l’artiste intervenante, possibilité d’assister à une sortie de résidence ou si dates pas compatibles visite d’un autre lieu culturel pour assister à spectacle de danse selon programmation à venir (CND, Laboratoires d’Aubervilliers…) 2h
-> Mémorial National des Femmes en résistance et en déportation : en attente de la programmation hors les murs.
L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet
Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
- “Qu’est-ce que résister ?” et lexique de l’engagement par les profs d’espagnol et anglais. Présentation aux élèves d’une séance introductive commune. Contextualisation historique de la Seconde Guerre Mondiale en lien avec les mouvements de résistance de l’époque ainsi que d’autres moments charniers des luttes des minorités comme la lutte pour l’avortement en France ou les émeutes de StoneWall aux États-Unies. Prise de conscience du corps comme outil politique indissociable de notre place dans la société (aborder des préjugés sexistes, raciaux, orientation sexuelle ou autre).
“Les femmes dans la résistance : Joséphine Baker” par le professeur d’anglais. Corps féminisés, corps subversifs, corps dansants, corps combattants. Artiste emblématique du XX siècle, elle détourne les stéréotypes racistes, notamment celui du « bon sauvage », en les tournant en dérision avec humour et intelligence. Joséphine est aussi une femme d’engagement, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle rejoint la Résistance française, mettant sa célébrité au service de la lutte contre le nazisme. Espionne pour les services de renseignements de la France Libre, elle transmet des informations stratégiques, dissimulées dans ses partitions ou transmises lors de ses tournées. Son courage et son engagement lui valent, en 2021, de devenir la cinquième femme à entrer au Panthéon. À travers son parcours, Joséphine Baker incarne une figure inspirante de la lutte contre le racisme, l’injustice et l’oppression. En s’appuyant sur des sources historiques comme l’exposition virtuelle du Musée de la Résistance en ligne ou les documents audiovisuels du Centre des Monuments nationaux les élèves découvriront comment une artiste internationale est devenue une héroïne de la Résistance
“Identités et résistances dans l’art d’aujourd’hui” par Sara Gonçalves de l’association Pride Off. Ce temps de discussion permettra aux élèves de mieux comprendre le travail de la structure porteuse du projet (ex: Festival Jerk Off festival LGBTI+ organisé par l’association) et la nécessité encore présente d’avoir des espaces dédiés aux minorités. Cette discussion permettra de rebondir sur l’Histoire de l’Art (écho avec la visite au Musée du Louvre), les questions de conservation et de mémoire des oeuvres, le changement graduel des représentations et des institutions face à ces changements ainsi que l’aspect contemporain des problématiques soulevés au long de l’année (absence de représentation des femmes, objectivation de leurs corps, l’effacement des vécus et discours minoritaires).
La restitution, temps de cloture du projet
Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
- Parcours d’exposition scénographié : “Portraits de femmes en résistance”. Affiches créées par les élèves, inspirées des figures historiques étudiées (mise en valeur visuelle, citations, biographies expressives). Citations commentées ou textes personnels produits par les élèves, exposés comme des échos ou contrepoints critiques aux représentations observées au Louvre. Carnets de bord consultables dans des espaces feuilletables (par exemple : présentoirs ou reproductions agrandies). Recueil de paroles de parents (en version papier ou audio) : témoignages de femmes de leur entourage, expériences vécues ou transmises sur les thèmes de la résistance, de l’engagement ou des injustices.
Performance chorégraphique : “Corps engagés”. Présentation dansée co-construite avec la chorégraphe, traduisant les émotions, gestes ou postures de lutte inspirées des figures de résistance étudiées. Mise en espace au sein de l’exposition ou dans un moment séparé (avec une introduction par les élèves sur leur démarche et le lien entre art et engagement).Grâce aux outils d’improvisation et de composition chorégraphique, le processus de création mettra en commun tous les éléments, thématiques et sujets abordés tout au long du parcours. On considère ici le corps comme moyen universel de porter un message social, poétique et sensible. La création collective renforce la cohésion, l’affirmation de soi et la mise en pratique concrète des thématiques et des sujets abordés en classe ou lors des sorties culturelles.
Temps de parole et de réflexivité collective. Prises de parole d’élèves : lectures ou présentations brèves de ce qu’ils retiennent du parcours (sur ce que signifie “résister”, sur les stéréotypes liés au genre, etc.). Mur de réflexions : espace où élèves, familles et enseignant·es peuvent écrire une phrase, une émotion ou un mot-clé retenu du parcours.Table ronde ou échanges en fin de restitution (facultatif), animés par les élèves ou l’équipe, pour valoriser l’interaction avec les familles.
Supports complémentaires. Création d’un livret-souvenir ou journal du projet numérique et/ou papier, avec :
photos des ateliers, textes des élèves, extraits de carnets de bord, citations de parents, etc. diffusion possible via le site du collège, les médias départementaux, ou lors d’un événement communal.
Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)
Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
- Les élèves auront le rôle de véritables interprètes professionnels. Avec des périodes de recherche et d’écriture chorégraphique, de réflexion et d’analyse, nous construirons avec eux une création finale, multidisciplinaire ouverte aux autres classes et aux parents.
Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)
La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
- L’égalité entre les sexes, les genres et les identités constitue un axe transversal de ce projet. Elle est abordée à la fois comme objet de réflexion, vecteur d’expression artistique et enjeu citoyen. Le parcours interroge les mécanismes de domination, d’invisibilisation et de stéréotypage qui ont historiquement pesé sur les femmes, notamment dans la construction des récits historiques et artistiques.
Pour cela, le parcours pédagogique travaillera l’analyse d’images, l’étude de textes et discours, le jeu de rôle ou mise en situation pour aiguiser l’observation de la “normativité”, le débat mouvant, le photolangage, et les cartes mentales collectives.
Enfin, pour développer l’argumentation, l’empathie et la pensée, nous envisageons le travail en cercles de parole guidés, la comparaison entre contextes historiques et luttes actuelles, et la lecture de témoignages croisés : femmes, hommes, personnes non binaires et surtout la parole des familles.
En ce sens, nous proposons une relecture critique de l’Histoire à travers des figures féminines engagées comme María Leonor Rubiano, Joséphine Baker ou Simone Veil. Ces femmes incarnent différentes formes de résistance – politique, artistique, corporelle, mémorielle – et permettent d’aborder la pluralité des engagements féminins dans un contexte de guerre, d’exil ou de discrimination. Leurs trajectoires sont travaillées en cours de langues, en documentation et dans les ateliers artistiques.
Le projet propose également de mobiliser le corps comme espace d’émancipation et de revendication, en explorant comment les femmes ont inscrit leur propre histoire dans le mouvement, la performance et la mémoire. À travers la danse, les élèves sont amenés à déconstruire les représentations genrées du corps, à questionner leurs propres postures et à expérimenter un langage sensible, inclusif et égalitaire.
Des débats, ateliers de réflexion et analyses d’images viendront nourrir cette prise de conscience, avec des outils pédagogiques issus de l’éducation aux médias et à l’égalité filles-garçons. L’objectif est d’armer les élèves intellectuellement et symboliquement pour qu’ils puissent penser la place des femmes non comme une exception, mais comme une composante essentielle et active de l’Histoire et de la société contemporaine.
Enfin, la dimension collective du projet et la co-construction avec l’artiste chorégraphique Anne Quaderi et l’association Pride Off garantiront une approche sensible, intersectionnelle et exigeante de ces questions, en lien avec les préoccupations actuelles de nos élèves.
Intégration de mesures liées à la transition écologique
Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
- Notre structure, Pride Off, travaille généralement avec des artistes franciliens et quand des artistes d’ailleurs viennent le train est dès le moyen de transport choisi. Nous travaillons aussi dans la mise en pratique d’un réseau de festivals LGBTI+ français et dans un réseau de festivals LGBTI+ européen pour mutualiser les ressources et intégrer les artistes programmés dans des tournées nationales et/ou européennes et ainsi économiser dans les transports.
Dans ce projet en particulier nous travaillerons le territoire de proximité et les déplacements pour les visites se feront à pied ou en métro. Les matériaux éventuellement utilisés pour les ateliers et/ou pour la construction d’affiches et autres supports seront majoritairement des matériaux recyclés.
Implication active de la famille dans le parcours
Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
- Les parents seront conviés au début de l'année à un temps de présentation du projet avec les professeurs responsables, l'artiste associé et l'association Pride Off pour leur expliquer le fil conducteur de la résidence, l'importance de la présence des élèves à toutes les activités ainsi que l'importance de leur implication dans le processus au long de l'année.
Les parents seront également conviés au temp de restitution finale ainsi que, si possible, aux temps de réfléxion / discussion.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
- La participation des familles est au cœur de ce parcours, pensé comme un espace de dialogue intergénérationnel autour des thèmes de l’engagement, de la résistance et de la représentation des corps. Des modalités innovantes ont été mises en place pour recueillir la parole des parents, notamment sous forme d’entretiens enregistrés ou d’écrits, invitant chacun·e à partager souvenirs, récits ou réflexions autour de figures féminines inspirantes ou de luttes personnelles et collectives.
Cette parole adulte, précieuse, vient nourrir le travail des élèves, qui la transforment, la questionnent et la réinvestissent à travers des formes artistiques sensibles : affiches, textes, gestes dansés ou créations plastiques. Le projet invite ainsi les adolescent·es à croiser les regards et les vécus, à s’ancrer dans des mémoires multiples et vivantes, tout en construisant leur propre rapport au corps, à l’histoire et à la transmission.
L’implication des familles donne au parcours une profondeur humaine singulière, et favorise une reconnaissance mutuelle entre l’espace scolaire, les élèves et leur environnement familial et culturel. Elle contribue pleinement à faire du collège un lieu d’expression, d’écoute et de lien.
3. Co-construction du parcours
Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
- Ce projet participe à la construction d’une culture commune fondée sur les valeurs de la République, l’égalité entre les sexes et les identités, la transmission de la mémoire, la lutte contre les discriminations et l’émancipation par l’art et la pensée critique. Il est donc pleinement inscrit au sein du projet d’établissement et notamment dans son volet culturel et son volet lié à la citoyenneté.
En lien avec le Socle commun, ce projet contribue directement à développer plusieurs domaines du Socle commun :
Domaine 1 – Les langages pour penser et communiquer : les élèves développent des compétences de communication en langue étrangère, en produisant du sens dans un cadre interculturel et engagé.
Domaine 2 – Les méthodes et outils pour apprendre : ils mettent en œuvre une démarche d’enquête et de recherche documentaire (travail en lien avec la documentaliste), s’approprient un vocabulaire spécifique et croisent les sources.
Domaine 3 – La formation de la personne et du citoyen : l’axe du projet portant sur les figures féminines de résistance et la lutte pour l’égalité participe à la construction d’un regard critique sur les stéréotypes, les inégalités de genre et les enjeux mémoriels. Le débat, la prise de parole et le travail de co-construction renforcent l’éducation à la citoyenneté.
Domaine 4 – Les représentations du monde et l’activité humaine : le projet permet de croiser Histoire, mémoire, art et engagement, en montrant comment des individus – en particulier des femmes – ont marqué le monde par leurs actes, souvent invisibilités. Cela permet aussi d’aborder le rapport au territoire local (La Plaine-Saint-Denis) en lien avec l’histoire mondiale.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
- Un espace numérique dédié au projet CAC sera créé sur l’Espace Numérique de Travail (ENT) du collège, sous forme d’un onglet spécifique, accessible aux élèves, aux enseignants impliqués, aux familles et aux partenaires. Cet onglet aura plusieurs fonctions pédagogiques et documentaires. Il sera un outil de suivi qui permettra aux élèves de retrouver le calendrier des séances, les documents de travail (fiches, ressources iconographiques, textes, lexiques plurilingues), ainsi que les consignes des activités à réaliser. Ce sera aussi le carnet de bord collectif : les élèves y publieront leurs traces de réflexion tout au long du projet (écrits réflexifs, impressions après une visite, croquis de gestes, comptes rendus de débat, enregistrements audio, etc.), favorisant une appropriation active et progressive des contenus. Valorisation du travail : l’ENT servira également de vitrine numérique pour mettre en valeur les productions réalisées : capsules vidéo, chorégraphies filmées, affiches, créations graphiques, témoignages. Ce travail pourra être partagé avec d’autres classes du collège et les familles. Il servira également d’interface avec les partenaires extérieurs : les artistes et intervenants pourront, si nécessaire, y déposer des ressources ou proposer des prolongements entre deux séances.
L’ENT, dans sa dimension collaborative, sera ainsi un prolongement numérique du projet artistique et citoyen, favorisant l’autonomie des élèves, le dialogue entre disciplines, et la visibilité du parcours au sein de la communauté scolaire.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
- En espagnol, ce parcours permet d’explorer des thématiques essentielles du programme de 4e, l’Histoire, la mémoire et l’engagement citoyen. Il s’inscrit dans l’axe "Rencontres avec d’autres réalités", en lien avec les parcours de femmes espagnoles ayant résisté à l’oppression, comme Leonor Rubiano, figure oubliée de la Résistance. À travers l’analyse de documents, les élèves sont amenés à développer leurs compétences de compréhension et d’expression en langue étrangère, à comparer différentes mémoires de la Seconde Guerre mondiale entre France et Espagne, et surtout à interroger la notion de silence historique, d’effacement des femmes et des minorités. Ce travail permet également de réinvestir les outils linguistiques au service d’une production personnelle et de développer une pensée critique et sensible.
En anglais, le projet s’inscrit dans les axes "Rencontres avec d’autres cultures" et "Représentation de soi et rapport à autrui", en croisant des figures historiques telles que Joséphine Baker. Le parcours permet de travailler la biographie en anglais à travers des portraits de femmes résistantes et militantes, aborder la question des droits civiques, des discriminations raciales et de genre, de comparer les luttes pour l’égalité aux États-Unis, en France et dans d’autres territoires anglophones, ainsi que de mobiliser la langue anglaise dans une visée expressive et citoyenne, en créant des récits, des capsules sonores ou vidéos, des performances liées à la restitution final. Les élèves développent ainsi leurs compétences langagières dans des contextes signifiants, en s’ouvrant à une approche interculturelle critique qui fait sens dans leur rapport à l’actualité.
En documentation, les élèves seront invités à créer une exposition sur les liens entre Danse et Résistance. Ils devront réaliser des panneaux d’exposition, accompagnés d’autres médias selon les envies des élèves. Deux axes dans l’expo : 1/ la danse comme outil de résistance : la Sardane catalane, le Krump californien, le flamenco espagnol 2/ des grandes figures de danseurs qui résistent : Joséphine Baker, Adelita del Campo, Sylvin Rubinstein, Andrea Bescond. Les séances de recherche et de conception se feront dans le centre documentaire du collège en présence de la prof documentaliste en collaboration avec les profes de langue de la classe. Recherche documentaire : identifier et cerner son besoin d’information, convertir sa recherche en mots clés, évaluer ses sources d’informations, sélectionner l’information, organiser et restituer l’information.
Application MICACO | Date : 03/07/2025