Rumeur, info ou intox ? Fabriquer un guide sonore pour résister à la désinformation

Coordonnées du collège Collège affecté : Collège Oum Kalthoum Ville : MONTREUIL Classe : 5ème

Coordonnées de la structure Nom de la structure : Racines sur ciel

Coordonnées de la personne ressource Identité : Madame Fanélie Honegger

1. Articulation avec un processus de création :

Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir

Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire

• Médiatrice culturelle et créatrice sonore, j’ai fondé l’association Racines sur ciel en 2023 afin de développer des projets artistiques, participatifs et d’éducation populaire mêlant création sonore, ateliers et cercles de parole. L’association crée des espaces de dialogue et de réflexion collective à partir des récits de vie, pour tisser du lien et questionner les enjeux sociaux et politiques contemporains. Elle met en valeur des récits sensibles, inclusifs et alternatifs, qui nourrissent notre capacité d’écoute, d’empathie et de compréhension du monde et des autres. Je m’adresse à un public intergénérationnel, souvent accompagné par des structures du champ social : personnes en situation de précarité, d’isolement ou en rupture, en recherche d’un espace d’expression et de valorisation de leur parole. Racines sur ciel porte le podcast Descendances, qui donne la parole à celles et ceux qui interrogent leur histoire familiale à travers les questions de transmission, d’émancipation et de “faire-famille” : https://linktr.ee/descendances En 2023-2024, l’association a mené, en partenariat avec le Théâtre 13 (Paris 13e), un cycle d’ateliers intitulé “Tisser nos souvenirs”, mêlant cercles de parole et création sonore autour des récits familiaux. Le projet a réuni des groupes issus d’associations locales, autour d’une restitution sensible et collective. Il est reconduit en 2025-2026 dans le cadre des actions culturelles du Théâtre 13 : https://theatre13.com/le-t13-et-vous/ Nous intervenons également auprès de publics adolescents, notamment avec Lecture Jeunesse, dans le cadre de la Journée 100 % ADO, dédiée aux pratiques culturelles et numériques des jeunes : https://www.linkedin.com/posts/lecture-jeunesse_programme-100-ado-activity-7313810139587698689-cF6l Un atelier intergénérationnel est également prévu avec le Centre Paris Anim’ Goscinny autour de la transmission et des récits intimes : https://www.instagram.com/p/DJRz-UusQFE/ Par ailleurs, je collabore avec la compagnie Laps/équipe du matin, dont je partage les valeurs d’un théâtre ancré dans la société. Pour leur dernière création à destination du jeune public, j’ai accompagné des ateliers avec deux classes d’écoles en réalisant des enregistrements et une capsule sonore, intégrée au spectacle comme support pour les adultes accompagnateurs. J’ai aussi participé à un projet sur les stéréotypes de genre dans le sport, mené avec une classe de collégiens en SEGPA. À partir de leurs témoignages, j’ai conçu une capsule sonore qui restitue leurs expériences et réflexions. Un nouveau projet, en lien avec le Théâtre de la Concorde, portera sur les usages du téléphone portable et le langage amoureux des adolescent·es ; j’y interviendrai pour réaliser une capsule-bilan. Élise Pradinas, co-directrice de la compagnie Laps/équipe du matin, est comédienne et intervenante artistique. Depuis la création de la compagnie en 2010, elle développe une pratique tournée vers les adolescent·es, au croisement du théâtre participatif et de la réflexion sur les enjeux de société. Elle intervient régulièrement auprès de ce public, aussi bien dans le cadre des créations participatives de la compagnie que lors des nombreux ateliers qu’elle conçoit et anime en milieu scolaire ou associatif. Son expérience de terrain et sa connaissance fine des dynamiques adolescentes constituent un atout précieux dans la mise en œuvre de projets d’éducation artistique et culturelle : https://www.lapsequipedumatin.com/ Tous ces projets ont en commun de proposer des espaces d’écoute, de création et de réflexion, où la parole des participant·es est centrale. Le podcast et le théâtre y sont pensés comme des leviers d’expression, de construction de soi et d’émancipation.

Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire

• Au-delà de la thématique du projet, ce parcours s’appuie sur la complémentarité de nos pratiques artistiques : la création sonore que je porte, et le travail théâtral et participatif mené par la compagnie LAPS/équipe du matin. Ensemble, nous créons un cadre de travail qui permet aux élèves de s’exprimer, de tester leurs idées, de développer leur esprit critique et de construire collectivement un objet artistique. De mon côté, j’accompagne les élèves dans la création d’un guide sonore collaboratif, en mobilisant des compétences en écriture, prise de son, mise en voix, montage et narration audio. Ils et elles apprennent à formuler une idée, à l’enregistrer, à en faire une parole publique et partagée, tout en développant leur écoute, leur autonomie et leur sens du récit. En parallèle, la compagnie LAPS/équipe du matin propose des ateliers théâtraux axés sur l’expression de soi, la prise de parole et la mise en corps des idées. Grâce à leur grande expérience des projets participatifs auprès des adolescent·es, elle offre un espace où l’on peut débattre, incarner une parole, expérimenter des formes collectives, et interroger les représentations sociales et médiatiques. Ces deux volets – sonore et théâtral – s’enrichissent mutuellement tout au long du parcours. Ensemble, ils permettent de multiplier les manières de s’exprimer, de réfléchir aux enjeux soulevés par les rumeurs et la désinformation, et de construire une parole collective forte et sensible.

2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)

Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)

• Le parcours « Guide sonore de résistance à la désinformation » propose à une classe de 5e SEGPA de concevoir un guide audio collaboratif pour mieux comprendre les mécanismes de la rumeur, de la désinformation, des fake news et leurs impacts. Ce projet offre aux élèves l’opportunité de réfléchir collectivement à la manière dont l’information est produite, relayée et déformée, tout en les amenant à questionner leur rôle de jeunes citoyen·nes, à la fois dans leur environnement quotidien et au sein de l’espace médiatique.

Accompagnement des enseignant.es

Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)

• Le parcours a été co-construit en lien étroit avec les équipes pédagogiques du collège Oum Kalthoum de Montreuil. Plusieurs réunions de travail ont été organisées en amont afin de cerner au mieux les besoins spécifiques des élèves de 5e SEGPA, d’adapter les contenus et d’affiner les objectifs pédagogiques du projet. Ces échanges ont permis d’ancrer la démarche dans le quotidien des élèves (notamment autour des enjeux de rumeurs, de harcèlement et de rapports aux médias), tout en intégrant les compétences visées par les enseignant·es. Les intervenantes du projet ont été présentées à l’équipe, et un document récapitulatif du parcours, des ressources pédagogiques et des outils de médiation sont mis à disposition des professeur·es pour faciliter le lien entre les séances artistiques et les apprentissages en classe.

L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.

• La compagnie Laps/équipe du matin a déposé un parcours CAC pour l’année 2024-2025. Elise Pradinas a porté le projet et a animé les temps d’ateliers.

L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures

Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.

• Atelier 1 (2h) : C’est quoi une info ? Une rumeur ? Présentation du projet. Jeux théâtraux et d’éducation populaire pour se présenter et créer un esprit de groupe. Brainstorming autour de “C’est quoi une information ?” “Qu’est-ce qu’on entend par rumeur ?” Exemples proches du quotidien scolaire (rumeur dans la classe, info du collège…). Atelier 2 (2h) : Comment une rumeur se propage ? Échauffement et jeux théâtraux : téléphone, mise en scène d’une rumeur inventée. On part de situations que les élèves connaissent : “Quelqu’un a dit que…”. Brainstorming : pourquoi certains mots circulent vite ? Pourquoi on les croit ? Réflexion collective sur comment les choses se transforment quand elles sont répétées. Atelier 3 (2h) : Quand ça devient grave… harcèlement, moqueries et réseaux sociaux. Qu’est-ce qui peut faire mal ? : moqueries, photos partagées, messages méchants. Improvisations théâtrales avec les problématiques qui émergent du brainstorming. Débat mouvant : “C’est grave ou pas de faire passer une info qu’on n’a pas vérifiée ?”. Exercices de théâtre pour rejouer des scènes vécues ou entendues. Atelier 4 (2h) : Qui dit quoi ? Les réseaux sociaux et les médias. Brainstorming autour des réseaux sociaux, ce qu’on y voit et croit. Jeux pour différencier opinion et fait. Choix des infos qu’on écoute ou partage. Petit atelier radio : inventer une info crédible et une complètement fausse, et essayer de les faire passer toutes les deux. Atelier 5 (2h) : Préparer notre guide sonore. Brainstorming “Et nous, qu’est-ce qu’on veut dire aux autres collégiens ?”. Choix des sujets à aborder dans le guide : rumeur, harcèlement, comment vérifier une info, comment réagir…Création des groupes, choix de leur angle, leur format (interview, micro-trottoir, mise en situation, fiction, narration, etc.), début de rédaction de leurs scripts. Atelier 6 (2h) : Écrire et dire. Rédaction des scripts en groupe (phrases, dialogues, messages vocaux). Jeux de mise en voix théâtraux pour apprendre à bien parler dans un micro, à faire passer une émotion. Enregistrements test de ce qu’on veut dire dans le guide. Atelier 7 (2h) : Répétition et enregistrement. Amélioration des textes, les apprendre. Exercices de théâtre et de voix. Enregistrement des premières parties du guide sonore. Atelier 8 (2h) : Créer des sons pour notre guide. A la recherche des sons (dans le collège et/ou dans les alentours du collège) : bruits de couloir, rires, ambiance de récré, bip de téléphone… Écoute des sons ensemble, discussion collective pour la suite. Atelier 9 (2h) : Montage du guide sonore. Travail sur l’assemblage des sons, comment on fait un podcast. Choix de l’ordre des extraits, des titres, des transitions. Atelier 10 (2h) : Écoute finale et présentation. Écoute du guide sonore. Discussion autour de l’école, retours à chaud. Préparation de la présentation au reste du collège ou aux familles. Dernier jeu collectif et bilan du projet.

Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique

Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.

• Le parcours prévoit cinq sorties culturelles, pour un total d’environ 10 heures, en lien direct avec les thématiques abordées dans les ateliers et avec les univers professionnels des intervenant·es (théâtre, création sonore, médias, histoire) 1 spectacle de la compagnie LAPS/équipe du matin : Les yeux fermés – une pièce participative en résonance avec les problématiques de rumeurs, de réputation et de harcèlement au sein d’un lycée. 1 sortie au Théâtre de la Concorde et 1 sortie au Théâtre Berthelot, en fonction de leur programmation 2025-2026 (qui n’est pas encore accessible), autour d’un spectacle ou d’un événement mêlant arts, médias ou thématiques sociales. 1 participation à un enregistrement live d’une émission de radio, pour découvrir les coulisses de la création sonore journalistique et affiner la pratique de l’oralité. 1 visite d’exposition au Musée de l’histoire vivante de Montreuil, afin d’inscrire les phénomènes de rumeurs, de propagande ou de désinformation dans une perspective historique et citoyenne. Ces sorties nourrissent directement la création du guide sonore collaboratif en exposant les élèves à différentes manières de raconter le réel, en les familiarisant avec des lieux culturels proches de chez eux, et en leur donnant une meilleure compréhension des métiers des arts et des médias.

L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet

Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.

• Les temps de réflexion et de débat sont au cœur du parcours et sont co-animés par les intervenantes artistiques de l’association Racines sur ciel et de la compagnie LAPS/équipe du matin, en étroite collaboration avec l’équipe pédagogique du collège, notamment les professeurs impliqués dans le projet, la professeure documentaliste, et d’autres enseignant·es selon les besoins. Ces temps sont structurés à différents moments du parcours : En amont des ateliers, pour poser les bases du travail collectif, présenter les enjeux liés à la désinformation, aux rumeurs, au harcèlement, à l’expression personnelle et à l’égalité femmes-hommes. En préparation des sorties culturelles, pour éveiller la curiosité, formuler des attentes ou des questions, et inscrire ces sorties dans le fil du projet. Après les sorties, pour analyser collectivement ce qui a été vu ou entendu, relier ces expériences aux thématiques travaillées, et s’en inspirer pour nourrir la création sonore. Tout au long du parcours, pour encourager la formulation de points de vue, la confrontation d’idées, l’écoute, et la prise de parole argumentée. L’objectif est de faire de ces espaces des lieux d’intelligence collective, où les élèves prennent conscience de leur pouvoir d’agir à travers la parole, la création et le débat.

La restitution, temps de cloture du projet

Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.

• Le parcours se conclura par deux temps distincts et complémentaires : un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan, tous deux pensés comme des espaces de partage, de mise en perspective et de valorisation du chemin parcouru. La restitution prendra la forme d’une écoute collective du guide sonore collaboratif réalisé par les élèves, dans un format pensé comme une émission radio diffusée au Théâtre Berthelot lors du festival “Détonnants amateurs” au mois de juin 2026. Les différents groupes d’élèves présenteront les épisodes qu’ils ont conçus, expliqueront leurs intentions, leurs choix de ton, de format, et la manière dont ils ont abordé leurs thématiques (rumeur, fake news, réseaux sociaux, etc.). Ce moment pourra être ouvert à d’autres classes du collège, aux familles et à la communauté éducative, afin de donner une visibilité à leur travail et de valoriser leur implication. Cette écoute pourra être enrichie de temps d’échange ou de débat avec le public. Le temps de clôture/bilan se déroulera dans un cadre plus intime, entre élèves, enseignant·es et intervenantes. Il visera à encourager une posture réflexive : qu’est-ce que j’ai appris ? Qu’est-ce qui a changé dans ma manière de voir ou de m’exprimer ? Comment ai-je vécu le travail de groupe, les débats, les prises de parole ? Un outil d’auto-évaluation ou de journal de bord pourra être proposé pour faciliter ce retour sur expérience. Ce bilan sera aussi un moment privilégié pour recueillir les retours des enseignant·es sur la pertinence du parcours, ses apports pour la classe, et les pistes d’amélioration pour de futures éditions. Ce temps final permettra également de rappeler aux élèves que le guide sonore est un outil de transmission et qu’ils peuvent à leur tour être relais de cette parole engagée.

Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)

Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)

• L’implication active des élèves est au cœur du parcours proposé. Dès les premières séances, les collégien·nes sont placé·es dans une posture participative : ils et elles sont invité·es à échanger, débattre, expérimenter, puis à co-construire collectivement un guide sonore collaboratif contre la désinformation, sous forme d’un podcast. Le parcours repose sur une pédagogie active et inclusive, qui valorise la parole de chacun·e, les compétences multiples (orales, créatives, critiques, techniques) et le travail en groupe. Les élèves sont acteurs et actrices du projet : ils définissent les thématiques qu’ils souhaitent traiter (rumeur, harcèlement, réseaux sociaux, infox, etc.), choisissent leur angle, leur format (interview, micro-trottoir, mise en situation, fiction, narration, etc.), rédigent leurs scripts, enregistrent, puis participent à l’écoute critique de leurs productions. Le parcours est conçu pour s’adapter à des élèves de 5ème, en tenant compte de leur rythme, de leur rapport parfois difficile à l’écrit ou à la prise de parole publique. Des outils d’expression orale, des jeux d’écoute, des techniques de théâtre et d’enregistrement sont mobilisés pour les mettre en confiance. Le format sonore, moins intimidant que l’écrit ou la scène, permet à chacun·e de s’exprimer à sa manière, d’explorer des rôles, de tester des idées. Le projet valorise également les savoirs d’usage des jeunes sur les réseaux sociaux, et les invite à adopter une posture active, critique et créative face à l’information. Il encourage aussi la prise de parole, le travail en groupe et la confiance en soi à travers la production d’un objet culturel à la fois personnel et collectif autour d’un média qu’ils pratiquent déjà au quotidien : le son. L’attention est portée à la circulation de la parole dans le groupe, au respect des points de vue et à la construction d’une intelligence collective. Les élèves travaillent par petits groupes, dans une logique de coopération, avec des temps de retour entre pairs et d’échanges collectifs.

Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)

La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?

• La thématique de l’égalité femmes-hommes est abordée de manière transversale dans le parcours, à la fois dans les contenus explorés et dans la méthodologie de travail. Dans le cadre de l’éducation aux médias, les élèves sont amené·es à analyser comment les rumeurs, les fake news ou les discours de haine en ligne ciblent différemment les filles et les garçons, et comment les stéréotypes de genre peuvent être amplifiés par les réseaux sociaux. Des études de cas permettent d’identifier les effets différenciés de la désinformation et du harcèlement en ligne selon le genre (body shaming, slut-shaming, virilisme numérique, etc.). Dans la démarche collaborative du projet, une attention particulière est portée à la parole de chacun·e, à l’écoute mutuelle et au respect des expériences vécues. Les ateliers incluent des jeux d’improvisations, des débats, et des phases de co-construction qui visent à favoriser une répartition équilibrée des rôles au sein des groupes (écriture, technique, voix, animation, etc.), afin de ne pas reproduire de schémas genrés implicites. Par ailleurs, la création du guide sonore permet d’ouvrir des espaces où les élèves peuvent partager des récits liés aux discriminations de genre, à la façon dont les rumeurs ou les fausses informations peuvent nuire à la réputation d’une fille ou à l’image d’un garçon, et comment y résister collectivement. Ainsi, au-delà d’un simple volet thématique, la méthodologie pédagogique adoptée (intelligence collective, pédagogie active, accompagnement à l’expression) contribue à sensibiliser les élèves à l’égalité filles-garçons tout en les formant à un usage plus critique et respectueux des outils numériques et médiatiques.

Intégration de mesures liées à la transition écologique

Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.

• Dans le cadre de nos projets, y compris celui déposé ici, nous intégrons des mesures concrètes liées à la transition écologique. Le matériel technique nécessaire à la création sonore (enregistreurs, casques, micro etc.) est en grande majorité mutualisé au sein de nos deux structures ou emprunté à des structures partenaires afin de limiter l’achat de nouveaux équipements et d’allonger la durée de vie du matériel existant. Par ailleurs, tous les intervenantes du projet (médiatrice et comédienne) se déplacent en transport en commun dans une logique de sobriété et de réduction de l’empreinte carbone.

Implication active de la famille dans le parcours

Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).

• Les familles seront invitées à prendre part aux temps forts du parcours, notamment lors de la restitution finale du guide sonore, qui pourra être présentée au sein du collège sous forme d’écoute collective ou de mini-exposition. Ce moment de valorisation permettra aux élèves de montrer le travail qu’ils ont réalisé, de faire entendre leurs productions sonores et de partager ce qu’ils ont appris tout au long des ateliers. Les parents seront également conviés à un temps d’échange informel avec les intervenant·es et l’équipe pédagogique, afin de mieux comprendre le cheminement du projet et les thématiques abordées (désinformation, rumeur, harcèlement…).

Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.

• Au-delà du temps de restitution où les familles seront conviées, le guide sonore collaboratif réalisé par les élèves sera mis à disposition via l’Espace Numérique de Travail (ENT) du collège, afin que les familles puissent facilement y accéder et en redécouvrir le contenu sur le temps long. Cette diffusion numérique permet de valoriser les productions des élèves au-delà de la classe et de créer un lien avec leur entourage.

3. Co-construction du parcours

Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).

• Le projet AGORA « Rumeur, info ou intox ? Fabriquer un guide sonore pour résister à la désinformation », mené avec Racines sur ciel et la compagnie LAPS/équipe du matin, entre en résonance directe avec les axes du projet d’établissement du collège Oum Kalthoum. Par son approche mêlant expression orale, esprit critique, création artistique et engagement citoyen, il répond aux priorités définies par l’établissement, en particulier dans ses axes « Mieux apprendre » et « S’ouvrir au monde ». Sur le plan pédagogique (Axe 1), ce projet valorise l’autonomie des élèves, les place en situation active (enquête, production sonore, débat) et les responsabilise face à l’information, rejoignant l’objectif de « rendre l’élève acteur de son parcours scolaire ». La réalisation de capsules et l’analyse de fausses informations développent les compétences en lecture critique, en expression orale et écrite, en cohérence avec les priorités de remédiation et de renforcement des savoirs fondamentaux. Sur le plan du bien-être et du vivre ensemble (Axe 2), la sensibilisation aux effets de la rumeur, du harcèlement et du cyberharcèlement s’inscrit dans une démarche de promotion de la santé et du respect de la dignité de chacun. Le projet favorise l’écoute, l’échange et la bienveillance, contribuant à un climat scolaire serein. Enfin, dans l’Axe 3 : S’ouvrir au monde, AGORA développe la citoyenneté numérique, essentielle dans un monde hyperconnecté. Il renforce l’ouverture culturelle à travers la fiction sonore, les sorties théâtrales et les partenariats artistiques. Il participe à la formation de citoyens critiques, éclairés et solidaires. En somme, ce parcours AGORA permet de croiser éducation aux médias, lutte contre les discriminations, développement de compétences transversales et ouverture culturelle – des priorités affirmées du collège Oum Kalthoum.

L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?

• L’Espace Numérique de Travail (ENT) du collège sera mobilisé comme outil de valorisation du projet. Le guide sonore réalisé collectivement par les élèves y sera mis à disposition en fin de parcours, afin qu’il puisse être écouté par l’ensemble de la communauté éducative, les familles et d’autres classes du collège. Ce support numérique permettra ainsi de prolonger la réflexion autour de la désinformation au-delà des seuls participant·es, et de donner une visibilité concrète à cette production. L’ENT pourra également servir ponctuellement comme outil de suivi du projet, avec la mise en ligne de certains contenus intermédiaires : extraits sonores, journal de bord, photos des ateliers, etc. Cette approche permettra aux élèves de mieux s’approprier la progression du travail, tout en valorisant leur implication et en les sensibilisant à la diffusion responsable de contenus numériques.

Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?

• OUI

Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)

• telles que l’identité, la citoyenneté numérique, la morale et l’éthique, le respect de soi et d’autrui, ou encore les dangers du harcèlement. Il s’articule également avec les dispositifs existants dans l’établissement, comme Sentinelle et Phare, déployés pour lutter contre le harcèlement scolaire. La gestion des émotions, le développement de l’esprit critique et la prise de parole en groupe sont travaillés tout au long du parcours. Histoire-Géographie : à travers la réflexion sur les sources, la transmission de l’information et les points de vue multiples, le projet entre en résonance avec les notions d’analyse critique des récits historiques, de construction des faits et de compréhension du monde. Technologie / Numérique : la réalisation du guide sonore intègre la manipulation d’outils numériques (enregistreurs, logiciels de montage, plateformes de diffusion), répondant aux objectifs du programme de technologie, notamment la compréhension du fonctionnement des outils numériques et leur usage raisonné. Le CDI et le studio d’enregistrement mis à disposition sont des espaces-clés du projet, favorisant la transversalité des apprentissages et l’autonomie des élèves. Enfin, le projet prend en compte les enjeux spécifiques de la SEGPA, en s’appuyant sur la liberté pédagogique propre à ce cadre : segmentation des objectifs, prise en compte des rythmes d’apprentissage, valorisation des compétences orales et pratiques. Il constitue également une préparation concrète aux deux oraux de fin de cycle (CFG et épreuve orale du brevet professionnel), en donnant aux élèves des outils de prise de parole, de structuration du discours et de confiance en soi. Ce parcours interdisciplinaire, coopératif et inclusif s’inscrit donc pleinement dans le cadre du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, tout en renforçant la cohésion du groupe et le sentiment de légitimité des élèves à s’exprimer dans l’espace scolaire et citoyen.