Département de la Seine-Saint-Denis | La Culture et l'Art au Collège
Edition | Année parcours : 2025
Informations sur le parcours à la date du : 03/07/2025
A Bondy, il y a une maison hantée...
Coordonnées du collège
- Collège affecté : Collège Pierre Curie
- Ville : BONDY
- Classe : 3ème
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Coordonnées de la structure
- Nom de la structure : Mare Nostrum
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Coordonnées de la personne ressource
- Identité : Madame Léna Monème
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1. Articulation avec un processus de création :
Le parcours a un lien avec la création / le projet scientifique en cours ou à venir
Projets en cours ou à venir de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Artiste de théâtre et de performance, Valérie Thomas met au service de la scénographie urbaine ses outils d’autrice et de metteuse en scène, et elle s'est fait spécialiste des enjeux dramatiques dans l'espace urbain.
En tant que présidente de Nez Haut, Valérie Thomas a mis ses compétences au service de projets urbains en lien avec des espaces naturels en réparation. Les premières expérimentations et protocoles vont voir le jour au sein de la SNCF immobilier dans les deux prochaines années et en collaboration avec la ville de Laon, elle a mené une étude pour la transformation du funiculaire de la ville et pour la transformation d’une friche ferroviaire. Elle s’est récemment formée à une forme d’exploitation sylvicole qui consiste en un traitement irrégulier des forêts qui cherchent à valoriser au mieux les processus naturels sans perturbations brutales du milieu. Méthode développée par Prosilva/A.F.I (Association Futaie Irrégulière). Elle a installé un plateau de théâtre dans l’Yonne dans lequel elle organise des workshops et des temps créatifs où elle fait se croiser des amateurs et des professionnels.
Depuis plusieurs années, elle développe un travail mêlant arts vivants et arts plastiques à travers des performances vidéo présentées sous forme d’installations accompagnées d’interventions scéniques. Ce travail a été présenté trois années de suite au Studio Théâtre de la Comédie-Française, à l’Atelier Division Créative d’Henri Van Melle à Paris, à Nîmes et dans le cadre du festival Uzès Danse.
Elle a installé un plateau de théâtre dans l’Yonne dans lequel elle organise des workshops et des temps créatifs où elle fait se croiser des amateurs et des professionnels.
Elle a une longue expérience d’intervention pédagogique. Ces dernières années elle a mené plusieurs ateliers performatifs autour de créations contemporaines, notamment à la Ferme du Buisson en 2018 et aux Plateaux Sauvages en 2021. En 2025, elle est intervenue auprès d’une classe de 6e avec un atelier intitulé S’inventer : la naissance du clown comme premier geste théâtral.
Léna Monème a été professeure d’histoire géographie (4 ans) et de théâtre au collège (10 ans) au sein de l’association culturelle du collège et lycée St Michel de Picpus et du collège Pierre Curie.
https://www.stmicheldepicpus.fr/associations/association-culturelle/actualites/saison-2021/la-resistible-ascension-darturo-ui
https://www.stmicheldepicpus.fr/associations/association-culturelle/actualites/saison-2022/ionesco-suite
Elle est actuellement chercheuse en histoire. Elle travaille sur l’histoire anglaise des prises en charge psy des personnes étrangères dans la seconde moitié du XXème siècle.
Elle poursuit en parallèle une pratique théâtrale. Elle est membre de la compagnie Badass Fracasse avec lequel, elle a créé un dispositif de création rassemblant amatrices, semi-professionnelles et professionnelles du théâtre, intitulé Entre meufs hébergé au Sample à Bagnolet depuis 3 ans. Elle travaille actuellement à la reprise à trois actrices, d’un spectacle de théâtre documentaire Jukebox-sur-mer autour de la mémoire ouvrière féminine de la ville de la Seyne-sur-mer dans le Var. Le spectacle propose de faire entendre des archives orales compilées par deux ethnologues et accessibles à la phonothèque de la Maison des sciences de l’homme d’Aix-Marseille.
https://malakoffscenenationale.fr/theatre-71/archives/saison-2022-2023/jukebox-sur-mer
https://hal.science/hal-04603139v1
Aujourd’hui elle est en phase exploratoire, au sein de Mare Nostrum, d’une création autour de l’omniprésence des spectres et des fantômes dans les archives révolutionnaires du XIXème siècle.
Articulation du parcours avec les projets de l'intervenant.e et de l'intervenant.e supplémentaire
- Le projet s’inscrit dans la continuité des travaux artistiques, pédagogiques et académiques des deux intervenantes.
L’expérience de Valérie Thomas dans la scénographie urbaine permettra aux élèves de réfléchir à leur position, leur situation, leur place dans Bondy, tout comme à leur usage de cette ville, en tant qu’adolescents mais aussi futurs citoyens. Valérie est spécialisée dans le fait d’accompagner des projets dans leurs mises en récit, son travail est sous-tendu par l’idée que vivre c’est aussi raconter et se raconter. L’idée est que l’environnement immédiat des élèves se transforme en récit, inspiré de la littérature gothique. Ce parcours s’inscrit dans la continuité directe des travaux qu’elle mène avec des habitants des territoires dans lesquels son agence de scénographie intervient.
Son expérience dans le théâtre et la performance, lui permet d’accompagner les élèves dans leur mise en scène. En effet, le travail sur l’expression corporelle est peu évident pour les adolescents, et les aidera à contrôler leur corps et leurs émotions sur scène.
Léna Monème accompagnera également les élèves dans la mise en scène de leur texte par des outils issus de son expérience de professeur de théâtre, elle propose différents formats de travail (collectif, petits groupes, seul.e, entre pairs ou face professeure) de façon à ce que les élèves gagnent en autonomie le plus rapidement possible et s’emparent pleinement du projet. Elle aime créer un esprit troupe de théâtre avec les élèves avec lesquels elle travaille. Ce parcours s’inscrit à la croisée des réflexions entamées sur les deux projets théâtraux qui l’anime actuellement. Elle a réfléchi sur comment rendre compte théâtralement de la mémoire d’une ville (la Seyne-sur-mer) avec Jukebox-sur-mer. Et traque les spectres au sein des archives littéraires et personnelles de révolutionnaires de la Commune, interrogeant la figure du fantôme dans l’Histoire, dans la lignée des travaux de la sociologue Avery Gordon (Matières spectrales).
Son travail de chercheuse en histoire lui permettra d’enrichir le rapport des élèves avec leur ville, en mettant en lumière son histoire ouvrière et son peuplement ou son dépeuplement selon les différentes époques.
2. Construction du parcours (pendant le temps scolaire et avec une classe donnée)
Résumé en 4 lignes du parcours (thématique, contenu et objectifs du projet)
- Ce parcours propose à une classe d’élèves de 3ème d’aborder la maison hantée par un fantôme/spectre comme métaphore romanesque, puis de les inviter à construire et écrire l’histoire d’un personnage venu/resté hanter un lieu urbain à partir d’une réflexion sensible sur la ville, son histoire, ses usages et ses mutations. Les élèves seront ensuite invités à monter un spectacle théâtral ou une performance collective à partir des monologues ou des dialogues écrits en classe.
Accompagnement des enseignant.es
Co-construction du parcours avec les équipes pédagogiques : méthodologie (préparation, groupe de travail, présentation des intervenant.es, ressources mises à disposition des professeur.e.s)
- L’intégralité du parcours est co-construit avec l’équipe pédagogique de la classe concernée. Nous nous sommes rencontrées une première fois avec les deux membres de l’équipe pédagogique les plus directement concernées par le projet, l’enseignante de français et l’enseignante d’histoire-géographie de la classe. L’idée est d’entremêler littérature et géographie autour du thème littéraire gothique qu’est la maison hantée, puis de proposer une exploration théâtrale de cette problématique. Nous prévoyons de nous rencontrer une nouvelle fois avant l’été pour nous accorder sur les modalités de travail. Nous travaillerons sur un document collaboratif pour construire ensemble le carnet de projet qui sera remis aux élèves en début d’année et qu’ils auront à compléter à chaque étape.
L’idée est que nous soyons toutes aptes à soutenir les élèves à chaque étape du projet. Nous prévoyons de soumettre aux enseignantes les supports de travail que nous voudrions proposer aux élèves, pour qu’elles puissent nous faire des retours sur leurs adaptations pédagogiques, ce que nous ferons à nouveau lorsque les enseignantes auront rencontré la classe en septembre prochain. Nous prévoyons de leur fournir des ressources sur les exercices théâtraux que nous envisageons de pratiquer avec les élèves pour qu’elles puissent se les approprier. L’idée n’est pas de niveler les rapports de chaque adulte aux élèves ou les positions vis-à -vis du projet artistique mais de travailler de la façon la plus collaborative possible. Avant chaque séance artistique de la première moitié du projet et chaque séance de débat, nous prévoyons de nous rencontrer 15 minutes de visu ou en visio pour harmoniser la trame de la séance.
L’intervenant.e (ou les intervenant.es) a/ont t-il.s/t-elle.s déjà mené un parcours CAC ou AGORA lors des éditions précédentes ? Si oui, précisez dans quel.s collège.s, la/les ville.s et ce qui motive le renouvellement de sa/de leur candidature.
- Non les intervenantes n’ont jamais mené de parcours CAC ou AGORA. Elles ont proposé des interventions artistiques en milieu scolaire par le biais d’autres dispositifs.
L'atelier construit et encadré par l'artiste / le scientifique se déroule sur une durée d'environ 20 heures
Les ateliers (environ 20h) doivent être détaillés et le nombre d’heures, pour chacun d’eux, indiqué. Merci de préciser la répartition horaire par intervenant.e lorsqu'il y en a deux.
- Introduction (2h) (2 intervenantes, Mme Pelard-français)
Objectifs : Présentation du projet.
15 min : Présentation des intervenantes, du sujet, des méthodes.
30 min : Dialogue autour de l’idée de « maison hantée ».
1h : Lecture d’un extrait littéraire (Beloved de Toni Morrison, 1987, La maison hantée de Virginia Woolf 1944, La maison hantée de Pline le Jeune, 62 ap J-C, La maison d’Adela, nouvelle de Marina Enriquez, 2016) avec documents d’accompagnement. Les élèves doivent répondre à des questions pour bien identifier : la description des lieux, les manifestations du surnaturel dans le roman, le motif de la persistance de quelqu’un.e dans la maison. Les questions à se poser : Qui hante quel lieu ? Pourquoi ? Comment ?
La maison hantée comme espace géographique (2h) (2 intervenantes, Mme Tremosa-géo)
Objectifs : Lier littérature et urbanisme.
1h : Restitution par groupe de l’œuvre étudiée.
1h : Réflexion géographique sur la notion de lieu hanté en ville. Lecture de cartes anciennes et contemporaines de Bondy pour repérer des mutations urbaines : lieux disparus, transformés, oubliés.
Pister les traces (2h) (2 intervenantes, 2 professeures)
Objectifs : Enquête sur les transformations urbaines.
Activité : Promenade urbaine dans Bondy pour identifier des espaces de transformations contemporaines (projet abandonné d’une piscine olympique, construction d’une nouvelle passerelle, aménagement du canal de l’Ourcq-ZAC) ou historiques (extension des cités dans les années 60, création des cités scolaires, l’ouverture des bains-douches) de la ville. Les élèves prennent des notes sur leur carnet, peuvent aller interroger des gens et recueillir des témoignages.
Atelier d’écriture (4h en deux séances) (1 intervenante, Mme Pelard-fran)
Objectifs : Faire émerger un récit.
Séance 1 (2h) :
15 min de consignes
Réflexion : choix d’un lieu, d’un personnage, d’un motif.
Écriture d’un monologue ou dialogue (travail individuel ou en binôme)
Séance 2 (2h) : Poursuite de l’écriture accompagnée.
Théâtre (10h) (2 intervenantes, 1 professeure en alternance)
Objectifs : Mise en voix et en espace des textes.
Séance 1 (2h) :
1h d’échauffement collectif (espace, voix, corps)
1h : premiers passages au plateau (jeu, retour, écoute)
Quelques élèves volontaires passent au plateau seul.es avec leur texte ou avec une consigne de jeu muet, les autres regardent leur proposition, écoutent les conseils des intervenantes, interviennent s’ils le souhaitent. L’idée est de les familiariser avec des techniques et un régime de travail.
Séances suivantes (6h : 3X2h) :
30 min d’échauffement
1h en groupes (4 élèves max) pour travailler 1 à 4 textes
30 min de restitution collective (retours, conseils, reprises)
Les élèves alternent entre jeu, observation et retours, développant ainsi des compétences artistiques et collaboratives.
Dernière séance : finalisation des scènes et coordination pour une création collective (spectacle ou déambulation).
Les sorties développent et mettent en perspective l'univers artistique / culturel de l'artiste / du scientifique et sa pratique
Les sorties (environ 10 heures) sont en lien direct avec le projet et permettent d’enrichir le contenu. Elles développent et mettent en perspective l’univers professionnel de l’intervenant.e et sa pratique.
- Nous prévoyons trois à quatre sorties durant l’année.
2H Une balade historique et réflexive proposée par l’Association l'Amulop (association pour un musée du logement populaire) : Habiter et vivre à la cité des 800 : visite historique du quartier. Il s’agit d’une visite à Aubervilliers du quartier Emile-Dubois, conçu pédagogiquement pour initier les élèves à la réflexion historique à partir de l’héritage architectural urbain.
Nous prévoyons d’emmener les élèves au théâtre à 2 ou 3 reprises, nous voudrions les emmener une fois à la MC93 liée à la proximité géographique du lieu et au travail de médiation culturelle que l’institution propose. Nous souhaiterions les emmener voir une mise en scène classique ou moderne d’une pièce de Shakespeare programmée à la saison 2025/2026 (préférablement la Tempête, Hamlet, Macbeth, Richard III, le Songe d’une nuit d’été) (en attente de la programmation théâtrale de la saison 2025/2026). Nous aimerions les emmener voir un spectacle de marionnettes qui aborde les thématiques du parcours et un autre spectacle à définir au moment de la sortie des programmations théâtrales.
L'analyse critique permet d'expliciter la démarche de l'artiste / du scientifique et le sens du projet
Les temps de réflexion / débats sont animés par les intervenant.e.s et les enseignant.e.s. Ils permettent aux élèves de développer leurs connaissances et d’approfondir une thématique. Ils offrent un espace de débat et de réflexivité sur le projet en cours. Des intervenant.e.s ponctuel.le.s peuvent également animer certaines séances.
- 2h séance de recherche autour de la ville de Bondy et de sa scénographie urbaine. Intervention d’un membre de l’agence Nez Haut, autre que Valérie, travaillant directement en tant que scénographe urbain, présentation de son métier, de ses pratiques professionnelles, de ses logiciels techniques. Réflexion étendue aux traces que laissent les infrastructures passées dans une ville, cette séance de réflexion est conçue pour permettre aux élèves d’observer ce qui les entoure différemment, de dé-naturaliser leur environnement immédiat. Une professeure (géographie) et une intervenante assurent le dialogue entre le scénographe et la classe, puis les deux adultes mènent un cours dialogué avec support pédagogique.
2h séance d’analyse de texte sur l’apparition de fantômes au théâtre et plus particulièrement les fantômes chez Shakespeare, la culpabilité et le remords des personnages font intervenir des fantômes qui font de l’espace scénique un espace psychique, ainsi qu’une introduction au monologue au théâtre avec la projection de captations théâtrales de mises en scène. Une intervenante et une professeure ont conçu les documents pédagogiques et animent le cours dialogué ensemble. Etude de texte théâtraux, analyse de captations scéniques
2h séance de découverte pour préparer une venue au théâtre, intervention d’un.e médiatrice culturelle, d’un membre de l’équipe artistique du spectacle, introduction aux métiers du théâtre, aux thématiques de la pièce.
2h séance réflexive d’analyse de spectacle, en partant des réactions, des impressions, des perceptions des élèves. Si spectacle de la MC93, leur principes de médiation culturelle inclut une intervention analytique d’après la venue au théâtre, sinon construction pédagogique entre les enseignantes et les intervenantes.
2h d’analyse filmique autour du thème de la maison hantée au cinéma autour des œuvres de Guillermo del Toro et d’Alejandro Amenabar. Extraits adaptés à des élèves de 3ème.
La restitution, temps de cloture du projet
Un temps de restitution/valorisation et un temps de clôture/bilan du parcours permettent de mettre en partage le travail mené et d'encourager la réflexivité.
- La restitution que nous envisageons pour ce parcours est avant tout une représentation théâtrale des différents textes, mis en scène et interprétés par les élèves. Nous souhaiterions que cette représentation ait lieu dans l’établissement scolaire. Les textes s'enchaîneront successivement pour former un véritable spectacle ou bien les élèves joueront dans différentes salles du collège, cantine, gymnase, salle de classe, toilettes, hall transformant le collège en maison hantée dans laquelle les spectateurs sont invités à déambuler. A l’issue de la représentation, les élèves présentent au public, en format bord plateau, leur parcours, les différentes étapes de construction de l'œuvre. Ils peuvent s’appuyer sur leurs carnets de bord pour préparer ce temps de présentation et répondre aux questions du public. Nous souhaitons discuter hors heures de CAC avec leur enseignant.e en arts plastiques de savoir s’il ou elle ne pourrait pas prolonger le projet avec les élèves en les faisant travaillant plastiquement autour de la scénographie, de l’architecture ou du dessin autour de leur “maison hantée”, auquel cas, les travaux des élèves seront exposés au CDI de l’établissement ou dans le hall. L’objectif est d’aboutir à 3 représentations du spectacle, pour que les élèves puissent profiter pleinement de ce qu’ils auront créé. Une représentation en soirée sera prévue pour les familles et la communauté éducative. Lors de la journée des arts du collège Curie, au début du mois de juin, les élèves joueront à deux reprises leur création, le matin les 6 et les 5ème viennent voir le spectacle, l’après-midi les élèves de 4ème et le reste des 3ème sont conviés. Un bord plateau est associé à chaque représentation. Les textes théâtraux des élèves sont réunis en recueil par les intervenantes, les élèves sont sollicités pour en écrire une introduction collective.
Implication active des collégien.nes dans le processus (dimensions participative et inclusive)
Dimensions participative et inclusive (contenu du parcours et méthodologie)
- Les élèves sont sollicités et directement impliqués dans chaque étape du parcours. Ils sont les auteurs de textes puis interprètes et créateurs d’une forme théâtrale. L’idée est de les rendre le plus autonome possible tout en leur donnant un cadre confortable de création.
Nous partons de leur sensibilité, de leurs intuitions, leurs histoires personnelles ou centres d’intérêt pour les accompagner vers le choix d’un lieu et d’un personnage qui leur servira de cadre d’écriture de leur histoire de fantôme et leur monologue. Ils sont accompagnés dans l’écriture mais laissés libres dans leurs choix. Les élèves sont impliquées dans chaque sortie qui sera préparé en amont et analysé en aval. Nous favoriserons le “cours” dialogué, la libre circulation de la parole durant toutes les séances réflexives. Les élèves sont ensuite invités à s’impliquer artistiquement dans la mise en scène de leur texte, corporellement et physiquement ils sont sollicités à travers le jeu. Nous voulons qu’ils puissent se donner des conseils les uns aux autres et donc s’approprier des outils et quelques techniques de jeu pour pouvoir se faire des retours. Enfin les intervenantes sollicitent très directement les élèves pour aboutir à une création commune, elles feront des suggestions et conseillerons les élèves au mieux pour que puisse émerger une forme théâtrale collective qui sera représentée. Les élèves auront travaillé au moment des sorties spectacles, les différents métiers du théâtre, costumier, décorateur, scénographe, metteur en scène, régisseur, ils ré-investissent ces connaissances dans la mesure du possible dans leur création collective.
Prise en compte de l’égalité Femmes-Hommes au sein du parcours (sous quelle forme, avec quels outils… ?)
La thématique de l'égalité femmes-hommes est-elle abordée au sein du parcours? De quelle(s) façon(s) la méthodologie de travail permet-elle de prendre en compte les enjeux de l'égalité femmes-hommes ?
- Au niveau des contenus de l’enseignement, deux des textes littéraires choisis abordent directement la question du traumatisme historique des femmes. En classe de 4e, l’un des documents les plus fréquemment mobilisés pour enseigner la traite atlantique est le témoignage masculin d’Olaudah Equiano. Nous souhaitons, à travers la lecture d’extraits de Beloved de Toni Morrison, travailler, avec ici un objet littéraire et non archivistique, sur le destin et la mémoire des femmes esclavagisées. Beloved est fondé sur une archive journalistique réelle. La nouvelle de Mariana Enriquez, quant à elle, met en scène une maison hantée située dans un quartier populaire de Buenos Aires, où la disparition d’une jeune fille renvoie à la mémoire féminine de la dictature militaire, mais aussi à une critique sociale plus large des rapports de pouvoir et d’oppression.
Le travail avec les élèves sur le motif de la maison hantée est de les pousser à faire émerger des voix marginalisées ou oubliées, et à ce titre la question des voix des femmes tiendra une place particulière.
L’ensemble du projet est traversé par une réflexion sur le respect d’autrui, de sa mémoire, dans une perspective éducative qui affirme clairement sa volonté de lutter contre les discriminations.
Du point de vue de la pratique artistique, dans l’écriture créative mais aussi dans le jeu théâtral, une attention constante sera accordée au bien être de tous les élèves, à une réflexion sur les stéréotypes de genre, sur la nécessité d’aboutir à une restitution qui soit représentative de la diversité des élèves de la classe.
Intégration de mesures liées à la transition écologique
Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvre de vos projets des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?.
- Avez-vous mis en place, dans votre structure ou dans la mise en œuvres de vos projets, des mesures spécifiques liées à la transition écologique ? Et comptez-vous mettre en place des mesures spécifiques dans le cadre du parcours déposé ?
(texte libre entre 150 et 2 600 caractères)
La réflexion autour de la ville comme espace de vie et espace en mutation va de pair avec une réflexion sur les transports : comment se déplacer pour ne pas abîmer la ville ? Quelles transformations urbaines sont liées avec la transition écologique ?
Nos modes de déplacement pendant le parcours permettront également aux élèves de s’habituer à d’autres moyens de transport que la voiture : balades urbaines à pied pour prendre le temps de découvrir la ville, utilisation du RER et du métro pour les rendre plus familiers avec ces moyens de transport moins polluants.
Implication active de la famille dans le parcours
Les parents sont conviés à un temps de présentation et / ou aux temps forts du parcours (sorties, restitution…).
- Les parents sont pensés comme faisant intégralement partie du projet déjà car nous prévoyons de suggérer très fortement aux élèves d’interroger leurs parents ou leurs responsables légaux, s’ils le jugent pertinent, sur le sujet des mutations de la ville de Bondy, y compris des mutations rapides, ou ayant marquée la mémoire collective ou individuelle de ses habitants (de la fermeture temporaire du Lidl, au délabrement ou à la destruction de logements vétustes, la construction de nouvelles infrastructures, la fermeture de commerces etc…). Les élèves peuvent s’inspirer d’une suggestion, d’une anecdote, d’un ressenti de leurs parents pour élaborer leur projet.
A la fin du parcours, lors de la restitution, les parents sont conviés au spectacle de leurs enfants qui aura lieu dans la salle polyvalente de l’établissement ou disséminé à plusieurs endroits de l’établissement, transformant l’établissement lui-même en une vaste maison hantée.
Le parcours propose des modalités innovantes visant à favoriser l’implication et la participation des familles.
- Les familles sont conviées en début d’année à une réunion d’une heure avec une enseignante et une intervenante du parcours pour que nous puissions leur présenter les enjeux du projet et leur expliquer qu’ils sont invités à partager des souvenirs ou des récits avec leurs enfants.
Pour les familles qui ne pourraient pas venir à cette réunion, nous prévoyons de les informer directement par le biais d’un message transmis via le carnet de correspondance, du projet que mènent les élèves cette année. Nous leur présentons le calendrier du CAC, les thématiques abordées, en les invitant à ne pas hésiter à raconter des choses aux élèves au sujet des transformations de la ville, tout en les informant de la totale liberté des élèves quant à ce qu’ils décideront finalement d’explorer.
3. Co-construction du parcours
Liens avec les différentes entrées du projet d'établissement et notamment de son volet culturel ou de son volet lié à la citoyenneté. Les axes du projet d’établissement auxquels il est fait référence sont explicités et le parcours a pour ambition de s'ouvrir à l'ensemble de l'établissement (rencontres avec d'autres classes, liens avec d'autres projets, chantiers d'étape ...).
- Le nouveau projet d’établissement est en rédaction.
Il comportera un axe sur l’éducation artistique et culturelle, qui est menée par les enseignants, à travers le dispositif Collège au cinéma, un Club Spectacles, des visites de musées, des promenades urbaines… Le collège cherche à ce que chaque élève bénéficie de l’un de ces différents projets afin de sensibiliser l’ensemble des élèves à l’art et à la culture. L’objectif est que les élèves apprécient l’art par eux-mêmes, sans hiérarchie superficielle entre les arts, mais en mobilisant des outils d’analyse critique venant appuyer leur expérience de spectateur.
Le parcours “Maison Hantée” vient s’inscrire dans cet axe, il permet de croiser différents domaines : performance, analyse de texte, analyse filmique, mise en scène. Les élèves pourront ainsi rencontrer différentes façons de transmettre une émotion, avec en fil rouge la figure du fantôme.
Le collège veut faire réfléchir les élèves sur leur relation à la ville, en tant qu’adolescents et futurs citoyens. Le collège occupe une place spéciale dans Bondy, il est géographiquement coupé du centre-ville par les lignes de RER et de tram. Cette zone du sud de Bondy occupée par le collège est mixte, avec un ensemble HLM vétuste, La Sablière, en attente de démolition, des pavillons historiques et de nouveaux immeubles construits récemment. Les élèves vivent dans ces différents endroits. La construction du réseau du Grand Paris implique la démolition de certains bâtiments et l’évacuation de certains habitants. Être citoyen à Bondy, c’est donc penser la liaison entre ces différents espaces, entre le Sud, le Centre et le Nord, mais aussi entre le passé, le présent et le futur.
Le parcours “Maison Hantée” permet cette réflexion sur les mutations, en travaillant sur un passé ouvrier que les élèves connaissent souvent très peu. Cela peut leur permettre d’appréhender avec plus de sérénité l’évacuation et la démolition de la Sablière, en utilisant la figure du fantôme pour exprimer leur attachement à ces lieux et leurs angoisses pour le futur.
Le collège organise annuellement une journée des arts et des sciences, les activités auxquelles ont participé les élèves durant l’année sont valorisées par le biais d’expositions, de concerts et de spectacles. Nous souhaitons que la restitution du projet puisse s’intégrer à ce dispositif. Cette occasion est pensée comme un moment particulier où les élèves sont les spectateurs du spectacle de leurs camarades et s’emparent de cette position et des responsabilités qu’elle implique.
L’Espace Numérique de Travail du collège, est-il utilisé pour faciliter l’organisation du projet et/ou comme support de communication et de valorisation ?
- L’ENT est utilisé comme moyen de communication avec les élèves, ils peuvent y poser des questions aux enseignantes, qui peuvent elles-mêmes transférer les messages des élèves à tout moment aux intervenantes qui s’engagent à y répondre. Les différentes étapes et sorties seront affichées sur la page d’accueil de l’ENT afin de valoriser le travail des élèves devant leurs familles et leurs camarades.
Les enseignant.es souhaitent-ils.elles s’investir dans les médias départementaux pour rendre compte des expériences et productions des élèves ?
Liens du parcours avec les enseignements, les objectifs pédagogiques (par discipline)
- Français :
développer les compétences d’expression écrite : mobiliser l’écriture à la première personne, raconter les souvenirs de lieux, mobiliser ses souvenirs ou ceux de sa famille. S’initier à l’écriture théâtrale et aux spécificités du genre.
constituer une culture artistique anglophone complémentaire des œuvres étudiées en classe (Shakespeare, Toni Morrison) afin d’être capable de comparer les auteurs/autrices, de dégager les ressemblances et les différences, les thématiques récurrentes.
développer les compétences d’expression orale : travailler l’aisance scénique à travers l’activité théâtrale, en mobilisant le corps. Plus généralement, travailler la facilité à communiquer ses idées aux autres, à échanger, de façon constructive et bienveillante.
projet à la croisée de 3 enjeux littéraires et de formation personnelle du programme de français : Se raconter, se représenter (à travers la métaphore du fantôme) ; Dénoncer les travers de la société (l’utilisation de l’ironie pourra permettre de prendre du recul sur les sujets graves abordés) ; Agir dans la cité : individu et pouvoir (comprendre le pouvoir de résistance d’un texte littéraire et l’engagement de différents artistes)
Géographie :
réaliser un projet artistique autour du thème I et II de géographie sur l’aménagement du territoire : les élèves travaillent sur les dynamiques des aires urbaines et l’aménagement du territoire, dans la cadre du programme de géographie, ils peuvent réinvestir certaines notions à travers le parcours : espaces périphériques, banlieue, mobilités quotidiennes, gentrification, inégalités territoriales
les élèves formulent des hypothèses d’interprétation des phénomènes géographiques à travers l’écriture d’un personnage qui refuse ou est incapable de quitter un lieu (lieu vétuste, lieu dangereux, fermeture d’un lieu associé à une dynamique urbaine-hausse des prix du marché locatif, délabrement des cités, travaux non finis, projet abandonné-à Bondy une piscine olympique)
Application MICACO | Date : 03/07/2025