Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège
Edition | Année parcours : 2025
Informations sur le parcours à la date du : 03/07/2025
La Résistance au plus près
Coordonnées du collège
- Collège affecté : Collège Rosa Luxemburg
- Ville : AUBERVILLIERS
- Classe : 3ème
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Coordonnées de la structure
- Nom de la structure : F93
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Coordonnées de la personne ressource
- Identité : Madame Camille Balaudé
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1. Articulation avec un processus de création :
Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir
Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Raphaëlle Bellon est historienne, professeure agrégée d’histoire détachée en charge de la pédagogie auprès de la Fondation de la Résistance où elle est notamment responsable des ressources, des interventions en établissements scolaires et de la conception des formations des enseignantes et enseignants. À ce titre, elle a développé de multiples projets qui lient histoire et mémoires de la Résistance et a mené un travail approfondi sur les archives disponibles pour renseigner les parcours de résistantes et de résistants plus ou moins identifiés. Elle est également chargée de TD en histoire contemporaine à l’Université Paris Nanterre.
Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- D’abord en tant qu’enseignante, puis maintenant en tant que chargée de projets au sein de la Fondation de la Résistance, Raphaëlle Bellon a développé de nombreux parcours historiques à visée mémorielle en lien avec la Seconde guerre mondiale, notamment en participant avec ses classes au Concours national de la Résistance et de la Déportation. Elle souhaite donc mettre à profit cette grande expérience pour transmettre à la classe l’histoire de cette période cruciale mais aussi montrer comment l’historien effectue un assemblage à partir d’éléments initialement dispersés : témoignages, sources publiques, éléments matériels… En identifiant en amont de l’atelier plusieurs figures sur lesquelles la classe va enquêter, il s’agira ainsi, pour Raphaëlle Bellon, de faire travailler les élèves à la façon d’historiennes et d’historiens afin de reconstituer leur horizon, leur cadre familial, amical, communautaire et leurs valeurs.
2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)
Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
- Le projet a pour objet de se pencher sur l’Histoire et les mémoires de la Résistance en Seine-Saint-Denis. Partant « d’en bas », privilégiant une échelle micro-historique et une entrée spatiale (une adresse, une rue, un quartier...), le projet se proposera de faire travailler les élèves sur des parcours de résistantes et de résistants locaux à partir d’archives de différentes natures.
Accompagnement des enseignant.es
Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
- Un premier temps de rencontre permettra aux enseignants et à l’intervenante de se rencontrer avec la chargée de projets de F93 autour des grands axes du projet définis auparavant ensemble : chacun pourra revenir sur ses objectifs pédagogiques, de découverte d’un champ scientifique et du métier de chercheur, d’ouverture à des méthodes et outils spécialisés… dans le but d’agréger ces objectifs pour trouver une articulation cohérente et fluide. Ce sera aussi l’occasion de faire le point sur les connaissances des élèves sur la thématique. À cette réunion, se posera aussi la question des sorties qui seraient pertinentes au regard du profil de la classe, des souhaits des enseignants et du contenu du projet. L’intervenante pourra jauger le degré de difficultés des différents supports et exercices prévus avec les enseignantes qui pourront mener un travail complémentaire hors séances pour appuyer certaines notions indispensables à la bonne compréhension du projet. Les échanges incessants tout au long de l’année entre l’intervenante, les enseignants et la chargée de projets permettront des réajustements constants. Une seconde rencontre en cours de parcours permettra aussi d’adapter, de modifier, de refaire le point en fonction de la compréhension des élèves et de l’avancée de leurs productions.
L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.
- Raphaëlle Bellon a déjà mené un parcours CAC cette année dans le cadre d’un projet sur les mémoires de la Résistance au collège Paul Painlevé de Sevran. La qualité de ses interventions comme l’importance du sujet nous ont conduit à renouveler à la fois le parcours et sa participation.
L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures
Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.
- Mémoires du territoire (4h)
L’intervenant présente au groupe les lieux emblématiques des mémoires de la Résistance et de la déportation en Seine-Saint-Denis (Fort de Romainville, Gare de déportation de Bobigny, gare du Bourget-Drancy…). En revenant sur les évènements historiques et sur les traces tangibles qu’ils ont laissées sur le territoire, l’intervenant dresse un panorama des mémoires de la Résistance et de la déportation qui s’incarnent presque entièrement dans ces lieux emblématiques du département et dans quelques grandes figures de la Résistance qui y sont liées.
Une mémoire singulière (8h)
Au-delà de ces lieux et de ces personnes identifiés et érigés en repères mémoriels, le chercheur propose à la classe de faire un pas de côté et de s’intéresser au territoire de leur commune (une place, une rue, un immeuble) qui a été traversé par des personnes entrées en Résistance. En se plongeant dans des sources de natures variées (témoignages écrits et oraux, documents officiels, débats entre chercheurs…), mais aussi en arpentant un terrain d’enquête identifié par l’intervenant, les élèves croiseront les archives et remonteront le fil des évènements afin de « travailler » l’histoire des personnes choisies. Ils reconstitueront ainsi des parcours singuliers de résistantes et de résistants, parfois invisibilisés, afin de leur redonner une place dans l’Histoire.
Des parcours / des mémoires (8h)
Une fois ces parcours exhumés, le groupe se penchera sur les politiques publiques qui entourent la question de la mémoire de la Résistance et se demanderont comment « raconter » ces mémoires dans un espace public proche. Le chercheur montrera aux élèves quelques exemples de matérialisation mémorielle qui font traces dans certains espaces (plaques commémoratives, pavés du souvenir, statues…). L'idée sera dès lors, pour les élèves, de travailler cet aspect proprement mémoriel, de rédiger une proposition aux responsables du Département ou des communes concernées, et d’en proposer une forme singulière.
Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique
Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
- La classe se rendra tout d’abord au Musée de la Libération de Paris – Musée du général Leclerc – Musée Jean Moulin dont les collections offrent un regard original sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, axé sur l’histoire de Paris, des Parisiennes et des Parisiens ainsi que sur les engagements du général Leclerc et de Jean Moulin. Les élèves bénéficieront d’une visite guidée du Musée suivie d’un atelier autour de « Femmes résistantes » qui fera écho au projet mené en classe. Elle se rendra ensuite aux Archives Nationale de Pierrefitte afin de familiariser les élèves avec une institution de recherche centrale fondée sur un patrimoine archivistique inestimable et aussi de nourrir et d’alimenter les recherches spécifiques de la classe.
L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet
Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
- Afin d'expliquer le sens du projet et de favoriser la compréhension de celui-ci, deux temps de réflexion sont proposés aux élèves qui sont encouragés à poser des questions et à engager une discussion collective. À l’issue de la première phase de l’atelier, l’intervenante, les élèves, les enseignants et la chargée de projets F93 se retrouvent tout d’abord en classe. L’intervenante reprécise à la classe la méthodologie qui est la sienne pour étudier les sources écrites et orales qui constituent les archives sur lesquelles le groupe travaille. Elle rappelle à cette occasion les exigences d’objectivité qui guident son travail. Lors d’un deuxième temps de réflexion/débat, avant la dernière partie du projet, un échange sur la différence entre histoire et mémoire est mené en classe. En effet, si la mémoire est un objet d’étude passionnant pour les chercheurs, il est utile de rappeler qu’elle ne doit pas être confondue avec l’Histoire. Il s’agit ainsi de se situer à bonne distance tout en s’autorisant, en tant que futur citoyen, à exprimer un avis construit.
La restitution, temps de cloture du projet
Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
- À la fin du parcours, la classe inscrite se retrouve en présence des intervenants, d’autres élèves invités, des membres de la communauté éducative et des parents. Le groupe présente à toutes et tous leurs propositions argumentées pour inscrire dans l’espace public la mémoire de ces parcours de résistantes et de résistants méconnus et expliquent la démarche qu’ils ont suivie pour y arriver.
Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)
Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
- Les élèves seront au cœur de la recherche documentaire et géographique qui aura lieu dans un territoire qu’ils connaissent bien et sur lequel ils pourront enquêter. De plus, chaque groupe d’élèves constitué se verra confier le parcours d’une résistante ou d’un résistant méconnu qu’il faudra documenter et reconstituer à l’aide des archives mobilisées lors des interventions. Le choix de travailler à échelle micro historique et locale favorisera ainsi l’implication active des élèves.
Enfin, lors des séances en classe comme des sorties, les réflexions de groupe seront des moments où la parole de chacune et chacun sera encouragée et écoutée.
Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)
La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
- En se penchant sur des parcours de résistantes dont l’engagement a souvent été invisibilisé au lendemain de la guerre, le parcours « La Résistance au plus près » entend redonner à ces femmes toute la place qu’elle mérite au sein de cette histoire locale et nationale. Ce sera aussi l’occasion de s’interroger avec la classe sur ce qui a mené à oublier ces trajectoires quand celles de tant d’hommes ont été transmises et honorées depuis longtemps.
Intégration de mesures liées à la transition écologique
Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
- F93 a mis en place depuis plusieurs années un certain nombre de mesures spécifiques liées à la transition écologique. L’équipe est invitée à réguler sa consommation en énergie en limitant le chauffage des bureaux à 19°C (et en limitant l’usage de la climatisation aux situations exceptionnelles de grandes chaleurs l’été). Les lumières et les ordinateurs sont par ailleurs systématiquement éteints quand ils ne sont pas utilisés. Le tri des déchets a par ailleurs été mis en place. Une sensibilisation aux bonnes pratiques numériques a également été menée afin de ne pas stocker ou envoyer de documents trop lourds. Les déplacements de l’équipe se font la grande majorité du temps en transports en commun, sauf quand ce n’est pas possible pour des raisons logistiques et/ou de planning. Dans le cadre des projets que nous menons, dans la mesure du possible, les sorties proposées aux classes s’effectuent en transports en commun, et l’utilisation de l’ENT et des supports numériques sont privilégiés à l’impression de documents papier quand cela n’est pas un frein pour l’apprentissage des élèves. Lors des restitutions, nous privilégions également le réemploi de matériaux que nous avons déjà utilisés et qui sont en réserve ou que nous trouvons dans les stocks des établissements. Enfin, nous intégrons dans notre programmation des projets consacrés à la transition écologique, que ce soit leur thème principal (deux cette année) ou l’une de leurs thématiques secondaires.
Implication active de la famille dans le parcours
Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
- Au premier trimestre, la réunion de rentrée, qui se tiendra en présence des professeures impliquées, sera l’occasion de présenter l’intervenante, son parcours et son métier, ainsi que les séances qu’elle a prévu pour le projet. Seront mis en avant les moments où les parents pourront s’associer au projet, comme les sorties ou la restitution, à laquelle ils seront conviés.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
- Le parcours "La Résistance au plus près" s'ancre vraiment sur le territoire de la commune dans laquelle se situe et le collège et invite les élèves mais aussi leur famille à se pencher sur l'histoire de lieux et de personnes qui y ont vécu. Cela permettra d'engager une discussion entre les élèves et leurs parents sur ce pan de l'histoire commune.
3. Co-construction du parcours
Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
- Le parcours "La Résistance au plus près" permet d'aborder de nombreux axes mis en avant par le projet d'établissement du collège Rosa Luxembourg. Tout d’abord, il s’intègre pleinement à l’axe « favoriser l’accès à la culture et les pratiques culturelles ». Ce projet constitue une porte d’entrée pour les élèves vers la culture et l'histoire : ils et elles la découvriront aussi bien en visitant des lieux d’exposition majeurs de la discipline, des espaces de travail de chercheurs et par la pratique. Ensuite, l’axe « favoriser la réussite des élèves et lutter contre le décrochage scolaire » sera mobilisé. Durant cet atelier au long cours, les collégiens travailleront en groupe, mèneront collectivement un projet à bien depuis sa conception jusqu’à sa présentation en classe. Ce projet valorisera les élèves et renforcera la solidarité au sein de la classe, deux objectifs qui font partie de l’axe « améliorer le climat scolaire ».
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
- L’espace numérique de travail du collège Rosa Luxemburg aura deux fonctions principales dans le parcours. Il accueillera un planning des interventions et des dates de sorties afin d’assurer la bonne communication entre la communauté éducative et les élèves, les documents à remplir ou les changements éventuels de calendrier.
Il sera aussi et avant tout utilisé comme un espace de partage et de suivi de ce qui aura été fait en classe et lors des sorties. Les documents étudiés (plans des communes, archives, témoignages, ouvrages…), les comptes-rendus des sorties, les analyses et réflexions des élèves y seront déposés tout au long du projet.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
- Le projet « La Résistance au plus près » s’appuie sur les connaissances et compétences associées au cycle 4 d’« Histoire et Géographie ». Plus particulièrement, les élèves seront amenés à :
• Se repérer dans le temps : construire des repères historiques - Situer un fait dans une époque ou une période donnée ; Ordonner des faits les uns par rapport aux autres ; Mettre en relation des faits d’une époque ou d’une période donnée ; Identifier des continuités et des ruptures chronologiques pour s’approprier la périodisation de l’histoire et pratiquer de conscients allers-retours au sein de la chronologie.
• Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués ; Poser des questions, se poser des questions à propos de situations historiques ou/et géographiques ; Construire des hypothèses d’interprétation de phénomènes historiques ou géographiques ; Vérifier des données et des sources ; Justifier une démarche, une interprétation.
• Analyser et comprendre un document - Comprendre le sens général d’un document ; Identifier le document et son point de vue particulier ; Extraire des informations pertinentes pour répondre à une question portant sur un document ou plusieurs documents, les classer, les hiérarchiser ; Confronter un document à ce qu’on peut connaître par ailleurs du sujet étudié ; Utiliser ses connaissances pour expliciter, expliquer le document et exercer son esprit critique.
• Pratiquer différents langages en histoire et en géographie ; Écrire pour construire sa pensée et son savoir, pour argumenter et écrire pour communiquer et échanger ; S’exprimer à l’oral pour penser, communiquer et échanger ; Connaître les caractéristiques des récits historiques et des descriptions employées en histoire et en géographie, et en réaliser ; S’approprier et utiliser un lexique spécifique en contexte ; S’initier aux techniques d’argumentation.
Application MICACO | Date : 03/07/2025