Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège
Edition | Année parcours : 2025
Informations sur le parcours à la date du : 03/07/2025
Récits initiatiques, épopées d'identité
Coordonnées du collège
- Collège affecté : Collège Henri Wallon
- Ville : AUBERVILLIERS
- Classe : 6ème
|
Coordonnées de la structure
- Nom de la structure : Les mains Sonores
|
Coordonnées de la personne ressource
- Identité : Madame Sérine MAHFOUD
|
1. Articulation avec un processus de création :
Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir
Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Sérine Mahfoud est pianiste, metteuse en scène, scénographe et assistante à la mise en scène dans des productions de théâtre et d’opéra. Elle débute sa pratique artistique par l’étude du piano, obtient un diplôme supérieur à l’École Normale Alfred Cortot, puis poursuit son parcours à la Haute École de Musique de Genève. Elle est également sélectionnée dans plusieurs académies prestigieuses, dont le Festival d’Aix-en-Provence auprès de Katie Mitchell, et l’Académie Internationale de Mise en scène (T&M) dirigée par Antoine Gindt.
Elle travaille actuellement sur Picture a day like this, mis en scène par Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma, coproduit par le Festival d’Aix-en-Provence, en tournée à l’Opéra Comique, à l’Opéra du Rhin et au Royal Opera House.
> https://www.opera-comique.com/en/shows/picture-a-day
En 2024, elle est assistante à la mise en scène de Denis Marleau sur Terrasses de Laurent Gaudé, au Théâtre National de la Colline.
> https://www.colline.fr/spectacles/terrasses
Depuis 2021, elle collabore régulièrement avec Arnaud Guillou, notamment sur Cendrillon, drôle d’oiseau, diffusé au Théâtre de Coulommiers, Centre Culturel Jean Vilar et Théâtre d’Autun.
> https://www.voix-elevees.fr/
En 2021, Sérine fonde sa propre compagnie : Les Mains Sonores, qui développe des projets engagés, féministes et politiques. En s’appuyant sur l’écriture de plateau et les textes contemporains, la compagnie cherche à interroger le réel en le déformant, l’exagérant ou le réinventant, pour en proposer une lecture critique et décalée.
> https://www.lesmains-sonores.fr
La compagnie a à son actif deux créations :
1. Mademoiselle Else (2022–2023) : adaptation libre de la nouvelle d’Arthur Schnitzler, centrée sur l’émancipation féminine et la critique d’un ordre bourgeois patriarcal. Le projet a été soutenu par le 104 Paris et le T2G – Théâtre de Gennevilliers.
2. Le monde est injuste (2025–2026) : création issue d’une recherche menée auprès de jeunes en Seine-Saint-Denis, sur les effets des réseaux sociaux sur l’identité. Le spectacle évoque aussi la solitude, l’amitié, la violence symbolique et la difficulté à exprimer ses émotions. Il sera joué dans des collèges, lycées et structures associatives. Ce projet reçoit le soutien du 104, du T2G, du Théâtre National de la Colline et des Tréteaux de France.
Parallèlement, Sérine mène de nombreuses actions culturelles auprès de publics scolaires et sociaux, notamment en partenariat avec le T2G. Elle intervient régulièrement en collège, lycée et structures d’aide à l’enfance, en lien avec les spectacles programmés. Elle a par exemple animé un CREAC autour de Médée au Lycée Galilée (Gennevilliers), interrogeant les violences de genre et le racisme par l’improvisation. Elle intervient également au Lycée de Bezons, sur les langues maternelles et l’héritage culturel, en travaillant sur Tristesse animal noir (Anja Hilling) avec des germanophones, et Antoine et Cléopâtre (Tiago Rodrigues) avec des lusophones.
En dehors du T2G, elle anime des ateliers autour de ses propres créations, notamment dans des structures médico-sociales, comme Picture a day like this ou Cendrillon, drôle d’oiseau.
Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Musicienne, metteuse en scène, scénographe et autrice, Sérine Mahfoud développe un travail pluridisciplinaire qui fait dialoguer écriture, théâtre, musique et vidéo. Son univers, mêlant engagement intime et dimension poétique, interroge les notions d’identité, de transmission et de mémoire, souvent à travers le récit personnel.
Ces outils – écriture, improvisation théâtrale, création musicale et vidéo – sont des prolongements sensibles de l’interprète. Sérine les mobilise non comme des disciplines isolées, mais comme des langages complémentaires permettant à chacun de déployer son imaginaire, d’élargir son vocabulaire expressif et d’explorer la pluralité de son identité. Ce sont précisément ces dimensions que nous souhaitons mettre à disposition des élèves.
> L’écriture, dans le travail de Sérine Mahfoud, est pensée comme un espace d’émancipation. Elle permet à chacun d’affirmer sa voix et sa langue, de revendiquer son droit à la rêverie, de prendre la parole dans un monde où celle-ci est parfois niée ou rendue inaudible. Dans ce projet, elle sera utilisée comme point de départ : écrire sur soi, sur sa famille, sur une épopée vécue ou rêvée, sur un départ ou un retour.
> L’improvisation théâtrale viendra donner chair à ces récits, en développant chez les élèves la spontanéité, l’écoute, la présence scénique et la liberté du jeu. Cette pratique est centrale dans la pédagogie de Sérine, car elle permet de créer sans filtre, de puiser dans son vécu tout en se déplaçant dans la fiction.
> La musique, autre axe fondamental de son travail, introduit une réflexion sur le rythme – du corps, de la parole, de la narration. Qu’elle soit vocale ou instrumentale, elle accompagne le surgissement de l’émotion, structure les récits et permet de se connecter à des souvenirs ou des sensations souvent indicibles par les mots seuls.
> Enfin, la vidéo – outil que Sérine Mahfoud intègre régulièrement à ses créations – permettra aux élèves d’explorer d’autres formes de restitution : capsules documentaires, témoignages, fictions courtes ou récits visuels. Cela ouvrira un autre rapport au récit, plus introspectif, plus fragmentaire aussi, et permettra d’atteindre des élèves dont la parole scénique pourrait être plus fragile.
2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)
Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
- Récits initiatiques, épopées d'identité est un parcours artistique qui explore les histoires personnelles et culturelles des élèves à travers le prisme du conte et du voyage initiatique. En articulant récits intimes et enjeux sociaux contemporains, il valorise la diversité des parcours et des identités. Ce projet met en lumière les héritages multiples tout en cultivant les valeurs de respect, d'égalité et de dialogue portées par la République.
Accompagnement des enseignant.es
Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
- Les enseignantes impliquées sont Paloma Dumonthier, professeure d’histoire-géographie, et Lorène Meunier, professeure de français. L’artiste intervenante principale est Sérine Mahfoud, metteuse en scène, scénographe et pianiste, dont le travail pluridisciplinaire articule écriture, théâtre, musique et vidéo. Pour poser les fondations du parcours, Claire Tipy, dramaturge et chercheuse en littérature comparée et arts de la scène, interviendra aux côtés de Sérine Mahfoud en début d’atelier. Sa présence permettra d’apporter aux élèves un éclairage approfondi sur la structure et les enjeux du récit initiatique, en analysant notamment L’Odyssée d’Homère et Pinocchio de Joël Pommerat. Elle accompagnera la réflexion sur la transformation des récits personnels en matière théâtrale, en croisant mythes fondateurs et récits intimes.
Ce parcours repose sur une dynamique de co-construction étroite entre l’équipe artistique et l’équipe pédagogique. Dès l’amont du projet, des réunions de travail permettent d’établir un dialogue approfondi entre les intervenant.e.s et les enseignantes, afin de créer des passerelles entre les contenus des ateliers et les enseignements disciplinaires. Ils élaborent un socle commun de références (textes littéraires, ressources iconographiques, documents audiovisuels), partagé avec les élèves et mobilisé tout au long du parcours.
Au-delà de l’intervention artistique, la compagnie met à disposition l’ensemble de ses ressources matérielles (éléments de scénographie, accessoires, costumes) et intellectuelles (références dramaturgiques, outils d’écriture, documentation), dans une logique de transmission et de soutien à la création des élèves.
Notre démarche s’articule autour de cinq étapes principales, qui peuvent se recouper :
1. Un premier temps d’échange approfondi entre les membres de l’équipe enseignante et les familles pour organiser le contenu du projet.
2. L’instauration d’un environnement de travail bienveillant, à travers une rencontre initiale entre les artistes et les élèves, comprenant des discussions et un temps d’échange.
3. Une phase d’exploration créative et sensible des grandes thématiques, mobilisant différents médiums comme l’écriture, l’improvisation et la réalisation vidéo.
4. Un moment dédié à la conception scénique, incluant des réflexions sur les décors, les costumes et la cohérence de l’ensemble du projet.
5. Enfin, une période de répétition puis de restitution publique du travail mené.
L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.
- Pour la deuxième fois, Sérine Mahfoud collabore avec la cité scolaire Henri Wallon, à Aubervilliers. Cette deuxième candidature après avoir mené un premier CAC l’an dernier autour d’Antigone : figure de femmes résistantes, s’inscrit dans la volonté de continuer un travail qui fut riche autant d’un point de vue artistique que humain. Dans le cadre de ce premier CAC, nous avons pu également construire des partenaires forts et dynamisants sur la ville d’Aubervilliers – partenaires qui souhaitent nous accompagner à nouveau pour ce second parcours (Les Laboratoires d’Aubervilliers, le CDN – La Commune et bien sûr, le collège Henri Wallon). Notre souhait est d’engager une vraie rencontre avec les élèves au travers d’un parcours artistique, intellectuel et sensible, et nous sommes heureux et heureuses de pouvoir affirmer cet engagement en travaillant avec une deuxième classe de cet établissement.
L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures
Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.
- Atelier 1 (2h) : Premier contact avec les élèves. Nous accorderons une attention particulière à la mise en place d’un cadre relationnel propice, fondé sur l’écoute, le jeu, et la liberté de parole, afin que chacun·e se sente pleinement impliqué·e et reconnu·e comme partenaire du projet. Cette phase s’appuiera sur des exercices de groupe favorisant la cohésion et l’esprit de coopération.
Atelier 2 (2h) : Comment écrire un conte ? Nous élaborons progressivement la maitrise des codes du voyage initiatique. A partir différentes lectures, nous familiarisons progressivement les élèves à la structuration d’un conte en proposant des ateliers d’écriture et/ou de narrations orales.
Atelier 3 (2h) et 4 (2h) : Dans la continuité du précédent atelier, nous proposons aux élèves de ramener un objet, une photo, un film qui leur évoque la question du « voyage initiatique » en lien avec un souvenir personnel, ou d’une personne proche. L’objectif sera ensuite pour eux d’entamer un travail d’écriture et de réflexion autour du conte qu’ils et elles aimeraient raconter et surtout, comment.
Atelier 5 (2h) et 6 (2h) : Après avoir détaillé leurs contes personnelles, les élèves devront maintenant travailler en groupe pour :
1. mettre en commun leurs histoires et trouver des ponts entre leurs récits et ceux des autres
2. réfléchir à la mise en place de leurs contes – comment veulent-ils le raconter ? Avec qui ? De combien d’acteur.ices ont-ils besoin ?
L’objectif sera pour eux d’imaginer à plusieurs mains une forme qui englobe toutes ces différentes histoires et qui sera présentée à notre restitution finale. Les élèves pourront utiliser tout type de médium pour réaliser leur « voyage initiatique » : la vidéo, le théâtre, l’écriture, la musique, et même la photo et la peinture selon les envies d’exploration des élèves. Nous souhaitons également organiser une visite du lieu de la restitution, afin que les élèves puissent découvrir le cadre professionnel dans lequel ils vont être invités à performer.
Atelier 7 (2h) : Cristallisation de ce qui sera la restitution. Les élèves devront développer une théâtralité autour de tous les travaux mis en commun, et devront construire une trame dramaturgique qui soit cohérent et intéressante pour le spectateur.ice.
Atelier 8 (2h) : Continuer le travail de mise en scène en abordant plus spécifiquement la question de l’espace, des décors, des costumes, et la fluidité et la cohérence entre les différents travaux.
Atelier 9 (2h) : Répétition générale.
Atelier 10 (2h) : Restitution devant les familles des élèves et les autres classes du collège (si les élèves le souhaitent). Cette restitution sera suivie d’un gouter et d’un temps de discussion final.
Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique
Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
- Le parcours comprend trois sorties culturelles, réparties tout au long de l’année, pour un total d’environ 10 heures. Ces temps de découverte permettront aux élèves d’approfondir les thématiques abordées dans le projet — construction de soi, identité, récits initiatiques et interculturalité — tout en entrant dans l’univers professionnel des artistes, leur processus de création et la diversité des formes théâtrales contemporaines.
1. Le Scarabée et l’Océan, mise en scène de Julie Bertin et Jade Herbulot – Le Birgit Ensemble (19 au 21 mars 2026 – CDN Théâtre Gérard Philippe)
Cette fable contemporaine interroge les normes de genre et les systèmes de représentation culturelle. Elle questionne les règles implicites d’un monde binaire à travers les yeux d’un enfant venu d’un ailleurs. Ce spectacle permettra aux élèves de réfléchir aux représentations sociales et aux cadres culturels dans lesquels se construit l’identité. Il offrira aussi un exemple fort de fiction initiatique à destination du jeune public, jouant sur les imaginaires et la mise en scène.
2. Monster Parade, mise en scène de Nathalie Béasse (avril 2026 – Théâtre de la Commune)
Ce spectacle sensoriel et visuel propose une exploration des peurs enfantines, à travers une forme théâtrale hybride mêlant théâtre d’objet, voix enregistrées et scénographie inventive. Il permettra aux élèves de découvrir un univers artistique où la narration n’est pas linéaire, mais fragmentaire et immersive. Cette expérience les aidera à comprendre comment on peut créer une matière scénique à partir d’éléments non textuels, et nourrira leur propre travail de création à partir de récits personnels.
3. Sortie au Musée de l’Homme ou au Quai Branly
Cette visite, centrée sur les mémoires culturelles, les récits migratoires et les objets de transmission, viendra compléter la réflexion autour des héritages, des langues, et des identités plurielles.
Chaque sortie sera accompagnée d’un temps de préparation en classe et, si possible, d’un bord plateau ou d’une rencontre avec les équipes artistiques, afin de mieux comprendre les choix de mise en scène, le passage de l’intime à la scène, et le métier de créateur·rice dans le spectacle vivant.
L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet
Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
- Les interventions sont co-construites avec les artistes, les intervenant·e·s et les enseignant·e·s. Elles s’étalent sur 10 heures. Ce parcours invite les élèves à interroger leur propre histoire à travers le prisme du voyage initiatique, en s’appuyant sur L’Odyssée d’Homère et Pinocchio de Joël Pommerat. Ces récits servent de tremplin à une exploration sensible de la construction de soi, des obstacles rencontrés et des métamorphoses identitaires, dans une approche fondée sur l’écoute, la reconnaissance et le dialogue entre cultures.
Dans un contexte de grande diversité culturelle, le projet s’appuie sur les droits culturels définis par l’UNESCO pour offrir à chacun·e un espace de parole et de création. Il valorise les récits pluriels, les appartenances multiples, et les transmissions familiales, en les plaçant au cœur d’un processus artistique et citoyen.
Les élèves acquièrent des clés de compréhension du récit initiatique : sa structure, ses archétypes, ses enjeux symboliques. En analysant Pinocchio de Pommerat, ils découvrent comment une œuvre peut être réécrite pour exprimer des questionnements contemporains — une démarche qui nourrit leur propre création, à la croisée du mythe, du conte et du témoignage.
Le parcours s’articule autour de trois temps complémentaires :
1. Temps en classe
En français et en histoire-géographie, les enseignant·e·s introduisent les œuvres et leurs thématiques : mythe, exil, mémoire, construction identitaire. Des ponts sont établis avec les parcours migratoires, les récits familiaux, les valeurs républicaines et les enjeux du vivre-ensemble.
2. Temps d’ateliers artistiques
Avec Sérine Mahfoud, les élèves explorent leur vécu à travers l’écriture, le théâtre, le son ou l’image. Ils tissent des liens entre leur histoire et les récits étudiés, créent des figures de héros et transforment l’intime en matière artistique. Claire Tipy, dramaturge, interviendra sur la structure du récit initiatique et animera des échanges sur le rôle du récit dans la construction de soi.
3. Temps d’ouverture culturelle
Des rencontres ponctuelles avec des artistes, chercheur·euse·s ou associations locales, ainsi que des sorties (médiathèques, théâtres, centres culturels…), permettront aux élèves de confronter leurs récits à d’autres voix et de s’inscrire dans un espace collectif de création, d’écoute et de débat.
La restitution, temps de cloture du projet
Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
- À l’issue du parcours, les élèves présenteront le fruit de leur travail sous la forme d’un spectacle regroupant l’ensemble de leurs créations – textes, scènes théâtrales, témoignages sonores ou vidéos – qu’ils auront entièrement imaginés et construits. Cette restitution pourra avoir lieu au sein de leur établissement ou dans l’un des lieux partenaires du projet, notamment aux Laboratoires d’Aubervilliers, qui nous ont déjà accueillis l’an dernier.
L’ensemble des élèves du collège sera convié à assister à cette présentation, tout comme les équipes pédagogiques, les familles, et les professionnel·le·s ayant contribué au projet. En amont, un travail de diffusion et d’information sera mené via plusieurs canaux : les réseaux sociaux de la compagnie, l’ENT de l’établissement, et son site internet.
À l’issue de la représentation, un temps d’échange permettra aux élèves de répondre aux questions du public, de partager leur démarche de création et les thématiques explorées au fil du parcours. Un moment de retour collectif sera également organisé avec Sérine Mahfoud et la classe pour recueillir les ressentis, évaluer le processus, et identifier des pistes pour de futures actions artistiques et pédagogiques. Une captation vidéo de la restitution sera réalisée afin de conserver une trace durable de l’expérience, à destination des élèves, de leurs proches et de la communauté éducative.
Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)
Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
- Le parcours Récits initiatiques, épopées d'identité a été imaginé pour placer les collégien.ne.s au cœur du processus de création, en valorisant pleinement leur parole, leur expérience et leur créativité. Les intervenant.e.s et enseignant.e.s ne sont là que pour encadrer et accompagner un projet dont les élèves sont les véritables auteur.rice.s et acteur.ices.
Dès les premières séances, des temps d’échange sont mis en place pour instaurer un climat de confiance. Ces moments ont pour but de permettre aux élèves de s’exprimer librement, de réfléchir aux thématiques du parcours – la construction de soi, le départ, les récits intimes et familiaux – et de créer des liens entre leur vécu et les œuvres proposées. Ce cadre bienveillant favorise l’écoute, le respect des différences et encourage chacun.e à prendre la parole avec confiance. À travers ce travail, nous affirmons des valeurs essentielles telles que la liberté d’expression, le respect mutuel et l’égalité, en donnant à chacun.e une place égale au sein du groupe.
Dans un second temps, les ateliers pratiques offrent aux élèves l’occasion d’être pleinement acteurs et actrices de la création finale. À partir de leurs récits personnels, ils inventeront une forme qui leur ressemble – théâtre, vidéo, son, récit écrit – en étant accompagnés dans la mise en scène, la scénographie, le jeu, les costumes. C’est en construisant ensemble, dans une logique de coopération et de responsabilité partagée, que les élèves expérimenteront concrètement les valeurs de solidarité et de vivre-ensemble au cœur de ce projet artistique et citoyen.
Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)
La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
- La question de l’égalité femmes-hommes, centrale dans les travaux de la compagnie Les Mains Sonores, est au cœur du parcours Récits initiatiques, épopées d’identité. Dans un monde où les modèles de genre évoluent, le théâtre devient un outil pour interroger les stéréotypes et promouvoir une vision égalitaire des rôles sociaux.
En croisant récits mythologiques (L’Odyssée, Pinocchio), histoires contemporaines et témoignages d’élèves, le parcours met en lumière des figures qui défient les normes et redéfinissent l’héroïsme, qu’elles soient féminines ou masculines. Ces récits offrent un espace de réflexion sur l’identité et les rôles de genre dans la société actuelle, tout en permettant aux élèves de se réapproprier leur propre récit.
Un axe fort du projet réside dans l’étude de l’évolution des rapports hommes-femmes à travers les générations. En recueillant les témoignages de leurs parents, grands-parents ou proches, les élèves découvrent les transformations sociales et culturelles liées à l’égalité des genres. Ces récits, souvent liés à l’immigration et à des parcours intimes, permettent d’observer les avancées comme les résistances qui subsistent. Cette mise en perspective aide les élèves à comprendre leur place dans une histoire collective, et à interroger les inégalités persistantes.
Ces témoignages deviennent matière à création. En les transformant en scènes théâtrales, les élèves ne cherchent pas à inventer de nouveaux mondes, mais à explorer leurs origines culturelles, émotionnelles et sociales. Cette démarche éclaire les enjeux actuels à travers le prisme de l’histoire familiale, tout en valorisant les héritages invisibles qui façonnent encore nos représentations.
Les ateliers collectifs, axés sur l’improvisation et la création partagée, favorisent une dynamique d’écoute, d’égalité et de coéducation entre filles et garçons. Chaque voix, qu’elle soit féminine ou masculine, est accueillie et respectée. Le théâtre, art de la collaboration, devient un levier pour déconstruire les stéréotypes de genre, développer l’empathie et encourager une réflexion active sur les relations entre les sexes.
Enfin, ce travail artistique et documentaire vise à faire comprendre que la lutte pour l’égalité n’est pas nouvelle, mais fait partie d’un mouvement historique. En tissant leurs récits à ceux des générations précédentes, les élèves prennent conscience des avancées, des enjeux actuels, et se projettent comme actrices et acteurs d’un monde plus juste.
Intégration de mesures liées à la transition écologique
Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
- Les membres de la compagnie Les Mains Sonores, appartenant à la dernière génération née avant les années 2000, ont grandi avec la conscience des bouleversements environnementaux et sociaux causés par des décennies de libéralisme et d’exploitation de la planète. Cette expérience nourrit leur engagement écologique, aujourd’hui au cœur de leur démarche artistique et pédagogique.
Conscients de l’urgence climatique et de ses effets directs sur les territoires, nous veillons à ce que nos interventions, en particulier en milieu scolaire, soient exemplaires en matière de sobriété. Les outils que nous mobilisons sont pensées avec un impact minimal : nous privilégions la réutilisation, achetons très peu, et uniquement en seconde main ou via des structures de recyclerie, dans une logique de responsabilité, mais aussi d’accessibilité et de transmission de valeurs concrètes.
Implication active de la famille dans le parcours
Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
- Les familles auront pleinement leur place au sein du projet, à travers plusieurs moments d’échange. Un premier temps sera consacré à une rencontre entre parents et équipe éducative, en amont du démarrage des ateliers. Ce moment servira à présenter notre approche, le déroulement des séances, ainsi que les intervenant.e.s engagé.e.s dans le parcours.
Par ailleurs, pour maintenir un lien constant avec les familles et les associer à notre réflexion, nous les tiendrons régulièrement informées via l’Espace Numérique de Travail. Une brève synthèse hebdomadaire leur sera transmise, à la manière d’un bulletin d’information, retraçant les avancées du projet et les thématiques explorées. Ce dispositif vise aussi à les sensibiliser aux contenus abordés au fil des ateliers.
Les parents seront également conviés à accompagner les élèves lors des sorties culturelles proposées, ainsi qu’à assister à la restitution finale. Nous sommes convaincu.e.s de l’importance pour les jeunes d’avoir leur entourage présent et impliqué. En les associant activement à cette aventure, nous espérons encourager une dynamique bienveillante autour de leur participation, et contribuer à renforcer les liens humains entre tous les acteur.rice.s du projet.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
- La réunion prévue en début d’année avec les familles nous permettra de leur présenter en détail le calendrier du projet, son déroulement, les intervenant.e.s mobilisé.e.s, ainsi que les différents canaux de communication que nous utiliserons pour partager l’évolution du parcours : ENT, site internet du collège, réseaux sociaux, site de la compagnie, newsletters, courriels, etc.
Ce sera également l’occasion de recueillir, dès le lancement des ateliers et en toute transparence, le consentement des parents et des élèves concernant l’utilisation de photos ou vidéos prises durant les séances, afin d’alimenter nos supports de communication tout au long de l’année.
3. Co-construction du parcours
Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
- Notre parcours s’inscrit dans les grands axes culturel et citoyen du projet d’établissement. Il encourage une ouverture aux cultures, aux langues, à la mémoire familiale et collective (Volet 3 : ouverture sur le monde), tout en créant des ponts entre héritage intime et héritage social. Inviter les élèves à recueillir les récits de leurs origines et à explorer leur propre histoire participe pleinement à l’éducation à la citoyenneté. Nous valorisons ainsi les identités multiples en cultivant le respect de la diversité (Volet 1 : citoyenneté). Nous espérons également, par le partage de ces récits, donner une place centrale à la parole de chacun.e dans un cadre collectif et créatif, développant ainsi l’empathie et l’égalité des rapports au sein de la classe.
Le projet favorise également une approche transversale des apprentissages, mobilisant les compétences en littérature, théâtre, histoire, expression orale et numérique (Volet 2 : Réussite scolaire). Il met en valeur la pratique artistique sous des formes variées, ce qui leur permet de pouvoir acquérir des compétences dans des disciplines qu’ils ou elles ont le désir de développer (écriture, expression orale, physique etc.)
Enfin, ce parcours a vocation à s’ouvrir à l’ensemble de la cité scolaire en proposant un temps de restitution valorisant la vie et l’activité de l’établissement (Volet 5 : Image de l’établissement). Nous souhaitons ainsi permettre aux élèves de faire de l’espace scolaire un lieu de création, de réflexion partagée et de reconnaissance des récits de chacun comme autant de fragments d’un patrimoine commun, posant ainsi les bases d’une citoyenneté respectueuse ancrée dans les valeurs Républicaines.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
- L’Espace Numérique de Travail sera utilisé comme un support actif de suivi et de valorisation du travail tout au long du parcours. Comme nous l’avons fait lors de notre premier parcours, cet outil permettra aux élèves d’y consigner régulièrement leurs avancées sous la forme d’un carnet de bord numérique alimenté avec leurs propres mots, réflexions, productions écrites, visuelles ou sonores. L’objectif est de faire de cet espace un espace d’échange et de communication sur les différentes étapes du projet auprès des parents, des enseignants, de l’équipe pédagogique et de contribuer ainsi à la diffusion et à la visibilité du travail.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
- Le parcours est porté avec un professeur de français et une professeur d’histoire-géographie.
Dans le cadre des cours de français, le parcours alimente les thématiques « Récit de création » et « Récit d’aventure ». En amenant les élèves à plonger via la pratique dans des œuvres fondamentales de la littérature (L’Odyssé, Pinocchio), nous participons à la diversification de leur culture générale, et à leur maîtrise des outils littéraires. Comment tenir en haleine un lecteur/spectateur ? De quels moyens narratifs disposons-nous pour écrire un récit témoignant de la marche du monde ? Comment faire d’un récit personnel une œuvre universelle ? Autant de questions qui permettent de faire de l’art un moyen de compréhension et d’expression de soi-même et des autres, développer les liens relationnel et émotionnel entre les élèves, les cultures, et les générations.
Concernant le programme d’Histoire-Géographie, le parcours s’inscrit à la croisée entre l’Histoire des civilisations et des conceptions des sociétés avec l’utilisation de l’Odyssée comme œuvre d’appui, et l’Histoire moderne de la fin du 20e et le début du 21e siècle avec les récits intimes des élèves. En enrichissant leur connaissance de ce texte fondamental pour le patrimoine mondial qu’est l’Odyssée, nous participons à l’éveil de leur intérêt pour l’Antiquité et des grandes innovations que cette période représente dans l’histoire de la Civilisation.
Application MICACO | Date : 03/07/2025